HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, L'Histoire veritable, livre II

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2,2] ἡμεῖς δὲ ἀνελκύσαντες τὸ πλοῖον καὶ διὰ τῶν ἀραιωμάτων διαγαγόντες καὶ ἐκ τῶν ὀδόντων ἐξάψαντες ἠρέμα καθήκαμεν ἐς τὴν θάλατταν? ἐπαναβάντες δὲ ἐπὶ τὰ νῶτα καὶ θύσαντες τῷ Ποσειδῶνι αὐτοῦ παρὰ τὸ τρόπαιον ἡμέρας τε τρεῖς ἐπαυλισάμενοινηνεμία γὰρ ἦντῇ τετάρτῃ ἀπεπλεύσαμεν. ἔνθα δὴ πολλοῖς τῶν ἐκ τῆς ναυμαχίας νεκροῖς ἀπηντῶμεν καὶ προσωκέλλομεν, καὶ τὰ σώματα καταμετροῦντες ἐθαυμάζομεν. καὶ ἡμέρας μέν τινας ἐπλέομεν εὐκράτῳ ἀέρι χρώμενοι, ἔπειτα βορέου σφοδροῦ πνεύσαντος μέγα κρύος ἐγένετο, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ πᾶν ἐπάγη τὸ πέλαγος, οὐκ ἐπιπολῆς μόνον, ἀλλὰ καὶ ἐς βάθος ὅσον ἐπὶ τριακοσίας ὀργυιάς, ὥστε καὶ ἀποβάντας διαθεῖν ἐπὶ τοῦ κρυστάλλου. ἐπιμένοντος δὲ τοῦ πνεύματος φέρειν οὐ δυνάμενοι τοιόνδε τι ἐπενοήσαμεν δὲ τὴν γνώμην ἀποφηνάμενος ἦν Σκίνθαροςσκάψαντες γὰρ ἐν τῷ ὕδατι σπήλαιον μέγιστον ἐν τούτῳ ἐμείναμεν ἡμέρας τριάκοντα, πῦρ ἀνακαίοντες καὶ σιτούμενοι τοὺς ἰχθῦς? εὑρίσκομεν δὲ αὐτοὺς ἀνορύττοντες. ἐπεὶ δὲ ἤδη ἐπέλειπε τὰ ἐπιτήδεια, προελθόντες καὶ τὴν ναῦν πεπηγυῖαν ἀνασπάσαντες καὶ πετάσαντες τὴν ὀθόνην ἐσυρόμεθα ὥσπερ πλέοντες λείως καὶ προσηνῶς ἐπὶ τοῦ πάγους διολισθάνοντες. ἡμέρᾳ δὲ πέμπτῃ ἀλέα τε ἦν ἤδη καὶ πάγος ἐλύετο καὶ ὕδωρ πάντα αὖθις ἐγίγνετο. [2,2] Nous tirons alors notre vaisseau, nous le faisons passer à travers les dents du monstre, et après l'y avoir suspendu, nous le faisons glisser doucement jusque sur la mer. Quant à nous, montés sur le dos de la baleine, nous offrons un sacrifice à Neptune, auprès du trophée, et nous demeurons là trois jours, à cause du calme qui régnait : le quatrième, nous mettons à la voile. Nous rencontrons et nous heurtons, chemin faisant, les nombreux cadavres de ceux qui avaient péri dans le combat naval ; et nous mesurons avec surprise l'énormité de leur taille. Après une navigation de quelques jours, secondée par un temps magnifique, le vent de Borée se met, à souffler avec violence, et il survient un si grand froid que toute la mer se gèle jusqu'à la profondeur de quatre cents orgyies, en sorte que nous pouvons descendre et courir sur la glace. Mais comme le vent se soutenait toujours et devenait de plus en plus insupportable, nous prenons le parti, sur le conseil de Scintharus, de creuser dans la glace une grande caverne, où nous passons trente jours, allumant du feu et vivant de poissons. Pour les prendre, il suffisait de creuser. Cependant, les provisions venant à nous manquer, nous regagnons le navire ; nous le dégageons des glaces, nous déployons la voile et nous nous mettons à voguer doucement et légèrement, en glissant sur la glace. Le cinquième jour, la chaleur revient, la glace se fond, et la mer redevient une masse d'eau.


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Dernière mise à jour : 15/03/2005