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[3,16] καὶ πλεῖν παρεσκευάζοντο ἐπὶ Τροίαν. Ἀγαμέμνων οὖν αὐτὸς
ἡγεμὼν τοῦ σύμπαντος στρατοῦ ἦν, ἐναυάρχει δ' Ἀχιλλεὺς
πεντεκαιδεκαέτης τυγχάνων.
| [3,16] Agamemnon était le commandant de l’armée tout entière, et
Achille amiral de la flotte ; il avait alors quinze ans.
| [3,17] ἀγνοοῦντες δὲ τὸν ἐπὶ Τροίαν πλοῦν Μυσίᾳ προσίσχουσι καὶ
ταύτην ἐπόρθουν, Τροίαν νομίζοντες εἶναι. βασιλεύων δὲ Τήλεφος
Μυσῶν, Ἡρακλέους παῖς, ἰδὼν τὴν χώραν λεηλατουμένην, τοὺς
Μυσοὺς καθοπλίσας ἐπὶ τὰς ναῦς συνεδίωκε τοὺς Ἕλληνας καὶ
πολλοὺς ἀπέκτεινεν, ἐν οἷς καὶ Θέρσανδρον τὸν Πολυνείκους
ὑποστάντα. ὁρμήσαντος δὲ Ἀχιλλέως ἐπ' αὐτὸν οὐ μείνας ἐδιώκετο·
καὶ διωκόμενος ἐμπλακεὶς εἰς ἀμπέλου κλῆμα τὸν μηρὸν
τιτρώσκεται δόρατι.
| [3,17] Les Grecs ignoraient la route qui menait à Troie. Ils
débarquèrent en Mysie et la mirent à sac, croyant qu’il s’agissait de
Troie. Le roi des Mysiens, Télèphe, fils d’Héraclès, constatant que son
territoire avait été mis à feu et à sang, arma son peuple et poursuivit
les Hellènes jusqu’à leurs navires ; il tua nombre d’entre eux, parmi
lesquels Thersandre, le fils de Polynice, qui avait opposé résistance.
Mais quand Achille surgit sur lui, refusant de faire front, il prit la
fuite. Dans sa fuite, il trébucha contre un sarment de vigne et fut
blessé à la cuisse d’un coup de lance.
| [3,18] τῆς δὲ Μυσίας ἐξελθόντες Ἕλληνες ἀνάγονται, καὶ χειμῶνος
ἐπιγενομένου σφοδροῦ διαζευχθέντες ἀλλήλων εἰς τὰς πατρίδας
καταντῶσιν. ὑποστρεψάντων οὖν τῶν Ἑλλήνων τότε λέγεται τὸν
πόλεμον εἰκοσαετῆ γενέσθαι· μετὰ γὰρ τὴν Ἑλένης ἁρπαγὴν ἔτει
δευτέρῳ τοὺς Ἕλληνας παρασκευασαμένους στρατεύεσθαι,
ἀναχωρήσαντας δὲ ἀπὸ Μυσίας εἰς Ἑλλάδα μετὰ ἔτη ὀκτὼ πάλιν
εἰς Ἄργος μεταστραφέντας ἐλθεῖν εἰς Αὐλίδα.
| [3,18] Les Grecs quittèrent la Mysie et reprirent la mer ; mais une
violente tempête divisa la flotte, et chaque commandant retourna
dans sa propre patrie. Certains évaluent à vingt ans la durée de la
guerre de Troie : et ceci parce qu’après l’enlèvement d’Hélène, deux
années furent nécessaires pour équiper complètement l’armée
grecque ; ensuite, après que partis de Mysie ils eurent atteint la
Grèce, huit autres années s’écoulèrent avant qu’ils ne reviennent à
Argos et se rendent de nouveau à Aulis.
| [3,19] συνελθόντων δὲ αὐτῶν ἐν Ἄργει αὖθις μετὰ τὴν ῥηθεῖσαν
ὀκταετίαν, ἐν ἀπορίᾳ τοῦ πλοῦ πολλῇ καθεστήκεσαν, καθηγεμόνα
μὴ ἔχοντες, ὃς ἦν δυνατὸς δεῖξαι τὴν εἰς Τροίαν.
| [3,19] Quand ils furent de nouveau réunis à Argos, après huit ans, le
grave problème se présenta une fois de plus, à propos de la route à
prendre, car nul capitaine n’était en mesure d’indiquer le chemin de Troie.
| [3,20] Τήλεφος δὲ ἐκ τῆς Μυσίας, ἀνίατον τὸ τραῦμα ἔχων, εἰπόντος
αὐτῷ τοῦ Ἀπόλλωνος τότε τεύξεσθαι θεραπείας, ὅταν ὁ τρώσας
ἰατρὸς γένηται, τρύχεσιν ἠμφιεσμένος εἰς Ἄργος ἀφίκετο, καὶ
δεηθεὶς Ἀχιλλέως καὶ ὑπεσχημένος τὸν εἰς Τροίαν πλοῦν δεῖξαι
θεραπεύεται ἀποξύσαντος Ἀχιλλέως τῆς Πηλιάδος μελίας τὸν ἰόν.
θεραπευθεὶς οὖν ἔδειξε τὸν πλοῦν, τὸ τῆς δείξεως ἀσφαλὲς
πιστουμένου τοῦ Κάλχαντος διὰ τῆς ἑαυτοῦ μαντικῆς.
| [3,20] Cependant, Télèphe, dont la blessure ne parvenait pas à
guérir, avait reçu un oracle d’Apollon : sa blessure guérirait à la
condition qu’elle fût soignée par celui qui l’avait occasionnée. Alors,
vêtu de haillons, de Mysie il se rendit à Argos, et supplia Achille de lui
prodiguer ses soins, promettant, en retour, de leur indiquer la route
de Troie. Achille le soigna avec la rouille qu’il recueillit en grattant sa
lance de frêne du Pélion. Une fois guéri, Télèphe leur montra la route, et
Calchas, grâce à son art de la divination, confirma la justesse de l’information.
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