HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Thésée

Chapitre 22

  Chapitre 22

[22] (1) Τῇ δ´ Ἀττικῇ προσφερομένων, ἐκλαθέσθαι μὲν αὐτόν, ἐκλαθέσθαι δὲ τὸν κυβερνήτην ὑπὸ χαρᾶς ἐπάρασθαι τὸ ἱστίον, τὴν σωτηρίαν αὐτῶν ἔδει γνώριμον τῷ Αἰγεῖ γενέσθαι, τὸν δ´ ἀπογνόντα ῥῖψαι κατὰ τῆς πέτρας ἑαυτὸν καὶ διαφθαρῆναι. (2) καταπλεύσας δ´ Θησεὺς ἔθυε μὲν αὐτὸς ἃς ἐκπλέων θυσίας εὔξατο τοῖς θεοῖς Φαληροῖ, κήρυκα δ´ ἀπέστειλε τῆς σωτηρίας ἄγγελον εἰς ἄστυ. οὗτος ἐνέτυχεν ὀδυρομένοις τε πολλοῖς τὴν τοῦ βασιλέως τελευτήν, καὶ χαίρουσιν ὡς εἰκὸς ἑτέροις καὶ φιλοφρονεῖσθαι καὶ στεφανοῦν αὐτὸν ἐπὶ τῇ σωτηρίᾳ προθύμοις οὖσι. (3) τοὺς μὲν οὖν στεφάνους δεχόμενος τὸ κηρύκειον ἀνέστεφεν. ἐπανελθὼν δ´ ἐπὶ θάλασσαν, οὔπω πεποιημένου σπονδὰς τοῦ Θησέως, ἔξω περιέμεινε, μὴ βουλόμενος τὴν θυσίαν ταράξαι. γενομένων δὲ τῶν σπονδῶν, ἀπήγγειλε τὴν τοῦ Αἰγέως τελευτήν. (4) οἱ δὲ σὺν κλαυθμῷ καὶ θορύβῳ σπεύδοντες ἀνέβαινον εἰς τὴν πόλιν. ὅθεν καὶ νῦν ἐν τοῖς Ὠσχοφορίοις στεφανοῦσθαι μὲν οὐ τὸν κήρυκα λέγουσιν, ἀλλὰ τὸ κηρύκειον, ἐπιφωνεῖν δ´ ἐν ταῖς σπονδαῖς "ἐλελεῦ ἰοὺ ἰοὺ" τοὺς παρόντας, ὧν τὸ μὲν σπένδοντες ἀναφωνεῖν καὶ παιωνίζοντες εἰώθασι, τὸ δ´ ἐκπλήξεως καὶ ταραχῆς ἐστι. Θάψας δὲ τὸν πατέρα, τῷ Ἀπόλλωνι τὴν εὐχὴν ἀπεδίδου τῇ ἑβδόμῃ τοῦ Πυανεψιῶνος ἱσταμένου· ταύτῃ γὰρ ἀνέβησαν εἰς ἄστυ σωθέντες. (5) μὲν οὖν ἕψησις τῶν ὀσπρίων λέγεται γίνεσθαι διὰ τὸ σωθέντας αὐτοὺς εἰς ταὐτὸ συμμεῖξαι τὰ περιόντα τῶν σιτίων, καὶ μίαν χύτραν κοινὴν ἑψήσαντας συνεστιαθῆναι καὶ συγκαταφαγεῖν ἀλλήλοις. (6) τὴν δ´ εἰρεσιώνην ἐκφέρουσι, κλάδον ἐλαίας ἐρίῳ μὲν ἀνεστεμμένον, ὥσπερ τότε τὴν ἱκετηρίαν, παντοδαπῶν δ´ ἀνάπλεων καταργμάτων διὰ τὸ λῆξαι τὴν ἀφορίαν, ἐπᾴδοντες· (7) "Εἰρεσιώνη, σῦκα φέρειν καὶ πίονας ἄρτους / καὶ μέλι ἐν κοτύλῃ καὶ ἔλαιον ἀναψήσασθαι / καὶ κύλικ´ εὔζωρον, ὡς ἂν μεθύουσα καθεύδῃ." καίτοι ταῦτά τινες ἐπὶ τοῖς Ἡρακλείδαις γίνεσθαι λέγουσιν οὕτως διατρεφομένοις ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων· οἱ δὲ πλείονες ὡς προείρηται. [22] (1) Quand ils furent près de l'Attique, Thésée et son pilote, transportés de joie, oublièrent de mettre la voile blanche qui devait être pour Égée le signe de leur heureux retour. Ce prince, qui crut son fils mort, se précipita du haut d'un rocher et se tua. (2) Cependant Thésée, étant entré dans le port de Phalère, s'acquitta d'abord des sacrifices qu'il avait voués aux dieux en partant; ensuite il envoya un héraut à la ville, pour y porter à son père la nouvelle de son arrivée. Le héraut trouva sur son chemin un grand nombre de citoyens qui déploraient la mort du roi; mais beaucoup d'autres le reçurent, comme il était naturel, avec de grandes démonstrations de joie, et lui présentèrent des couronnes pour l'heureuse nouvelle qu'il leur apportait. (3) Le héraut accepta les couronnes; mais, au lieu de les mettre sur sa tête, il en entoura son caducée. Il retourna tout de suite au port; et comme Thésée n'avait pas encore achevé le sacrifice, il se tint en dehors du temple, afin de ne pas le troubler. Quand les libations furent faites, il lui annonça la mort de son père. (4) A cette nouvelle, Thésée et toute sa suite montèrent précipitamment à la ville, en gémissant et poussant de grands cris. De là vient qu'encore aujourd'hui, dans la fête des Oschophories, on ne couronne pas le héraut, mais seulement son caducée, et qu'au moment des libations, toute l'assemblée s'écrie: "Eleleu! iou, iou!". Le premier cri est celui de gens qui se hâtent et qui sont dans la joie; le second marque l'étonnement et le trouble. Thésée, après avoir rendu les derniers devoirs à son père, accomplit ses voeux à Apollon, le jour même de son arrivée, qui était le sept du mois de Pyanepsion. (5) L'usage, qui subsiste encore à présent, de faire bouillir ce jour-là des légumes, vient, dit-on, de ce que les jeunes gens que Thésée avait heureusement ramenés firent cuire dans une même marmite tout ce qui leur restait de vivres, et les mangèrent ensemble. (6) On porte aussi dans ces fêtes l'eirésionè, une branche d'olivier entourée de laine, et semblable au rameau de suppliant qu'avait déposé Thésée pour rappeler la fin de la stérilité dans l'Attique; et l'on chante les vers suivants: (7) "L'eirésionè porte des figues, des pains gras, / Un petit pot de miel, de l'huile pour s'en oindre, / La coupe de vin pur qui l'enivre et l'endort." D'autres veulent pourtant que ces vers aient été faits pour les Héraclides, lorsqu'ils furent nourris de cette manière par les Athéniens. J'ai suivi la tradition commune.


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Dernière mise à jour : 28/04/2005