HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Thésée

Chapitre 23

  Chapitre 23

[23] (1) Τὸ δὲ πλοῖον ἐν μετὰ τῶν ἠιθέων ἔπλευσε καὶ πάλιν ἐσώθη, τὴν τριακόντορον, ἄχρι τῶν Δημητρίου τοῦ Φαληρέως χρόνων διεφύλαττον οἱ Ἀθηναῖοι, τὰ μὲν παλαιὰ τῶν ξύλων ὑφαιροῦντες, ἄλλα δ´ ἐμβάλλοντες ἰσχυρὰ καὶ συμπηγνύντες οὕτως, ὥστε καὶ τοῖς φιλοσόφοις εἰς τὸν αὐξόμενον λόγον ἀμφιδοξούμενον παράδειγμα τὸ πλοῖον εἶναι, τῶν μὲν ὡς τὸ αὐτό, τῶν δ´ ὡς οὐ τὸ αὐτὸ διαμένοι λεγόντων. (2) Ἄγουσι δὲ καὶ τὴν τῶν Ὠσχοφορίων ἑορτὴν Θησέως καταστήσαντος. (3) οὐ γὰρ ἁπάσας αὐτὸν ἐξαγαγεῖν τὰς λαχούσας τότε παρθένους, ἀλλὰ τῶν συνήθων νεανίσκων δύο, θηλυφανεῖς μὲν ὀφθῆναι καὶ νεαρούς, ἀνδρώδεις δὲ ταῖς ψυχαῖς καὶ προθύμους, λουτροῖς τε θερμοῖς καὶ σκιατροφίαις καὶ ταῖς περὶ τὴν κόμην καὶ λειότητα καὶ χροιὰν ἀλοιφαῖς καὶ κοσμήσεσιν ὡς ἔστιν ἐξαλλάξαντα κομιδῇ, καὶ διδάξαντα φωνὴν καὶ σχῆμα καὶ βάδισιν ὡς ἔνι μάλιστα παρθένοις ὁμοιοῦσθαι καὶ μηδὲν φαίνεσθαι διαφέροντας, ἐμβαλεῖν εἰς τὸν τῶν παρθένων ἀριθμὸν καὶ διαλαθεῖν ἅπαντας· ἐπεὶ δ´ ἐπανῆλθεν, αὐτόν τε πομπεῦσαι καὶ τοὺς νεανίσκους, οὕτως ἀμπεχομένους ὡς νῦν ἀμπέχονται τοὺς ὠσχοὺς φέροντες. (4) φέρουσι δὲ Διονύσῳ καὶ Ἀριάδνῃ χαριζόμενοι διὰ τὸν μῦθον, μᾶλλον ὅτι συγκομιζομένης ὀπώρας ἐπανῆλθον. αἱ δὲ δειπνοφόροι παραλαμβάνονται καὶ κοινωνοῦσι τῆς θυσίας, ἀπομιμούμεναι τὰς μητέρας ἐκείνων τῶν λαχόντων· ἐπεφοίτων γὰρ αὐτοῖς ὄψα καὶ σιτία κομίζουσαι· καὶ μῦθοι λέγονται διὰ τὸ κἀκείνας εὐθυμίας ἕνεκα καὶ παρηγορίας μύθους διεξιέναι τοῖς παισί. (5) ταῦτα μὲν οὖν καὶ Δήμων ἱστόρηκεν. Ἐξῃρέθη δὲ καὶ τέμενος αὐτῷ, καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν παρασχόντων τὸν δασμὸν οἴκων ἔταξαν εἰς θυσίαν αὐτῷ τελεῖν ἀποφοράς, καὶ τῆς θυσίας ἐπεμελοῦντο Φυταλίδαι, Θησέως ἀποδόντος αὐτοῖς ἀμοιβὴν τῆς φιλοξενίας. [23] (1) Le vaisseau sur lequel Thésée s'était embarqué avec les autres jeunes gens, et qu'il ramena heureusement à Athènes, était une galère à trente rames, que les Athéniens conservèrent jusqu'au temps de Démétrios de Phalère. Ils en ôtaient les vieilles pièces, à mesure qu'elles se gâtaient, et les remplaçaient par des neuves qu'ils joignaient solidement aux anciennes. Aussi les philosophes, en disputant sur ce genre de sophisme qu'ils appellent "l'argument de la croissance", citent ce vaisseau comme un exemple de doute, et soutiennent les uns que c'était toujours le même, les autres que c'était un vaisseau différent. (2) Ce fut aussi Thésée qui établit la fête des Oschophories: (3) car on dit qu'il ne mena pas en Crète toutes les filles qui avaient été désignées par le sort; qu'il prit deux jeunes gens de ses amis qui avaient les traits aussi délicats que de jeunes filles, mais qui étaient pleins de courage et de résolution. Il leur fit prendre souvent des bains chauds, et les tint toujours à l'ombre; ils se frottaient des huiles les plus propres à adoucir la peau, à rendre le teint frais, et se parfumaient les cheveux; il les accoutuma à imiter la voix, les gestes et la démarche de jeunes filles; il leur en donna les habits, et changea si bien leurs manières, qu'il était impossible de soupçonner leur sexe. Ainsi déguisés, il les mêla parmi les autres filles, sans que personne se doutât de la supercherie. A son retour, il ordonna une procession publique, à laquelle assistèrent ces jeunes gens habillés en filles, comme le sont aujourd'hui ceux qui portent à cette fête les rameaux sacrés. (4) Elle se célèbre en l'honneur de Dionysos et d'Ariane, en mémoire de ce que la légende en raconte, ou plutôt parce que Thésée et ses compagnons arrivèrent à Athènes pendant la récolte des fruits. Des femmes, qu'on appelle Dipnophores, sont associées à la fête et au sacrifice qui l'accompagne; elles représentent les mères des enfants désignés par le sort, lesquelles, au moment de leur départ, leur apportèrent toutes sortes de provisions de bouche. Elles y débitent des fables, de même que ces mères faisaient des contes à leurs enfants pour les consoler et soutenir leur courage. (5) C'est notamment à Démon que nous devons ces détails. On consacra une portion de terre où l'on bâtit un temple à Thésée. Il ordonna que les familles qui auraient été sujettes à payer le tribut, s'il eût duré, feraient les frais du sacrifice; et il en donna l'intendance aux Phytalides, en récompense de l'hospitalité qu'il avait reçue de cette famille.


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Dernière mise à jour : 28/04/2005