| [38] Ἐντεῦθεν εἰς Ἀμισὸν ἐλθὼν ὁ  Πομπήϊος 
πάθος νεμεσητὸν ὑπὸ φιλοτιμίας
 ἔπαθε. πολλὰ γὰρ τὸν Λεύκολλον ἐπικερτομήσας,
 ὅτι τοῦ πολεμίου ζῶντος ἔγραφε διατάξεις
 καὶ δωρεὰς ἔνεμε καὶ τιμάς, ἃ συνῃρημένου πολέμου
 καὶ πέρας ἔχοντος εἰώθασι ποιεῖν οἱ νενικηκότες,
 αὐτὸς ἐν Βοσπόρῳ Μιθριδάτου κρατοῦντος
 καὶ συνειλοχότος ἀξιόμαχον δύναμιν, ὡς δὴ
 συντετελεσμένων ἁπάντων, ἔπραττε ταὐτά, διακοσμῶν
 τὰς ἐπαρχίας καὶ διανέμων δωρεάς,
 πολλῶν μὲν ἡγεμόνων καὶ δυναστῶν, βασιλέων
 δὲ δώδεκα βαρβάρων ἀφιγμένων πρὸς αὐτόν.
 ὅθεν οὐδὲ ἠξίωσε τὸν Πάρθον ἀντιγράφων, ὥσπερ
 οἱ λοιποί, βασιλέα βασιλέων προσαγορεῦσαι,
 τοῖς ἄλλοις χαριζόμενος. αὐτὸν δέ τις ἔρως καὶ
 ζῆλος εἶχε Συρίαν ἀναλαβεῖν καὶ διὰ τῆς Ἀραβίας
 ἐπὶ τὴν ἐρυθρὰν ἐλάσαι θάλασσαν, ὡς τῷ
 περιϊόντι τὴν οἰκουμένην πανταχόθεν Ὠκεανῷ
 προσμίξειε νικῶν· καὶ γὰρ ἐν Λιβύῃ πρῶτος
 ἄχρι τῆς ἐκτὸς θαλάσσης κρατῶν προῆλθε, καὶ
 τὴν ἐν Ἰβηρίᾳ πάλιν ἀρχὴν ὡρίσατο Ῥωμαίοις
 τῷ Ἀτλαντικῷ πελάγει, καὶ τρίτον ἔναγχος
 Ἀλβανοὺς διώκων ὀλίγον ἐδέησεν ἐμβαλεῖν εἰς
 τὴν Ὑρκανίαν θάλασσαν. ὡς οὖν συνάψων τῇ
 ἐρυθρᾷ τὴν περίοδον τῆς στρατείας ἀνίστατο.
 καὶ γὰρ ἄλλως τὸν Μιθριδάτην ἑώρα δυσθήρατον
 ὄντα τοῖς ὅπλοις καὶ φεύγοντα χαλεπώτερον ἢ μαχόμενον.
 | [38] XXXVIII. Amisum inde profectus Pompeius in rem reprehensione 
 
dignam propter ambitionem incidit. Etenim 
 
qui Lucullo multis uerbis exprobrasset, quod is hoste uiuente 
 
constitutiones quasdam edidisset, munera et honores 
 
distribuisset, id quod uictores confecto demum omni bello 
 
facere usu receptum esset; is tum Mithridate Bosporum 
 
obtinente iustasque copias secum iam habente, eadem quae 
 
Lucullus, tanquam iam debellato, agitabat : prouincias 
 
componebat, munera diuidebat, multis ad ipsum principibus 
 
duodecimque barbaris regibus profectis, quibus etiam 
 
id gratificatus est, uti Partho rescribens non, ut alii, regem 
 
regum eum salutaret. Vehemens autem amor incesserat 
 
Pompeio Syriam recipiendi et per Arabiam ad Rubrum 
 
mare proficiscendi, ut uictor ubique ad mare quod extra 
 
terram alluit perueniret. Nam et in Africa primus uincendo 
 
usque ad Oceanum progressus fuit, et in Hispania Atlanticum 
 
pelagus finem Romano Imperio fecit; tertium quoque 
 
Albanos persequens, parum abfuit quia ad Hyrcanum usque 
 
mare excurreret. Ita expeditionis finem mare Rubrum sibi 
 
statuens, exercitum mouit, quum alioquin Mithridatem 
 
armis indagari difficulter posse uideret et fuga quam bello 
 
molestiorem esse.
 
 
 | [38] XXXVIII. Pompée s'étant remis en marche, gagna la ville d'Amisus, 
où son ambition lui fit tenir la conduite la plus blâmable : 
il avait repris Lucullus avec aigreur d'avoir, avant la fin de la guerre, 
disposé des gouvernements, décerné des dons et des honneurs; 
ce que les vainqueurs ne font ordinairement que 
lorsque la guerre est terminée; et lui-même, lorsque 
Mithridate dominait encore dans le Bosphore, 
qu'il y avait rassemblé une puissante armée, il fit 
ce qu'il avait condamné dans Lucullus; et, comme 
si la guerre eût été finie, il donna des commandements 
de provinces et distribua des présents. Plusieurs 
capitaines et plusieurs princes, entre autres 
douze rois barbares, se rendirent auprès de lui; 
et pour leur faire plaisir, en écrivant au roi des 
Parthes, il ne lui donna pas dans ses lettres, comme 
les autres princes le faisaient, le titre de roi des rois.
Pendant son séjour dans cette ville, il conçut 
le plus violent désir de reconquérir la Syrie, et de pénétrer 
par l'Arabie jusqu'à la mer Rouge, afin d'avoir 
de tous côtes pour bornes de ses conquêtes l'Océan, 
qui environne la terre. En Afrique, il était le premier 
qui se fût ouvert, par ses victoires, un chemin 
jusqu'à la mer extérieure; en Espagne, il avait 
donné la mer Atlantique pour borne à l'empire 
romain; et tout récemment encore, en poursuivant 
les Albaniens, il s'était approché de bien près 
de la mer d'Hyrcanie. Il partit donc dans la résolution 
de faire le tour de la mer Rouge; car il voyait que Mithridate 
était difficile à suivre à main armée, et plus dangereux 
dans sa fuite que dans sa résistance. 
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