| [36] (1) Μετὰ δὲ τὰ Μηδικὰ 
Φαίδωνος ἄρχοντος μαντευομένοις τοῖς Ἀθηναίοις ἀνεῖλεν ἡ Πυθία τὰ Θησέως 
ἀναλαβεῖν ὀστᾶ καὶ θεμένους ἐντίμως παρ´ αὑτοῖς φυλάττειν. ἦν δὲ καὶ λαβεῖν 
ἀπορία καὶ γνῶναι τὸν τάφον ἀμειξίᾳ καὶ χαλεπότητι τῶν ἐνοικούντων 
Δολόπων. (2) οὐ μὴν ἀλλὰ Κίμων ἑλὼν τὴν νῆσον, ὡς ἐν τοῖς περὶ ἐκείνου 
γέγραπται, καὶ φιλοτιμούμενος ἐξανευρεῖν, ἀετοῦ τινα τόπον βουνοειδῆ 
κόπτοντος ὥς φασι τῷ στόματι καὶ διαστέλλοντος τοῖς ὄνυξι θείᾳ τινὶ τύχῃ, 
συμφρονήσας ἀνέσκαψεν. εὑρέθη δὲ θήκη τε μεγάλου σώματος αἰχμή τε 
παρακειμένη χαλκῆ καὶ ξίφος. (3) κομισθέντων δὲ τούτων ὑπὸ Κίμωνος ἐπὶ τῆς 
τριήρους, ἡσθέντες οἱ Ἀθηναῖοι πομπαῖς τε λαμπραῖς ἐδέξαντο καὶ θυσίαις 
ὥσπερ αὐτὸν ἐπανερχόμενον εἰς τὸ ἄστυ. (4) καὶ κεῖται μὲν ἐν μέσῃ τῇ πόλει 
παρὰ τὸ νῦν γυμνάσιον, ἔστι δὲ φύξιμον οἰκέταις καὶ πᾶσι τοῖς ταπεινοτέροις καὶ 
δεδιόσι κρείττονας, ὡς καὶ τοῦ Θησέως προστατικοῦ τινος καὶ βοηθητικοῦ 
γενομένου καὶ προσδεχομένου φιλανθρώπως τὰς τῶν ταπεινοτέρων δεήσεις. 
θυσίαν δὲ ποιοῦσιν αὐτῷ τὴν μεγίστην ὀγδόῃ Πυανεψιῶνος, ἐν ᾗ μετὰ τῶν 
ἠιθέων ἐκ Κρήτης ἐπανῆλθεν. (5) οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ταῖς ἄλλαις ὀγδόαις τιμῶσιν 
αὐτόν, ἢ διὰ τὸ πρῶτον ἐκ Τροιζῆνος ἀφικέσθαι τῇ ὀγδόῃ τοῦ Ἑκατομβαιῶνος, ὡς 
ἱστόρηκε Διόδωρος ὁ περιηγητής, ἢ νομίζοντες ἑτέρου μᾶλλον ἐκείνῳ προσήκειν 
τὸν ἀριθμὸν τοῦτον, ἐκ Ποσειδῶνος γεγονέναι λεγομένῳ· καὶ γὰρ Ποσειδῶνα 
ταῖς ὀγδόαις τιμῶσιν. ἡ γὰρ ὀγδοὰς κύβος ἀπ´ ἀρτίου πρῶτος οὖσα καὶ τοῦ 
πρώτου τετραγώνου διπλασία, τὸ μόνιμον καὶ δυσκίνητον οἰκεῖον ἔχει τῆς τοῦ 
θεοῦ δυνάμεως, ὃν Ἀσφάλιον καὶ Γαιήοχον προσονομάζομεν.
 | [36] (1) Après les guerres médiques, sous l'archontat de Phédon, les Athéniens ayant consulté 
l'oracle de Delphes, la Pythie leur ordonna de recueillir les ossements de Thésée, de les placer 
dans le lieu le plus honorable de leur ville, et de les garder avec soin; mais il n'était facile ni 
de trouver sa sépulture, ni d'emporter ses ossements, à cause de l'humeur insociable et 
farouche des Dolopes qui habitaient l'île. (2) Cependant Cimon s'en étant rendu maître, 
comme je l'ai dit dans sa vie, se fit un point d'honneur de découvrir son tombeau. Pendant 
qu'il le recherchait, il aperçut, dit-on, un aigle qui frappait à coups de bec sur une élévation de 
terre, et qui s'efforçait de l'ouvrir avec ses serres. Cimon, saisi d'une inspiration providentielle, 
fit fouiller cet endroit. On y cercueil d'un homme d'une grande taille, avec une pointe de lance 
et une épée de bronze à ses côtés. (3) Cimon, ayant fait charger ces précieux restes sur sa 
galère, les porta à Athènes. Les Athéniens, ravis de joie, les reçurent au milieu des 
processions et des sacrifices, et avec autant de pompe que si Thésée lui-même fût revenu dans 
leur ville. (4) Ils les placèrent au milieu d'Athènes, près de l'endroit où est maintenant le 
Gymnase. Ce lieu sert encore d'asile aux esclaves et à tous les citoyens faibles qui craignent 
l'oppression des grands. C'est un hommage rendu à la mémoire de Thésée, qui, pendant sa vie, 
avait été le protecteur des opprimés, et recevait avec humanité les prières de ceux qui venaient 
implorer son secours. On lui offre un sacrifice particulièrement solennel le huit du mois 
Pyanepsion, jour auquel il était revenu de Crète avec les jeunes gens. (5) On l'honore aussi le 
huit de chaque mois, soit parce qu'il arriva pour la première fois de Trézène à Athènes le huit 
du mois Hécatombéon, comme l'a écrit Diodore le Périégète, ou qu'ils crussent que ce nombre 
lui convenait mieux que tout autre, parce qu'il passait pour fils de Poséidon, (6) et qu'on fait 
des sacrifices à ce dieu le huit de chaque mois. En effet, le nombre huit étant le premier cube 
formé du premier nombre pair, et le double du premier carré, représente adéquatement la 
stabilité et la solidité de la puissance de Poséidon, que nous appelons Asphalios (=stable) et 
Gaïéochos (=qui tient la terre).
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