HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Thésée

Chapitre 32

  Chapitre 32

[32] (1) Ἐν δὲ τῷ χρόνῳ τούτῳ Μενεσθεὺς Πετεὼ τοῦ Ὀρνέως τοῦ Ἐρεχθέως, πρῶτος ὥς φασιν ἀνθρώπων ἐπιθέμενος τῷ δημαγωγεῖν καὶ πρὸς χάριν ὄχλῳ διαλέγεσθαι, τούς τε δυνατοὺς συνίστη καὶ παρώξυνε, πάλαι βαρυνομένους τὸν Θησέα καὶ νομίζοντας ἀρχὴν καὶ βασιλείαν ἀφῃρημένον ἑκάστου τῶν κατὰ δῆμον εὐπατριδῶν εἰς ἓν ἄστυ συνείρξαντα πάντας ὑπηκόοις χρῆσθαι καὶ δούλοις, τούς τε πολλοὺς διετάραττε καὶ διέβαλλεν, ὡς ὄναρ ἐλευθερίας ὁρῶντας, ἔργῳ δ´ ἀπεστερημένους πατρίδων καὶ ἱερῶν, ὅπως ἀντὶ πολλῶν καὶ ἀγαθῶν καὶ γνησίων βασιλέων πρὸς ἕνα δεσπότην ἔπηλυν καὶ ξένον ἀποβλέπωσι. (2) ταῦτα δ´ αὐτοῦ πραγματευομένου, μεγάλην ῥοπὴν πόλεμος τῷ νεωτερισμῷ προσέθηκε τῶν Τυνδαριδῶν ἐπελθόντων· οἱ δὲ καὶ ὅλως φασὶν ὑπὸ τούτου πεισθέντας ἐπελθεῖν. τὸ μὲν οὖν πρῶτον οὐδὲν ἠδίκουν, ἀλλ´ ἀπῄτουν τὴν ἀδελφήν. (3) ἀποκριναμένων δὲ τῶν ἐν ἄστει μήτ´ ἔχειν μήτε γινώσκειν ὅπου καταλέλειπται, πρὸς πόλεμον ἐτράποντο. φράζει δ´ αὐτοῖς Ἀκάδημος, ᾐσθημένος δή τινι τρόπῳ, τὴν ἐν Ἀφίδναις κρύψιν αὐτῆς. (4) ὅθεν ἐκείνῳ τε τιμαὶ ζῶντι παρὰ τῶν Τυνδαριδῶν ἐγένοντο, καὶ πολλάκις ὕστερον εἰς τὴν Ἀττικὴν ἐμβαλόντες Λακεδαιμόνιοι καὶ πᾶσαν ὁμοῦ τὴν χώραν τέμνοντες, τῆς Ἀκαδημείας ἀπείχοντο διὰ τὸν Ἀκάδημον. (5) δὲ Δικαίαρχος Ἐχεδήμου φησὶ καὶ Μαράθου συστρατευσάντων τότε τοῖς Τυνδαρίδαις ἐξ Ἀρκαδίας, ἀφ´ οὗ μὲν Ἐχεδημίαν προσαγορευθῆναι τὴν νῦν Ἀκαδήμειαν, ἀφ´ οὗ δὲ Μαραθῶνα τὸν δῆμον, ἐπιδόντος ἑαυτὸν ἑκουσίως κατά τι λόγιον σφαγιάσασθαι πρὸ τῆς παρατάξεως. (6) ἐλθόντες οὖν ἐπὶ τὰς Ἀφίδνας καὶ μάχῃ κρατήσαντες, ἐξεῖλον τὸ χωρίον. ἐνταῦθά φασι καὶ Ἁλυκὸν πεσεῖν τὸν Σκείρωνος υἱόν, συστρατευόμενον τότε τοῖς Διοσκούροις, ἀφ´ οὗ καὶ τόπον τῆς Μεγαρικῆς Ἁλυκὸν καλεῖσθαι τοῦ σώματος ἐνταφέντος. (7) Ἡρέας δ´ ὑπὸ Θησέως αὐτοῦ περὶ Ἀφίδνας ἀποθανεῖν τὸν Ἁλυκὸν ἱστόρηκε, καὶ μαρτύρια ταυτὶ τὰ ἔπη παρέχεται περὶ τοῦ Ἁλυκοῦ· "τὸν ἐν εὐρυχόρῳ ποτ´ Ἀφίδνῃ / μαρνάμενον Θησεὺς Ἑλένης ἕνεκ´ ἠυκόμοιο / κτεῖνεν." οὐ μὴν εἰκὸς αὐτοῦ Θησέως παρόντος ἁλῶναι τήν τε μητέρα καὶ τὰς Ἀφίδνας. [32] (1) Cependant Ménesthée, fils de Pétéos, lui-même fils d'Ornée et petit-fils d'Érechthée, le premier, dit-on, qui ait cherché à flatter la multitude et à gagner ses bonnes grâces par des paroles insinuantes, profita de l'absence de Thésée pour soulever contre lui les principaux citoyens, qui depuis longtemps ne le supportaient plus qu'avec peine. Ils se plaignaient qu'il