HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

εἶναι



Texte grec :

[13] (1) Κτισθείσης δὲ τῆς πόλεως, πρῶτον μὲν ὅσον ἦν ἐν ἡλικίᾳ πλῆθος εἰς συντάγματα στρατιωτικὰ διεῖλεν. ἕκαστον δὲ σύνταγμα πεζῶν τρισχιλίων ἦν καὶ τριακοσίων ἱππέων. ἐκλήθη δὲ λεγεὼν τῷ λογάδας εἶναι τοὺς μαχίμους ἐκ πάντων. (2) ἔπειτα τοῖς μὲν ἄλλοις ἐχρῆτο δήμῳ, καὶ ποπούλους ὠνομάσθη τὸ πλῆθος· ἑκατὸν δὲ τοὺς ἀρίστους ἀπέδειξε βουλευτάς, καὶ αὐτοὺς μὲν πατρικίους, τὸ δὲ σύστημα σενᾶτον προσηγόρευσεν. (3) ὁ μὲν οὖν σενᾶτος ἀτρεκῶς γερουσίαν σημαίνει· πατρικίους δὲ τοὺς βουλευτὰς κληθῆναι λέγουσιν οἱ μὲν ὅτι παίδων γνησίων πατέρες ἦσαν, οἱ δὲ μᾶλλον ὡς αὐτοὺς ἔχοντας ἑαυτῶν ἀποδεῖξαι πατέρας, ὅπερ οὐ πολλοῖς ὑπῆρξε τῶν πρώτων εἰς τὴν πόλιν συρρεόντων· οἱ δ´ ἀπὸ τῆς πατρωνείας· (4) οὕτω γὰρ ἐκάλουν τὴν προστασίαν καὶ καλοῦσιν ἄχρι νῦν, οἰόμενοι Πάτρωνά τινα τῶν σὺν Εὐάνδρῳ παραγενομένων, κηδεμονικὸν τῶν ὑποδεεστέρων ὄντα καὶ βοηθητικόν, ἀφ´ αὑτοῦ τῷ πράγματι ταύτην τὴν προσηγορίαν ἀπολιπεῖν. (5) μάλιστα δ´ ἄν τις τυγχάνοι τοῦ εἰκότος, εἰ νομίζοι τὸν Ῥωμύλον ἀξιοῦντα τοὺς πρώτους καὶ δυνατωτάτους πατρικῇ κηδεμονίᾳ καὶ φροντίδι προσήκειν ἐπιμελεῖσθαι τῶν ταπεινοτέρων, ἅμα δὲ τοὺς ἄλλους διδάσκοντα μὴ δεδιέναι μηδ´ ἄχθεσθαι ταῖς τῶν κρειττόνων τιμαῖς, ἀλλὰ χρῆσθαι μετ´ εὐνοίας καὶ νομίζοντας καὶ προσαγορεύοντας πατέρας, οὕτως ὀνομάσαι. (6) καὶ γὰρ ἄχρι νῦν τοὺς ἐν συγκλήτῳ τελοῦντας οἱ μὲν ἔξωθεν ἄνδρας ἡγεμόνας καλοῦσιν, αὐτοὶ δὲ Ῥωμαῖοι πατέρας συγγεγραμμένους, τῷ μέγιστον μὲν ἀξίωμα καὶ τιμήν, ἥκιστα δὲ φθόνον ἔχοντι χρώμενοι τῶν ὀνομάτων. ἐν ἀρχῇ μὲν οὖν πατέρας αὐτοὺς μόνον, ὕστερον δὲ πλειόνων προσαναλαμβανομένων πατέρας συγγεγραμμένους προσηγόρευσαν. (7) καὶ τοῦτο μὲν ἦν ὄνομα σεμνότερον αὐτῷ τῆς πρὸς τὸ δημοτικὸν τοῦ βουλευτικοῦ διαφορᾶς· ἑτέροις δὲ τοὺς δυνατοὺς ἀπὸ τῶν πολλῶν διῄρει, πάτρωνας ὀνομάζων, ὅπερ ἐστὶ προστάτας, ἐκείνους δὲ κλίεντας, ὅπερ ἐστὶ πελάτας· ἅμα δὲ πρὸς ἀλλήλους θαυμαστὴν εὔνοιαν αὐτοῖς καὶ μεγάλων δικαίων ὑπάρξουσαν ἐνεποίησεν. (8) οὗτοι μὲν γὰρ ἐξηγητάς τε τῶν νομίμων καὶ προστάτας δικαζομένοις συμβούλους τε πάντων καὶ κηδεμόνας ἑαυτοὺς παρεῖχον, ἐκεῖνοι δὲ τούτους ἐθεράπευον, οὐ μόνον τιμῶντες, ἀλλὰ καὶ πενομένοις θυγατέρας συνεκδιδόντες καὶ χρέα συνεκτίνοντες, καταμαρτυρεῖν τε πελάτου προστάτην ἢ προστάτου πελάτην οὔτε νόμος οὐδεὶς οὔτ´ ἄρχων ἠνάγκαζεν. (9) ὕστερον δὲ τῶν ἄλλων δικαίων μενόντων, τὸ λαμβάνειν χρήματα τοὺς δυνατοὺς παρὰ τῶν ταπεινοτέρων αἰσχρὸν ἐνομίσθη καὶ ἀγεννές. ταῦτα μὲν οὖν περὶ τούτων.

