HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APOLLONIOS de Rhodes, Argonautica, chant IV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[4,250] ἅζομαι αὐδῆσαι· τό γε μὴν ἕδος ἐξέτι κείνου,
ῥα θεᾷ ἥρωες ἐπὶ ῥηγμῖσιν ἔδειμαν,
ἀνδράσιν ὀψιγόνοισι μένει καὶ τῆμος ἰδέσθαι.
Αὐτίκα δ' Αἰσονίδης ἐμνήσατο, σὺν δὲ καὶ ὧλλοι
ἥρωες, Φινῆος, δὴ πλόον ἄλλον ἔειπεν
255 ἐξ Αἴης ἔσσεσθαι· ἀνώιστος δ' ἐτέτυκτο
πᾶσιν ὁμῶς. Ἄργος δὲ λιλαιομένοις ἀγόρευσεν·
"Νισσόμεθ' Ὀρχομενὸν τὴν ἔχραεν ὔμμι περῆσαι
νημερτὴς ὅδε μάντις, ὅτῳ ξυνέβητε πάροιθεν.
ἔστιν γὰρ πλόος ἄλλος, ὃν ἀθανάτων ἱερῆες
260 πέφραδον, οἳ Θήβης Τριτωνίδος ἐκγεγάασιν.
οὔπω τείρεα πάντα, τά τ' οὐρανῷ εἱλίσσονται,
οὐδέ τί πω Δαναῶν ἱερὸν γένος ἦεν ἀκοῦσαι
πευθομένοις· οἶοι δ' ἔσαν Ἀρκάδες Ἀπιδανῆες,
Ἀρκάδες, οἳ καὶ πρόσθε σεληναίης ὑδέονται
265 ζώειν, φηγὸν ἔδοντες ἐν οὔρεσιν. οὐδὲ Πελασγὶς
χθὼν τότε κυδαλίμοισιν ἀνάσσετο Δευκαλίδῃσιν,
ἦμος ὅτ' Ἠερίη πολυλήιος ἐκλήιστο,
μήτηρ Αἴγυπτος προτερηγενέων αἰζηῶν,
καὶ ποταμὸς Τρίτων ἠύρροος, ὕπο πᾶσα
270 ἄρδεται Ἠερίη· Διόθεν δέ μιν οὔποτε δεύει
ὄμβρος· ἅλις προχοῇσι δ' ἀνασταχύουσιν ἄρουραι.
ἔνθεν δή τινά φασι πέριξ διὰ πᾶσαν ὁδεῦσαι
Εὐρώπην Ἀσίην τε βίῃ καὶ κάρτει λαῶν
σφωιτέρων θάρσει τε πεποιθότα· μυρία δ' ἄστη
275 νάσσατ' ἐποιχόμενος, τὰ μὲν ποθι ναιετάουσιν,
ἠὲ καὶ οὔ· πουλὺς γὰρ ἄδην ἐπενήνοθεν αἰών.
Αἶά γε μὴν ἔτι νῦν μένει ἔμπεδον υἱωνοί τε
τῶνδ' ἀνδρῶν, οὓς ὅσγε καθίσσατο ναιέμεν Αἶαν,
οἳ δή τοι γραπτῦς πατέρων ἕθεν εἰρύονται,
280 κύρβιας, οἷς ἔνι πᾶσαι ὁδοὶ καὶ πείρατ' ἔασιν
ὑγρῆς τε τραφερῆς τε πέριξ ἐπινισσομένοισιν.
ἔστι δέ τις ποταμός, ὕπατον κέρας Ὠκεανοῖο,
εὐρύς τε προβαθής τε καὶ ὁλκάδι νηὶ περῆσαι·
Ἴστρον μιν καλέοντες ἑκὰς διετεκμήραντο·
285 ὅς δή τοι τείως μὲν ἀπείρονα τέμνετ' ἄρουραν
εἷς οἶος· πηγαὶ γὰρ ὑπὲρ πνοιῆς βορέαο
Ῥιπαίοις ἐν ὄρεσσιν ἀπόπροθι μορμύρουσιν.