leur avait ôté l'empire qu'ils exerçaient chacun dans leurs bourgs; qu'en les renfermant dans une seule ville, il les avait rendus ses soeurs ou plutôt ses esclaves. Ménesthée excitait aussi le peuple, en accusant auprès d'eux Thésée de ne leur avoir laissé qu'une liberté imaginaire, qui dans le fait les avait privés de leur patrie, de leurs sacrifices, et, au lieu de plusieurs rois légitimes, bons et humains, leur avait donné pour maître un étranger et un inconnu. (2) Mais rien ne favorisa tant ses projets et ses intrigues que la guerre des Tyndarides, qui entrèrent en armes dans l'Attique, appelés, suivant quelques auteurs, par Ménesthée lui-même. Ils ne commirent d'abord aucune hostilité, et demandèrent seulement qu'on leur rendît leur soeur. (3) Les Athéniens leur ayant répondu qu'ils ne l'avaient pas dans la ville, et qu'ils ignoraient même où elle était, les Tyndarides se disposaient à les attaquer, lorsque Académos, qui avait découvert, on ne sait comment, qu'elle était cachée à Aphidnai, en donna avis à Castor et à Pollux. (4) En reconnaissance de ce bienfait, ils le comblèrent d'honneurs pendant sa vie, et, dans la suite, les Lacédémoniens, qui firent si souvent des incursions dans l'Attique et la mirent au pillage, respectèrent toujours, à cause de lui, les jardins de l'Académie. (5) Mais Dicéarque raconte qu'il y avait dans l'armée des Tyndarides deux Arcadiens nommés Échédémos et Marathos; que le premier donna son nom à ce lieu, qui fut d'abord appelé Échédémie, et ensuite Académie; que le bourg de Marathon prit son nom de Marathos, qui, afin d'accomplir un ancien oracle, s'était volontairement offert pour être sacrifié avant le combat. (6) Les Tyndarides marchèrent droit à Aphidnai, et, en ayant défait les habitants, ils prirent la ville et la rasèrent. On dit qu'Halycos, fils de Sciron, qui servait dans l'armée des Dioscures, périt dans cette action, et que l'endroit de la Mégaride où il fut enterré s'appelle encore, de son nom, Halycos. (7) Héréas ajoute qu'il mourut de la main même de Thésée; et il cite en preuve ces vers: "Dans la vaste campagne où s'étend Aphidnai, / Au fort du combat pour Hélène aux beaux cheveux, / De la main de Thésée il périt." Mais il n'est pas vraisemblable que, si Thésée eût été présent à cette bataille, on eût pris la ville et fait sa mère prisonnière.


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Dernière mise à jour : 28/04/2005