HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

εἶναι



Texte grec :

[21] (1) Μῆνας μὲν οὖν οἱ Σαβῖνοι τοὺς Ῥωμαίων ἐδέξαντο, καὶ περὶ αὐτῶν ὅσα καλῶς εἶχεν, ἐν τῷ Νομᾶ βίῳ γέγραπται· θυρεοῖς δὲ τοῖς ἐκείνων ὁ Ῥωμύλος ἐχρήσατο, καὶ μετέβαλε τὸν ὁπλισμὸν ἑαυτοῦ τε καὶ τῶν Ῥωμαίων, Ἀργολικὰς πρότερον ἀσπίδας φορούντων. ἑορτῶν δὲ καὶ θυσιῶν ἀλλήλοις μετεῖχον, ἃς μὲν ἦγε τὰ γένη πρότερον οὐκ ἀνελόντες, ἑτέρας δὲ θέμενοι καινάς, ὧν ἥ τε τῶν Ματρωναλίων ἐστί, δοθεῖσα ταῖς γυναιξὶν ἐπὶ τῇ τοῦ πολέμου καταλύσει, καὶ ἡ τῶν Καρμενταλίων. (2) τὴν δὲ Καρμένταν οἴονταί τινες Μοῖραν εἶναι κυρίαν ἀνθρώπων γενέσεως· διὸ καὶ τιμῶσιν αὐτὴν αἱ μητέρες· οἱ δὲ τὴν τοῦ Εὐάνδρου τοῦ Ἀρκάδος γυναῖκα, μαντικήν τινα καὶ φοιβαστικὴν ἐμμέτρων χρησμῶν γενομένην, Καρμένταν ἐπονομασθῆναι (τὰ γὰρ ἔπη κάρμενα καλοῦσι)· Νικοστράτη δ´ ἦν ὄνομα κύριον αὐτῇ. (3) καὶ τοῦτο μὲν ὁμολογεῖται· τὴν δὲ Καρμένταν ἔνιοι πιθανώτερον ἀφερμηνεύουσιν οἷον ἐστερημένην νοῦ διὰ τὰς ἐν τοῖς ἐνθουσιασμοῖς παραφροσύνας. τὸ μὲν γὰρ στέρεσθαι καρῆρε, μέντεμ δὲ τὸν νοῦν ὀνομάζουσι. περὶ δὲ τῶν Παριλίων προείρηται. (4) Τὰ δὲ Λουπερκάλια τῷ μὲν χρόνῳ δόξειεν ἂν εἶναι καθάρσια· δρᾶται γὰρ ἐν ἡμέραις ἀποφράσι τοῦ Φεβρουαρίου μηνός, ὃν καθάρσιον ἄν τις ἑρμηνεύσειε, καὶ τὴν ἡμέραν ἐκείνην τὸ παλαιὸν ἐκάλουν Φεβράτην. τοὔνομα δὲ τῆς ἑορτῆς ἑλληνιστὶ σημαίνει Λύκαια, καὶ δοκεῖ διὰ τοῦτο παμπάλαιος ἀπ´ Ἀρκάδων εἶναι τῶν περὶ Εὔανδρον. (5) ἀλλὰ τοῦτο μὲν κοινόν ἐστι· δύναται γὰρ ἀπὸ τῆς λυκαίνης γεγονέναι τοὔνομα. καὶ γὰρ ἀρχομένους τῆς περιδρομῆς τοὺς Λουπέρκους ὁρῶμεν ἐντεῦθεν, ὅπου τὸν Ῥωμύλον ἐκτεθῆναι λέγουσι. (6) τὰ δὲ δρώμενα τὴν αἰτίαν ποιεῖ δυστόπαστον· σφάττουσι γὰρ αἶγας, εἶτα μειρακίων