ἀλλ' ὁπόταν Θρῃκῶν Σκυθέων τ' ἐπιβήσεται οὔρους,
ἔνθα διχῆ τὸ μὲν ἔνθα μετ' ἠῴην ἅλα βάλλει
290 τῇδ' ὕδωρ, τὸ δ' ὄπισθε βαθὺν διὰ κόλπον ἵησιν
σχιζόμενος πόντου Τρινακρίου εἰσανέχοντα,
γαίῃ ὃς ὑμετέρῃ παρακέκλιται, εἰ ἐτεὸν δὴ
ὑμετέρης γαίης Ἀχελώιος ἐξανίησιν."
Ὧς ἄρ' ἔφη· τοῖσιν δὲ θεὰ τέρας ἐγγυάλιξεν
295 αἴσιον, καὶ πάντες ἐπευφήμησαν ἰδόντες
στέλλεσθαι τήνδ' οἶμον. ἐπιπρὸ γὰρ ὁλκὸς ἐτύχθη
οὐρανίης ἀκτῖνος, ὅπῃ καὶ ἀμεύσιμον ἦεν.
γηθόσυνοι δὲ Λύκοιο κατ' αὐτόθι παῖδα λιπόντες
λαίφεσι πεπταμένοισιν ὑπεὶρ ἅλα ναυτίλλοντο,
[4,250] et que je me garderai bien de révéler dans mes vers. On éleva en même temps en l'honneur de la déesse un monument qui se voit encore sur le bord de la mer. Jason et ses compagnons se souvinrent alors que, suivant la prédiction de Phinée, ils devaient suivre en revenant d'Aea un chemin différent de celui qui les y avait conduits. Aucun d'eux ne pouvait deviner quel était ce chemin, lorsque Argus prit ainsi la parole : "Nous pouvons en retournant dans la Grèce obéir à l'oracle du devin infaillible que vous avez eu le bonheur de rencontrer. Il est une autre route connue par des prêtres issus de la ville de Thèbes qu'arrosent les eaux du Nil. "Tous les astres qui font leurs révolutions dans le ciel n'existaient point encore, les descendants sacrés de Danaüs (13) étaient inconnus, l'illustre postérité de Deucalion ne régnait point dans la terre des Pélasges, et les Arcadiens étaient encore les seuls d'entre les Grecs, les Arcadiens qui se vantent d'avoir précédé la lune et qui se nourrissaient de glands au milieu des montagnes. Une contrée fertile, l'Égypte, mère des premiers humains, était déjà célèbre ainsi que le fleuve majestueux qui l'arrose, dont les eaux répandent la fécondité sur des campagnes qui ne sont jamais humectées par la pluie. De cette contrée sortit un guerrier fameux qui, plein de confiance dans le nombre et le courage de ses troupes, parcourut l'Europe et l'Asie, et fonda en tous lieux un nombre infini de villes dont plusieurs n'existent plus, d'autres sont encore florissantes après tant de siècles. De ce nombre est la ville d'Aea. Ses habitants, issus des guerriers qui y furent établis par le héros égyptien, conservent encore des monuments de leurs ancêtres, où sont tracés tous les chemins qu'ils ont autrefois parcourus sur l'un et l'autre élément. Il est un fleuve large et profond, source féconde pour la mer qu'il enrichit du tribut de ses eaux. Les Egyptiens, ayant reconnu une grande partie de son cours, lui ont donné le nom d'Ister. Les rochers d'où il sort, situés au-delà du souffle des aquilons, font partie des monts Riphées. Après avoir traversé des plaines immenses, il arrive aux confins de la Scythie et de la Thrace, où il se divise en deux branches. L'une se jette dans le Pont-Euxin et l'autre dans un golfe profond qui, s'étendant au-dessus de la mer de Sicile baigne les côtes de la Grèce et reçoit dans son sein le fleuve Achéloüs." Ce discours était à peine achevé qu'une flamme céleste parut tout à coup du côté vers lequel il fallait se diriger pour arriver à l'embouchure du Danube. Chacun fut frappé du prodige. On poussa des cris de joie et on résolut de suivre le chemin qu'Argus venait d'indiquer. Les Argonautes, ayant donc laissé sur ce rivage le fils de Lycée, que son père leur avait confié, déployèrent aussitôt les voiles


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Dernière mise à jour : 20/10/2005