| [37]  Ἐν μὲν οὖν τῇ βουλῇ ψηφιζομένων αὐτῷ θρίαμβον,
 ἥδιον ἂν ἔφη παρακολουθῆσαι Καίσαρι θριαμβεύοντι
 συμβάσεων γενομένων? ἰδίᾳ δὲ συνεβούλευε πολλὰ μὲν
 Καίσαρι γράφων, πολλὰ δ´ αὖ τοῦ Πομπηίου δεόμενος,
 πραΰνων ἑκάτερον καὶ παραμυθούμενος. ὡς δ´ ἦν ἀνήκεστα,
 καὶ Καίσαρος ἐπερχομένου Πομπήιος οὐκ ἔμεινεν,
 ἀλλὰ μετὰ πολλῶν καὶ ἀγαθῶν ἀνδρῶν τὴν πόλιν ἐξέλιπε,
 ταύτης μὲν ἀπελείφθη τῆς φυγῆς ὁ Κικέρων, ἔδοξε δὲ Καίσαρι
 προστίθεσθαι, καὶ δῆλός ἐστι τῇ γνώμῃ πολλὰ ῥιπτασθεὶς
 ἐπ´ ἀμφότερα καὶ διστάσας. γράφει γὰρ ἐν ταῖς
 ἐπιστολαῖς διαπορεῖν, ποτέρωσε χρὴ τραπέσθαι,
 Πομπηίου μὲν ἔνδοξον καὶ καλὴν ὑπόθεσιν πρὸς τὸ πολεμεῖν
 ἔχοντος, Καίσαρος δ´ ἄμεινον τοῖς πράγμασι χρωμένου
 καὶ μᾶλλον ἑαυτὸν καὶ τοὺς φίλους σῴζοντος, ὥστ´
 ἔχειν μὲν ὃν φύγῃ, μὴ ἔχειν δὲ πρὸς ὃν φύγῃ. Τρεβατίου
 δέ τινος τῶν Καίσαρος ἑταίρων γράψαντος ἐπιστολήν, ὅτι
 Καῖσαρ οἴεται δεῖν μάλιστα μὲν αὐτὸν ἐξετάζεσθαι μεθ´
 αὑτοῦ καὶ τῶν ἐλπίδων μετέχειν, εἰ δ´ ἀναδύεται διὰ
 γῆρας, εἰς τὴν Ἑλλάδα βαδίζειν κἀκεῖ καθήμενον
 ἡσυχίαν ἄγειν, ἐκποδὼν ἀμφοτέροις γενόμενον, θαυμάσας
 ὁ Κικέρων ὅτι Καῖσαρ αὐτὸς οὐκ ἔγραψεν, ἀπεκρίνατο
 πρὸς ὀργὴν ὡς οὐδὲν ἀνάξιον πράξει τῶν πεπολιτευμένων.
 τὰ μὲν οὖν ἐν ταῖς ἐπιστολαῖς γεγραμμένα  τοιαῦτά ἐστι.
 | [37] XXXVII. Ibi quum in senatu de triumpho ei decernendo 
 
agerent, iucundius sibi fore dixit compositis discordiis Caesaris 
 
triumphantis currum sequi. Priuatim quoque et 
 
Caesarem per literas et ipsum Pompeium coram deprecans, 
 
auctor pacis fuit, mitigare utrumque et placare tentans. 
 
Postquam insanabile malum esse uidit, et Caesare aduentante 
 
Pompeius non substitit, sed cum multis et bonis 
 
uiris Roma cessit, in hac quidem fuga Cicero non fugit, 
 
adeoque Caesari uisus est accedere. Et uero constat 
 
diu eum consilii incertum fuisse, grauique sollicitudine 
 
in utramque partem distractum. Scribit enim in epistolis : 
 
dubitare se, utram in partem se uertat, quum Pompeius 
 
quidem gloriosam et honestam belli causam habeat, 
 
Caesar autem rem melius gerat, magisque suae et amicorum 
 
saluti consulat. Itaque se habere quem fugiat, 
 
non autem ad quem confugiat. Quum Trebatii, unius 
 
de amicis Caesaris, epistolam accepisset, quae ostendebat 
 
Caesaris eam esse sententiam, debere Ciceronem omnino 
 
sibi se adiungere, eandemque spem sequi, si tamen ob 
 
senectutem a hello abhorreret, in Graeciam proficisci, 
 
et ab utraque parte remotum ibi quietem agere, miratus
 
Caesarem ipsum nihil scripsisse, cum stomacho respondit : 
 
nihil se suis rebus gestis indignum commissurum. Eiusmodi 
 
sunt que in epistolis produntur.
 
 | [37] XXXVII. Le sénat voulut lui décerner le triomphé; mais il dit qu'il suivrait plus volontiers 
le char de triomphe de César, quand on aurait fait la paix avec lui. Il ne cessait en particulier de 
conseiller cette paix; il écrivait fréquemment à César; il faisait à Pompée les plus vives instances, 
ne négligeant rien pour les adoucir et les réconcilier ensemble : mais le mal était irrémédiable; et 
lorsque César vint à Rome, Pompée, au lieu de l'attendre, abandonna la ville, suivi d'un très 
grand nombre de principaux d'entre les Romains. 
Cicéron, ne l'ayant pas accompagné dans cette fuite, donna lieu de croire qu'il allait se joindre à 
César. Il est certain qu'il flotta longtemps entre les deux partis, et qu'il fut violemment agité, à en 
juger par  ce qu'il écrit lui-même dans ses lettres. «De quel côté, dit-il, dois-je me tourner? 
Pompée a le motif le plus honnête de faire la guerre; César met plus de suite dans ses affaires, 
et a plus de moyens de se sauver lui et ses amis : je sais bien que je dois fuir, mais je ne vois pas 
vers qui je puis me réfugier.» 
Trébatius, un des amis de César, ayant écrit à Cicéron que César pensait qu'il devait se 
joindre à lui et partager ses espérances; ou que si l'âge l'obligeait de renoncer aux affaires, il 
lui conseillait de se retirer en Grèce, et d'y vivre tranquille, également éloigné des deux partis; 
Cicéron, très-étonné que César ne lui eût pas écrit lui-même, répondit en colère à Trébatius, 
qu'il ne démentirait pas la conduite qu'il avait toujours tenue dans le gouvernement : c'est ainsi 
qu'il en parle dans ses lettres. 
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