δυοῖν ἀπὸ γένους προσαχθέντων αὐτοῖς, οἱ μὲν ᾑμαγμένῃ μαχαίρᾳ τοῦ μετώπου θιγγάνουσιν, ἕτεροι δ´ ἀπομάττουσιν εὐθύς, ἔριον βεβρεγμένον γάλακτι προσφέροντες· (7) γελᾶν δὲ δεῖ τὰ μειράκια μετὰ τὴν ἀπόμαξιν. ἐκ δὲ τούτου τὰ δέρματα τῶν αἰγῶν κατατεμόντες, διαθέουσιν ἐν περιζώσμασι γυμνοί, τοῖς σκύτεσι τὸν ἐμποδὼν παίοντες. αἱ δ´ ἐν ἡλικίᾳ γυναῖκες οὐ φεύγουσι τὸ παίεσθαι, νομίζουσαι πρὸς εὐτοκίαν καὶ κύησιν συνεργεῖν. (8) ἴδιον δὲ τῆς ἑορτῆς τὸ καὶ κύνα θύειν τοὺς Λουπέρκους. Βούτας δέ τις, αἰτίας μυθώδεις ἐν ἐλεγείοις περὶ τῶν Ῥωμαϊκῶν ἀναγράφων, φησὶ τοῦ Ἀμουλίου τοὺς περὶ τὸν Ῥωμύλον κρατήσαντας ἐλθεῖν δρόμῳ μετὰ χαρᾶς ἐπὶ τὸν τόπον, ἐν ᾧ νηπίοις οὖσιν αὐτοῖς ἡ λύκαινα θηλὴν ὑπέσχε, καὶ μίμημα τοῦ τότε δρόμου τὴν ἑορτὴν ἄγεσθαι, καὶ τρέχειν τοὺς ἀπὸ γένους τοὺς "Ἐμποδίους τύπτοντας, ὅπως τότε φάσγαν´ ἔχοντες ἐξ Ἄλβης ἔθεον Ῥωμύλος ἠδὲ Ῥέμος". (9) καὶ τὸ μὲν ξίφος ᾑμαγμένον προσφέρεσθαι τῷ μετώπῳ τοῦ τότε φόνου καὶ κινδύνου σύμβολον, τὴν δὲ διὰ τοῦ γάλακτος ἀποκάθαρσιν ὑπόμνημα τῆς τροφῆς αὐτῶν εἶναι. Γάιος δ´ Ἀκίλιος ἱστορεῖ πρὸ τῆς κτίσεως τὰ θρέμματα τῶν περὶ τὸν Ῥωμύλον ἀφανῆ γενέσθαι· τοὺς δὲ τῷ Φαύνῳ προσευξαμένους ἐκδραμεῖν γυμνοὺς ἐπὶ τὴν ζήτησιν, ὅπως ὑπὸ τοῦ ἱδρῶτος μὴ ἐνοχλοῖντο· καὶ διὰ τοῦτο γυμνοὺς περιτρέχειν τοὺς Λουπέρκους. (10) τὸν δὲ κύνα φαίη τις ἄν, εἰ μὲν ἡ θυσία καθαρμός ἐστι, θύεσθαι καθαρσίῳ χρωμένων αὐτῷ· καὶ γὰρ Ἕλληνες ἔν τε τοῖς καθαρσίοις σκύλακας ἐκφέρουσι καὶ πολλαχοῦ χρῶνται τοῖς λεγομένοις περισκυλακισμοῖς· εἰ δὲ τῇ λυκαίνῃ χαριστήρια ταῦτα καὶ τροφεῖα καὶ σωτήρια Ῥωμύλου τελοῦσιν, οὐκ ἀτόπως ὁ κύων σφάττεται· λύκοις γάρ ἐστι πολέμιος· εἰ μὴ νὴ Δία κολάζεται τὸ ζῷον ὡς παρενοχλοῦν τοὺς Λουπέρκους ὅταν περιθέωσι.