Traduction française :

[13] (1) Quand la ville fut fondée, Romulus divisa d'abord en plusieurs corps militaires tous les citoyens qui étaient en âge de porter les armes. Chaque division fut composée de trois mille hommes de pied et de trois cents cavaliers. Il les nomma légions, parce qu'elles étaient formées d'hommes choisis sur tous les autres. (2) De tout le reste des citoyens, il fit le peuple, et cette foule fut appelée "populus". Il prit les cent meilleurs pour en former son conseil il leur donna le nom de patriciens, et au corps entier celui de sénat. (3) Ce mot de sénat signifie exactement conseil des anciens. Ces sénateurs furent, dit-on, nommés patriciens, ou bien, disent certains, parce qu'ils étaient pères d'enfants légitimes, ou plutôt, selon d'autres, parce qu'ils pouvaient désigner leurs pères, ce que n'auraient pu faire la plupart de ceux qui s'étaient les premiers rassemblés dans la ville. Quelques auteurs dérivent ce nom de celui de patronat (4) c'est ainsi qu'ils appelaient et qu'ils appellent encore la protection que les grands accordent aux petits. On fait remonter ce droit à un des compagnons d'Évandre, nommé Patron, qui, protecteur zélé des indigents, laissa son nom à cette fonction protectrice. (5) Mais ne pourrait- on pas dire, avec plus de vraisemblance, que Romulus les nomma ainsi, parce qu'il croyait juste que les premiers et les plus puissants d'entre les citoyens eussent un soin et une sollicitude paternelle pour les faibles; et qu'en même temps il apprenait à ceux-ci que, loin de craindre les grands et de s'affliger des honneurs dont ils jouissent, ils doivent avoir pour eux du respect et de la bienveillance, les regarder comme leurs pères, et leur en donner le titre? (6) Aussi les sénateurs sont-ils, même à présent, qualifiés de chefs par les étrangers; et par les Romains, de pères conscrits, qualification très honorable, qui, étant pour eux de la plus grande dignité, ne les expose nullement à l'envie. Au début on les appela simplement pères; dans la suite, leur nombre s'étant considérablement accru, on les nomma pères conscrits. (7) C'était la dénomination la plus vénérable que Romulus eût pu trouver pour distinguer du peuple le corps sénatorial. Il fit une seconde division entre les grands et le peuple; il appela les uns patrons, ce qui veut dire protecteurs, et les autres, clients, c'est-à-dire, attachés à la personne. Il établit entre eux des rapports admirables de bienveillance fondés sur des obligations réciproques. (8) Les patrons expliquaient les lois à leurs clients, ils plaidaient leurs causes dans les tribunaux, les éclairaient par leurs conseils, et les aidaient de leur crédit dans toutes leurs affaires. Les clients faisaient la cour à leurs patrons; ils avaient pour eux le plus grand respect ils contribuaient à doter les filles et à payer les dettes de ceux qui étaient pauvres. Il n'y avait point de loi ni de magistrat qui pût forcer un client à déposer contre son patron, ni un patron contre son client. (9) La plupart de ces droits ont toujours subsisté; seulement, dans la suite, les grands ont regardé comme une honte et une bassesse de recevoir de l'argent des petits; et cet usage a été supprimé. Mais en voilà assez sur ce sujet.





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Dernière mise à jour : 18/04/2005