HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

πρὸς



Texte grec :

[15] (1) Ἐν δὲ τοῖς ἁρπάζουσι τὰς παρθένους τότε τυχεῖν λέγουσι τῶν οὐκ ἐπιφανῶν τινας ἄγοντας κόρην τῷ τε κάλλει πολὺ καὶ τῷ μεγέθει διαφέρουσαν. (2) ἐπεὶ δ´ ἀπαντῶντες ἔνιοι τῶν κρειττόνων ἐπεχείρουν ἀφαιρεῖσθαι, βοᾶν τοὺς ἄγοντας, ὡς Ταλασίῳ κομίζοιεν αὐτήν, ἀνδρὶ νέῳ μέν, εὐδοκίμῳ δὲ καὶ χρηστῷ· τοῦτ´ οὖν ἀκούσαντας εὐφημεῖν καὶ κροτεῖν ἐπαινοῦντας, ἐνίους δὲ καὶ παρακολουθεῖν ἀναστρέψαντας εὐνοίᾳ καὶ χάριτι τοῦ Ταλασίου, μετὰ βοῆς τοὔνομα φθεγγομένους. (3) ἀφ´ οὗ δὴ τὸν Ταλάσιον ἄχρι νῦν, ὡς Ἕλληνες τὸν Ὑμέναιον, ἐπᾴδουσι Ῥωμαῖοι τοῖς γάμοις· καὶ γὰρ εὐτυχίᾳ φασὶ χρήσασθαι περὶ τὴν γυναῖκα τὸν Ταλάσιον. Σέξτιος δὲ Σύλλας ὁ Καρχηδόνιος, οὔτε μουσῶν οὔτε χαρίτων ἐπιδεὴς ἀνήρ, ἔλεγεν ἡμῖν ὅτι τῆς ἁρπαγῆς σύνθημα τὴν φωνὴν ἔδωκε ταύτην ὁ Ῥωμύλος· (4) ἅπαντες οὖν ἐβόων τὸν Ταλάσιον οἱ τὰς παρθένους κομίζοντες, καὶ διὰ τοῦτο τοῖς γάμοις παραμένει τὸ ἔθος. οἱ δὲ πλεῖστοι νομίζουσιν, ὧν καὶ ὁ Ἰόβας ἐστί, παράκλησιν εἶναι καὶ παρακέλευσιν εἰς φιλεργίαν καὶ ταλασίαν, οὔπω τότε τοῖς Ἑλληνικοῖς ὀνόμασι τῶν Ἰταλικῶν ἐπικεχυμένων. εἰ δὲ τοῦτο μὴ λέγεται κακῶς, ἀλλ´ ἐχρῶντο Ῥωμαῖοι τότε τῷ ὀνόματι τῆς ταλασίας καθάπερ ἡμεῖς, ἑτέραν ἄν τις αἰτίαν εἰκάσειε πιθανωτέραν. (5) ἐπεὶ γὰρ οἱ Σαβῖνοι πρὸς τοὺς Ῥωμαίους πολεμήσαντες διηλλάγησαν, ἐγένοντο συνθῆκαι περὶ τῶν γυναικῶν, ὅπως μηδὲν ἄλλο ἔργον τοῖς ἀνδράσιν ἢ τὰ περὶ τὴν ταλασίαν ὑπουργῶσι. παρέμεινεν οὖν καὶ τοῖς αὖθις γαμοῦσι τοὺς διδόντας ἢ παραπέμποντας ἢ ὅλως παρόντας ἀναφωνεῖν τὸν Ταλάσιον μετὰ παιδιᾶς, μαρτυρομένους ὡς ἐπ´ οὐδὲν ἄλλο ὑπούργημα τῆς γυναικὸς ἢ ταλασίαν εἰσαγομένης. (6) διαμένει δὲ μέχρι νῦν τὸ τὴν νύμφην αὐτὴν ἀφ´ αὑτῆς μὴ ὑπερβαίνειν τὸν οὐδὸν εἰς τὸ δωμάτιον, ἀλλ´ αἰρομένην εἰσφέρεσθαι, διὰ τὸ καὶ τότε κομισθῆναι βιασθείσας, μὴ αὐτὰς εἰσελθεῖν. (7) ἔνιοι δὲ λέγουσι καὶ τὸ τὴν κόμην τῆς γαμουμένης αἰχμῇ διακρίνεσθαι δορατίου σύμβολον εἶναι τοῦ μετὰ μάχης καὶ πολεμικῶς τὸν πρῶτον γάμον γενέσθαι· περὶ ὧν ἐπὶ πλέον ἐν τοῖς Αἰτίοις εἰρήκαμεν. Ἐτολμήθη μὲν οὖν ἡ ἁρπαγὴ περὶ τὴν ὀκτωκαιδεκάτην ἡμέραν τοῦ τότε Σεξτιλίου μηνός, Αὐγούστου δὲ νῦν, ἐν ᾗ τὴν τῶν Κωνσαλίων ἑορτὴν ἄγουσιν.