Traduction française :

[21] (1) Les Sabins adoptèrent les mois des Romains. Nous avons rapporté, dans la vie de Numa, tout ce qu'il y a à dire d'intéressant sur cet sujet. Romulus emprunta aux Sabins la forme de leurs boucliers; il changea son armure et celle des soldats romains, qui auparavant portaient des boucliers argiens. Les deux peuples mirent en commun leurs sacrifices et leurs fêtes; et, sans retrancher aucune de celles qu'ils célébraient chacun en particulier, ils en instituèrent de nouvelles. De ce nombre est la fête des Matronalia, établie en l'honneur des Sabines qui avaient fait cesser la guerre; et celle des Carmentalia, (2) en l'honneur de Carmenta, que certains considèrent comme la Parque qui préside à la naissance des hommes, et qui, pour cette raison, est spécialement honorée par les mères. D'autres disent qu'elle était la femme de l'Arcadien Évandre, et qu'inspirée par Apollon, elle rendait ses oracles en vers; ce qui lui fit donner le nom de Carmenta, parce que les Romains appellent les vers "carmina" mais on convient généralement que son vrai nom était Nicostratè. (3) Quelques auteurs cependant disent, avec plus de vraisemblance, que le mot Carmenta signifie "privée de sens", et qu'il désigne l'enthousiasme et la fureur prophétique dont elle était saisie; car, en latin, "carere" veut dire être privé, et "mens" signifie entendement. Nous avons déjà parlé des Parilia. (4) Les Lupercales, à en juger par l'époque de leur célébration, doivent être une fête d'expiation elles se font pendant les jours néfastes du mois de février, dont le nom même signifie "purificateur". Le jour de la fête s'appelait anciennement Februata. Son nom veut dire en grec la fête des loups; cela prouve qu'elle est très ancienne, et qu'elle date du temps des Arcadiens qui suivirent Évandre en Italie. (5) C'est du moins l'opinion commune. Mais elle peut aussi avoir pris son nom de la louve qui allaita Romulus. Et ce qui porte à le croire, c'est que les Luperques commencent leurs courses à l'endroit même où Romulus fut exposé. (6) Il serait difficile de comprendre les raisons des rites qui s'y pratiquent on y égorge des chèvres; on fait approcher deux jeunes gens des premières familles de Rome; on leur touche le front avec un couteau ensanglanté, et aussitôt on le leur essuie avec de la laine imbibée de lait. (7) Après cette dernière cérémonie, ils sont obligés de rire; ensuite les Luperques font des lanières avec les peaux de ces chèvres, et courant tout nus avec une simple ceinture de cuir, ils frappent de ces lanières tous ceux qu'ils rencontrent. Les femmes en âge d'avoir des enfants n'évitent pas ces coups, pensant qu'ils contribueront à leur assurer des couches heureuses et une délivrance facile. (8) Une autre particularité de cette fête, c'est que les Luperques y sacrifient un chien. Un poète nommé Boutas, qui, dans ses vers élégiaques, rapporte les origines fabuleuses des coutumes romaines, dit que Romulus, après avoir vaincu Amulius, courut, transporté de joie, jusqu'au lieu où son frère et lui avaient été allaités par la louve; que la fête est une imitation de cette course, et que les jeunes gens des meilleures familles courent ainsi, "frappant de tous côtés, comme on vit autrefois Romulus et Rémus, loin d'Albe délivrée, courir en agitant leur redoutable épée." (9) Il ajoute que le rite consistant à leur toucher le front avec un couteau ensanglanté fait allusion aux meurtres commis à pareil jour, et au danger que coururent Rémus et Romulus; enfin que l'intervention du lait rappelle la première nourriture des jumeaux. Caïus Acilius raconte qu'avant la fondation de Rome, Romulus et Rémus égarèrent un jour quelques troupeaux; qu'après avoir fait leur prière au dieu Faune, ils se dépouillèrent de leurs habits pour pouvoir courir après ces bêtes sans être incommodés par la chaleur; et que c'est pour cela que les Luperques courent tout nus. (10) Quant au chien qu'on sacrifie, si cette fête est réellement un jour d'expiation, il est immolé sans doute comme une victime propre à purifier. Les Grecs eux-mêmes se servent de ces animaux pour de semblables sacrifices. Si au contraire c'est un sacrifice de reconnaissance envers la louve qui nourrit et sauva Romulus, ce n'est pas sans raison qu'on immole un chien, l'ennemi naturel des loups; peut-être aussi veut-on le punir de ce qu'il trouble les Luperques dans leurs courses.





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Dernière mise à jour : 18/04/2005