HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Vie de Cicéron

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Οὕτω δὲ τοῦ Βέῤῥου καταδικασθέντος, ἑβδομήκοντα πέντε μυριάδων τιμησάμενος τὴν δίκην Κικέρων διαβολὴν ἔσχεν, ὡς ἐπ´ ἀργυρίῳ τὸ τίμημα καθυφειμένος. οὐ μὴν ἀλλ´ οἱ Σικελιῶται χάριν εἰδότες ἀγορανομοῦντος αὐτοῦ πολλὰ μὲν ἄγοντες ἀπὸ τῆς νήσου, πολλὰ δὲ φέροντες ἧκον, ὧν οὐδὲν ἐποιήσατο κέρδος, ἀλλ´ ὅσον ἐπευωνίσαι τὴν ἀγορὰν ἀπεχρήσατο τῇ φιλοτιμίᾳ τῶν ἀνθρώπων. Ἐκέκτητο δὲ χωρίον καλὸν ἐν Ἄρποις, καὶ περὶ Νέαν πόλιν ἦν ἀγρὸς καὶ περὶ Πομπηίους ἕτερος, οὐ μεγάλοι, φερνή τε Τερεντίας τῆς γυναικὸς προσεγένετο μυριάδων δώδεκα, καὶ κληρονομία τις εἰς ἐννέα συναχθεῖσα δηναρίων μυριάδας. ἀπὸ τούτων ἐλευθερίως ἅμα καὶ σωφρόνως διῆγε μετὰ τῶν συμβιούντων Ἑλλήνων καὶ Ῥωμαίων φιλολογῶν, σπάνιον εἴ ποτε πρὸ δυσμῶν ἡλίου κατακλινόμενος, οὐχ οὕτω δι´ ἀσχολίαν ὡς διὰ τὸ σῶμα τῷ στομάχῳ μοχθηρῶς διακείμενον. ἦν δὲ καὶ τὴν ἄλλην περὶ τὸ σῶμα θεραπείαν ἀκριβὴς καὶ περιττός, ὥστε καὶ τρίψεσι καὶ περιπάτοις ἀριθμῷ τεταγμένοις χρῆσθαι, καὶ τοῦτον τὸν τρόπον διαπαιδαγωγῶν τὴν ἕξιν ἄνοσον καὶ διαρκῆ πρὸς πολλοὺς καὶ μεγάλους ἀγῶνας καὶ πόνους συνεῖχεν. οἰκίαν δὲ τὴν μὲν πατρῴαν τῷ ἀδελφῷ παρεχώρησεν, αὐτὸς δ´ ᾤκει περὶ τὸ Παλάτιον ὑπὲρ τοῦ μὴ μακρὰν βαδίζοντας ἐνοχλεῖσθαι τοὺς θεραπεύοντας αὐτόν. ἐθεράπευον δὲ καθ´ ἡμέραν ἐπὶ θύρας φοιτῶντες οὐκ ἐλάσσονες Κράσσον ἐπὶ πλούτῳ καὶ Πομπήιον διὰ τὴν ἐν τοῖς στρατεύμασι δύναμιν, θαυμαζομένους μάλιστα Ῥωμαίων καὶ μεγίστους ὄντας. Πομπήιος δὲ καὶ Κικέρωνα ἐθεράπευε, καὶ μέγα πρὸς δύναμιν αὐτῷ καὶ δόξαν Κικέρωνος συνέπραξε πολιτεία. [8] VIII. Damnato Verre, quum litem ei tricies HS- aestimasset, calumniis nonnullorum impetitus est, quasi accepta pecunia mulctam diminuisset. Siculi tamen ut gratiam ei referrent, aedilitatem gerenti multa ex insula aduexerunt atque attulerunt, quorum ille nihil in suam rem uertit, sed studio eorum usus est eo, ut rerum in foro uenalium pretia minuerentur. Villam Arpini pulchram et apud Pompeios aliam, itemque apud Neapolim, haud magnas possedit ; accessit eo dos Terentiae uxoris, quae erant quadringenta octoginta sestertia et haereditas quaedam nonaginta denariorum millia efficiens. His opibus liberaliter simul et sobrie uiuebat, conuictoribus utens Graecis Romanisque, qui in liberalibus studiis una uersabantur, raroque ante occasum solis accumbebat coenandi causa, idque non tam propter occupationes, quam propter ualetudinem stomachi imbecillitatis causa. In corpore alioquin etiam curando multum posuit diligentiae, ita ut fricationibus etiam, certoque numero definitis ambulationibus uteretur. Atque hoc modo corporis habitum ita firmauit, ut id ad multos ac magnos labores satis uirium haberet atque perduraret citra ualetudinem. Domum paternam fratri concessit; ipse iuxta palatium habitauit, ne qui eum colebant, longe uenire coacti grauarentur. Colebant autem eum et quotidie ad fores eius uentitabant haud pauciores, quam ad Crassi aut Pompeii, quorum ille diuitiis, hic bellica gloria Romanorum primi inque summa erant admiratione. Ciceronem Pompeius quoque coluit, eiusque actionibus plurimum est ad potentiam gloriamque parandam adiutus. [8] VIII. Verrès fut condamné et Cicéron, ayant fixé l'amende à sept cent cinquante mille drachmes, fut accusé d'avoir reçu de l'argent pour l'avoir bornée à une somme si modique. Cependant, lorsqu'il fut nommé édile, les Siciliens, voulant lui témoigner leur reconnaissance, lui apportèrent de leur île plusieurs choses précieuses pour servir d'ornement à ses jeux; mais il n'employa pour lui-même aucun de ces présents, et ne fit usage de la libéralité des Siciliens que pour diminuer à Rome le prix des denrées. Il avait à Arpinum une belle maison de campagne, une terre aux environs de Naples, et une autre près de Pompeia, toutes deux peu considérables. La dot de sa femme Térentia était de cent vingt mille drachmes; et il eut une succession qui lui en valut quatre-vingt-dix mille. Avec cette modique fortune il vivait honorablement, mais avec sagesse, et il faisait sa société ordinaire des Grecs et des Romains instruits. Il était rare qu'il se mît à table avant le coucher du soleil, moins à cause de ses occupations, que pour ménager la faiblesse de son estomac. Il soignait son corps avec une exactitude recherchée, au point qu'il avait chaque jour un nombre réglé de frictions et de promenades. Il parvint, par ce régime, à fortifier son tempérament, à le rendre sain et vigoureux, et capable de supporter les travaux pénibles et les grands combats qu'il eut à soutenir dans la suite. Il abandonna à son frère la maison paternelle, et alla se loger près du mont Palatin, afin que ceux qui venaient lui faire la cour n'eussent pas la peine de l'aller chercher si loin ; car, tous les matins, il se présentait à sa porte autant de monde qu'à celles de Crassus et de Pompée, les premiers et les plus honorés des Romains, l'un pour ses richesses, et l'autre pour l'autorité dont il jouissait dans les armées. Cependant Pompée lui-même recherchait Cicéron, dont l'appui lui fut très-utile pour augmenter sa gloire et sa puissance.


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Dernière mise à jour : 10/03/2005