Traduction française :

[15] (1) On raconte qu'un groupe de ravisseurs, de condition modeste, emmenait une jeune fille qui surpassait toutes les autres par sa taille et par sa beauté. (2) Ils furent rencontrés par des citoyens d'un plus haut rang qui voulurent la leur enlever. Ils crièrent alors qu'ils la menaient à Talasius, jeune homme d'un grand mérite et généralement estimé; et à ce nom, les autres marquèrent leur satisfaction par des applaudissements et des louanges. Quelques-uns même d'entre eux les suivirent pour témoigner leur bienveillance envers Talasius, dont ils répétaient le nom à grands cris. (3) Comme ce mariage fut très heureux, les Romains ont toujours depuis célébré, dans leurs noces, le nom de Talasius, comme les Grecs celui d'Hyménée. Sextius Sylla, de Carthage, écrivain non moins favorisé des Grâces que des Muses, m'a dit que Romulus avait donné ce nom à ses soldats pour signal de l'enlèvement des Sabines; (4) que ceux qui les emmenaient criaient tous Talasius et que pour cela l'usage s'en était conservé dans les noces. Mais le plus grand nombre des auteurs, et entre autres Juba, croient que c'est pour les femmes mariées une exhortation et un encouragement à travailler, et en particulier à filer de la laine, ce que les Grecs appellent talasia; car, dans ce temps-là, les mots latins n'étaient pas encore répandus dans la langue grecque. S'il est vrai que les Romains se servissent alors de ce terme comme nous, on pourrait rapporter cette coutume à une origine plus vraisemblable. (5) Dans le traité de paix qui termina la guerre des Sabins et des Romains, les premiers stipulèrent que leurs filles ne seraient assujetties à d'autre travail qu'à filer de la laine. De là sans doute l'usage qui subsiste encore dans toutes les noces, que le père et la mère de la mariée, ceux qui l'accompagnent, et, en général, tous ceux qui assistent à la cérémonie, crient ensemble Talasius, par plaisanterie, et pour rappeler au mari qu'il ne doit exiger de la femme qu'on lui mène d'autre ouvrage que de filer de la laine. (6) C'est aussi de cet enlèvement que vient la coutume qui s'observe encore, que la nouvelle mariée ne passe pas d'elle-même le seuil de la maison de son mari, et qu'on la porte pour le lui faire franchir, parce qu'alors les Sabines qu'on avait enlevées y entrèrent par force. (7) Quelques auteurs veulent que l'usage de séparer avec la pointe d'un javelot les cheveux de la nouvelle épouse, signifie que les premiers mariages des Romains furent faits par violence et à la pointe de l'épée. J'en ai parlé plus longuement dans les "Questions Romaines". Cet audacieux enlèvement se fit le 18 du mois qui s'appelait alors Sextilis, et maintenant Août, jour auquel on célèbre les Consualia.





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Dernière mise à jour : 18/04/2005