| Texte grec :
 
 
  
  
   | [207] (207a) δὲ ἀναγκαῖον ἐπιθυμεῖν μετὰ ἀγαθοῦ ἐκ 
 τῶν ὡμολογημένων, εἴπερ τοῦ τἀγαθὸν ἑαυτῷ εἶναι ἀεὶ ἔρως ἐστίν. ἀναγκαῖον 
 δὴ ἐκ τούτου τοῦ λόγου καὶ τῆς ἀθανασίας τὸν ἔρωτα εἶναι. 
 XXVI. Ταῦτά τε οὖν πάντα ἐδίδασκέ με, ὁπότε περὶ τῶν ἐρωτικῶν λόγους ποιοῖτο, 
 καί ποτε ἤρετο Τί οἴει, ὦ Σώκρατες, αἴτιον εἶναι τούτου τοῦ ἔρωτος καὶ τῆς 
 ἐπιθυμίας; ἢ οὐκ αἰσθάνει ὡς δεινῶς διατίθεται πάντα τὰ θηρία ἐπειδὰν γεννᾶν 
 ἐπιθυμήσῃ, καὶ τὰ πεζὰ καὶ τὰ πτηνά, νοσοῦντά τε (207b) πάντα καὶ ἐρωτικῶς 
 διατιθέμενα, πρῶτον μὲν περὶ τὸ ξυμμιγῆναι ἀλλήλοις, ἔπειτα περὶ τὴν τροφὴν 
 τοῦ γενομένου, καὶ ἕτοιμά ἐστιν ὑπὲρ τούτων καὶ διαμάχεσθαι τὰ ἀσθενέστατα 
 τοῖς ἰσχυροτάτοις καὶ ὑπεραποθνῄσκειν, καὶ αὐτὰ τῷ λιμῷ παρατεινόμενα ὥστ᾽ 
 ἐκεῖνα ἐκτρέφειν, καὶ ἄλλο πᾶν ποιοῦντα; τοὺς μὲν γὰρ ἀνθρώπους, ἔφη, οἴοιτ᾽ 
 ἄν τις ἐκ λογισμοῦ ταῦτα ποιεῖν· τὰ δὲ θηρία τίς αἰτία οὕτως ἐρωτικῶς 
 διατίθεσθαι; ἔχεις λέγειν; καὶ ἐγὼ αὖ ἔλεγον ὅτι οὐκ εἰδείην· ἣ δ᾽ εἶπεν, Διανοεῖ 
 οὖν δεινός ποτε γενήσεσθαι τὰ ἐρωτικά, ἐὰν ταῦτα μὴ ἐννοῇς; Ἀλλὰ διὰ ταῦτά 
 τοι, ὦ Διοτίμα, ὅπερ νῦν δὴ εἶπον, παρὰ σὲ ἥκω, γνοὺς ὅτι διδασκάλων δέομαι. 
