HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Pompée

Chapitre 80

  Chapitre 80

[80] Οἱ δ´ ἀπὸ τῶν νεῶν ὡς ἐθεάσαντο τὸν φόνον, οἰμωγὴν ἐξάκουστον ἄχρι τῆς γῆς ἐκχέαντες ἔφυγον, ἀράμενοι τὰς ἀγκύρας κατὰ τάχος. καὶ πνεῦμα λαμπρὸν ἐβοήθει πελαγίοις ὑπεκθέουσιν, ὥστε βουλομένους διώκειν ἀποτραπέσθαι τοὺς Αἰγυπτίους. τοῦ δὲ Πομπηΐου τὴν μὲν κεφαλὴν ἀποτέμνουσι, τὸ δὲ ἄλλο σῶμα γυμνὸν ἐκβαλόντες ἀπὸ τῆς ἁλιάδος τοῖς δεομένοις τοιούτου θεάματος ἀπέλιπον. παρέμεινε δὲ αὐτῷ Φίλιππος, ἕως ἐγένοντο μεστοὶ τῆς ὄψεως· εἶτα περιλούσας τῇ θαλάσσῃ τὸ σῶμα καὶ χιτωνίῳ τινὶ τῶν ἑαυτοῦ περιστείλας, ἄλλο δὲ οὐδὲν ἔχων, ἀλλὰ περισκοπῶν τὸν αἰγιαλὸν εὗρε μικρᾶς ἁλιάδος λείψανα, παλαιὰ μέν, ἀρκοῦντα δὲ νεκρῷ γυμνῷ καὶ οὐδὲ ὅλῳ πυρκαϊὰν ἀναγκαίαν παρασχεῖν. ταῦτα συγκομίζοντος αὐτοῦ καὶ συντιθέντος ἐπιστὰς ἀνὴρ Ῥωμαῖος ἤδη γέρων, τὰς δὲ πρώτας στρατείας ἔτι νέος Πομπηΐῳ συνεστρατευμένος, "Τίς ὤν, ἄνθρωπε," ἔφη, "θάπτειν διανοῇ Μάγνον Πομπήϊον;" ἐκείνου δὲ φήσαντος ὡς ἀπελεύθερος, "Ἀλλ´ οὐ μόνῳ σοί," ἔφη, "τοῦτο τὸ καλὸν ὑπάρξει· κἀμὲ δὲ ὥσπερ εὑρήματος εὐσεβοῦς δέξαι κοινωνόν, ὡς μὴ κατὰ πάντα μέμφωμαι τὴν ἀποξένωσιν, ἀντὶ πολλῶν ἀνιαρῶν τοῦτο γοῦν εὑράμενος, ἅψασθαι καὶ περιστεῖλαι ταῖς ἐμαῖς χερσὶ τὸν μέγιστον αὐτοκράτορα Ῥωμαίων." οὕτω μὲν ἐκηδεύετο Πομπήϊος. τῇ δ´ ὑστεραίᾳ Λεύκιος Λέντλος οὐκ εἰδὼς τὰ πεπραγμένα, πλέων ἀπὸ Κύπρου καὶ παρὰ γῆν κομιζόμενος, ὡς εἶδε νεκροῦ πυρὰν καὶ παρεστῶτα τὸν Φίλιππον, οὔπω καθορώμενος· "Τίς ἄρα," ἔφη, "τὸ πεπρωμένον ἐνταῦθα τελέσας ἀναπέπαυται;" καὶ μικρὸν διαλιπὼν καὶ στενάξας, "Τάχα δέ," εἶπε, "σύ, Πομπήϊε Μάγνε." καὶ μετὰ μικρὸν ἀποβὰς καὶ συλληφθεὶς ἀπέθανε. Τοῦτο Πομπηΐου τέλος. οὐ πολλῷ δὲ ὕστερον Καῖσαρ ἐλθὼν εἰς Αἴγυπτον ἄγους τοσούτου καταπεπλησμένην τὸν μὲν προσφέροντα τὴν κεφαλὴν ὡς παλαμναῖον ἀπεστράφη, τὴν δὲ σφραγῖδα τοῦ Πομπηΐου δεξάμενος ἐδάκρυσεν· ἦν δὲ γλυφὴ λέων ξιφήρης. Ἀχιλλᾶν δὲ καὶ Ποθεινὸν ἀπέσφαξεν· αὐτὸς δὲ βασιλεὺς μάχῃ λειφθεὶς περὶ τὸν ποταμὸν ἠφανίσθη. Θεόδοτον δὲ τὸν σοφιστὴν μὲν ἐκ Καίσαρος δίκη παρῆλθε· φυγὼν γὰρ Αἴγυπτον ἐπλανᾶτο ταπεινὰ πράττων καὶ μισούμενος· Βροῦτος δὲ Μάρκος, ὅτε Καίσαρα κτείνας ἐκράτησεν, ἐξευρὼν αὐτὸν ἐν Ἀσίᾳ καὶ πᾶσαν αἰκίαν αἰκισάμενος ἀπέκτεινεν. τὰ δὲ λείψανα τοῦ Πομπηΐου Κορνηλία δεξαμένη κομισθέντα, περὶ τὸν Ἀλβανὸν ἔθηκεν. [80] LXXX. Qui in triremibus erant Pompeiani, eiulatu qui in terram usque exaudiretur edito, sublatis ancoris summa celeritate fugerunt, uentusque mari alto incumbens eos iuuit, ut ne uolentibus quidem persequi Aegyptiis licuisset. Illi capite Pompeii amputato, truncum nudum ex cymba proiecerunt, spectandum iis duos haec spectacula delectarent. Philippus tamdiu, dum saturati aspectu discederent, trunco astitit; inde aqua marina abluit suaque tunica inuoluit, et quum lignum in promptu non esset, per littus circumspiciens, fragmenta nauiculae piscatoriae inuenit, uetusta quidem, sed quae ad necessarium rogum nudo eique mutilato cadaueri sufficerent. Haec ei fragmenta comportanti pyramque struenti quidam Romanus iam grandi natu occurrit, qui iuuenis etiamnum prima sub Pompeio stipendia meruerat, et, Quisnam, inquit, hominum es, qui Pompeium Magnum funerare aggrediaris? Respondit Philippes, libertum se eius esse. Tum senex: At non proprium hoc decus habebis ; quin tu me quoque huius tanquam pii inuenti consortem accipe, ne peregrinationem meam prorsus culpem, qua inter tot molestias id saltem reperi, ut manibus meis contingam et rogo imponam maximum Romanorum imperatorem. Hoc Pompeii funus fuit. Postridie L. Lentulus quid factum esset ignarus, quum a Cypro nauigans praeter terram ueheretur, rogum et Philippum ei astantem, necdum ipse uirum conspicatus : Ecquisnam, inquit, hominum hic fato fondus quiescit? paululumque inhibita uoce et edito gemitu, addidit: Fortassis tu, Pompei Magne ? paullo post egressum in terram comprehenderunt atque necauerunt. Hic exitus Pompeii fuit. Paucis post diebus Caesar in Aegyptum tanto piaculo ita pollutam quum uenisset, caput Pompeii sibi afferentem uti scelestum auersatus est, annuloque Pompeii, in quo leo gladium tenens insculptus erat, accepto fleuit. Achillam et Pothinum necauit ; ipse rex praelio uictus ad fluuium periit. Theodotus rhetor Caesaris manus effugit, per Aegyptum uagando abiecta conditions et omnium odio. M- autem Brutus quum Caesare interfecto rerum potitus in Asia cum deprehendisset, omni prius cruciatu uexatum occidit. Reliquias Pompeii sibi allatas Cornelia in Albano humauit. [80] LXXX. A la vue de cet assassinat, ceux qui étaient dans la galère de Cornélie et dans les deux autres navires, poussèrent des cris affreux qui retentirent jusqu'au rivage; et levant les ancres, ils prirent précipitamment la fuite, poussés par un vent fort qui les prit en poupe ; les Égyptiens, qui se disposaient à les poursuivre, renoncèrent à leur dessein. Les assassins coupèrent la tête à Pompée, et jetèrent hors de la barque le corps tout nu, qu'ils laissèrent exposé aux regards de ceux qui voulurent se repaître de ce spectacle. Après qu'ils s'en furent rassasiés, Philippe, qui ne l'avait point quitté, lava le corps dans l'eau de la mer, l'enveloppa, faute d'autre vêtement, de sa propre tunique, et ramassa sur le rivage quelques débris d'un bateau de pêcheur, presque pourris de vétusté, mais qui suffirent pour composer un bûcher à un corps nu qui n'était pas même entier. Pendant qu'il rassemblait ces restes pour les porter sur le bûcher, un Romain déjà vieux, qui dans sa jeunesse avait fait ses premières campagnes sous Pompée, s'approcha de lui : «Qui es-tu, mon ami, lui dit-il, toi qui te disposes à faire les obsèques du grand Pompée? » Philippe lui ayant répondu qu'il était son affranchi : «Tu n'auras pas seul cet honneur, reprit le vieillard; conduit ici par un hasard favorable, je m'associerai à cette pieuse cérémonie. Je n'aurai pas à me plaindre en tout de mon séjour dans une terre étrangère, puisque, après tant de malheurs, j'éprouve la consolation de toucher et d'enterrer le corps du plus grand capitaine que les Romains aient eu.» Voilà les funérailles qu'on fit à Pompée. Le lendemain, Lucius Lentulus, qui ignorait ce qui s'était passé, et qui, venant de Cypre, rangeait la côte d'Égypte, vit le feu du bûcher, et tout auprès Philippe, qu'il ne reconnut pas. «Quel est celui, dit-il en lui-même, qui est venu terminer ici sa destinée, et s'y reposer de ses travaux?» Un moment après, jetant un profond soupir : «Hélas! dit-il, c'est peut-être toi, grand Pompée! » Lentulus ayant débarqué bientôt après, fut pris et tué. Ainsi finit le grand Pompée. César ne fut pas longtemps sans se rendre en Égypte, et trouva ce royaume agité des plus grands troubles; quand il vit la tête de Pompée, il ne put soutenir la vue du scélérat qui la lui présentait, et se détourna avec horreur. On lui remit son cachet, qu'il reçut en pleurant : il avait pour empreinte un lion qui tient une épée. Il fit mettre à mort Achillas et Pothin; le roi Ptolémée, défait dans un combat près du Nil, disparut, et ne fut pas retrouvé depuis. Théodote le sophiste se déroba à la vengeance de César : ayant trouvé moyen de s'enfuir d'Égypte, il fut longtemps errant, réduit à la dernière misère et détesté de tout le monde. Mais dans la suite, Marcus Brutus, après avoir tué César et s'être rendu le maître en Asie, y découvrit Théodote, et le fit expirer au milieu des tourments les plus cruels. Les cendres de Pompée furent portées à Cornélie, qui les déposa dans un tombeau à sa maison d'Albe.


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Dernière mise à jour : 30/03/2005