 ἀλλά μοι λέγε καὶ τούτων τὴν αἰτίαν καὶ τῶν ἄλλων τῶν περὶ τὰ ἐρωτικά. Εἰ 
 τοίνυν, ἔφη, πιστεύεις ἐκείνου εἶναι φύσει τὸν ἔρωτα, οὗ πολλάκις 
 ὡμολογήκαμεν, μὴ θαύμαζε. ἐνταῦθα γὰρ (207d) τὸν αὐτὸν ἐκείνῳ λόγον ἡ 
 θνητὴ φύσις ζητεῖ κατὰ τὸ δυνατὸν ἀεί τε εἶναι καὶ ἀθάνατος. δύναται δὲ ταύτῃ 
 μόνον τῇ γενέσει, ὅτι ἀεὶ καταλείπει ἕτερον νέον ἀντὶ τοῦ παλαιοῦ, ἐπεὶ καὶ ἐν ᾧ 
 ἓν ἕκαστον τῶν ζῴων ζῇν καλεῖται καὶ εἶναι τὸ αὐτό· οἷον ἐκ παιδαρίου ὁ αὐτὸς 
 λέγεται ἕως ἂν πρεσβύτης γένηται· οὗτος μέντοι οὐδέποτε τὰ αὐτὰ ἔχων ἐν αὑτῷ 
 ὅμως ὁ αὐτὸς καλεῖται, ἀλλὰ νέος ἀεὶ γιγνόμενος, τὰ δὲ ἀπολλύς, καὶ κατὰ τὰς 
 τρίχας καὶ σάρκα καὶ ὀστᾶ καὶ (207e) αἷμα καὶ ξύμπαν τὸ σῶμα. καὶ μὴ ὅτι κατὰ 
 τὸ σῶμα, ἀλλὰ καὶ κατὰ τὴν ψυχὴν οἱ τρόποι, τὰ ἤθη, δόξαι, ἐπιθυμίαι, ἡδοναί, 
 λῦπαι, φόβοι τούτων ἕκαστα οὐδέποτε τὰ αὐτὰ πάρεστιν ἑκάστῳ, ἀλλὰ τὰ μὲν 
 γίγνεται, τὰ δὲ ἀπόλλυται. πολὺ δὲ τούτων ἀτοπώτερον ἔτι, ὅτι καὶ αἱ ἐπιστῆμαι |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [207] or le désir de l'immortalité est inséparable du désir du 
bien, d'après ce dont nous sommes convenus, puisque 
l'amour est le désir de la possession perpétuelle du 
bien : il s'ensuit nécessairement que l'amour est aussi 
l'amour de l'immortalité."
- Tout ce que je viens de dire, je l'ai recueilli de sa bouche 
quand elle parlait de l'amour. Un jour elle me demanda : 
"Quelle est, à ton sens, la cause de cet amour et de ce désir, 
Socrate? N'as-tu pas observé dans quelle crise étrange sont 
tous les animaux, ceux qui volent comme ceux qui marchent, 
quand ils sont pris du désir d'enfanter; comme ils sont tous 
malades et travaillés par l'amour, d'abord au moment 
de s'accoupler, ensuite quand il faut nourrir leur progéniture ; 
comme ils sont prêts à la défendre, même les 
plus faibles contre les plus forts, et à mourir pour elle; 
comme ils se laissent torturer eux-mêmes par la faim 
pour la sustenter et comme ils sont prêts à tous les 
sacrifices en sa faveur? A l'égard des hommes, ajouta-t-elle, 
on pourrait croire que c'est la réflexion qui les fait 
agir ainsi ; mais pour les animaux, quelle est la cause de 
ces dispositions si amoureuses? Pourrais-tu le dire?"
J'avouai encore une fois que je l'ignorais.
Elle reprit : "Et tu penses devenir jamais connaisseur 
en amour, en ignorant une pareille chose?
- Mais c'est pour cela, Diotime, je te le répète, que 
je m'adresse à toi, sachant que j'ai besoin de leçons.
Dis-moi donc la cause de ces phénomènes et des autres 
effets de l'amour.
- Si tu crois, dit-elle, que l'objet naturel de l'amour 
est celui sur lequel nous sommes tombés d'accord à 
plusieurs reprises, quitte ton air étonné. Car c'est 
encore ici, comme précédemment, le même principe 
d'après lequel la nature mortelle cherche toujours, 
autant qu'elle le peut, la perpétuité et l'immortalité; 
mais elle ne le peut que par la génération, en laissant 
toujours un individu plus jeune à la place d'un plus 
vieux. En réalité, même dans le temps que chaque 
animal passe pour être vivant et identique à lui-même, 
dans le temps par exemple qu'il passe de l'enfance à la 
vieillesse, bien qu'on dise qu'il est le même, il n'a 
jamais en lui les mêmes choses; mais sans cesse il 
rajeunit et se dépouille dans ses cheveux, dans sa chair, 
dans ses os, dans son sang, dans tout son corps, et non 
seulement dans son corps, mais aussi dans son âme : 
moeurs, caractère, opinions, passions, plaisirs, chagrins, 
craintes, jamais aucune de ces choses ne reste la même en 
chacun de nous; mais les unes naissent, les autres meurent.
Mais voici qui est beaucoup plus étrange encore, |  |