HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, chant I

Vers 400-444

  Vers 400-444

[1,400] Τηλέμαχ´, τοι ταῦτα θεῶν ἐν γούνασι κεῖται,
ὅς τις ἐν ἀμφιάλῳ Ἰθάκῃ βασιλεύσει Ἀχαιῶν;
κτήματα δ´ αὐτὸς ἔχοις καὶ δώμασι σοῖσιν ἀνάσσοις.
μὴ γὰρ γ´ ἔλθοι ἀνήρ, ὅς τίς ς´ ἀέκοντα βίηφι
κτήματ´ ἀπορραίσει´, Ἰθάκης ἔτι ναιεταούσης.
ἀλλ´ ἐθέλω σε, φέριστε, περὶ ξείνοιο ἐρέσθαι,
ὁππόθεν οὗτος ἀνήρ; ποίης δ´ ἐξ εὔχεται εἶναι
γαίης; ποῦ δέ νύ οἱ γενεὴ καὶ πατρὶς ἄρουρα;
ἠέ τιν´ ἀγγελίην πατρὸς φέρει ἐρχομένοιο,
ἑὸν αὐτοῦ χρεῖος ἐελδόμενος τόδ´ ἱκάνει;
[1,400] Le sceptre de cette île, dit-il, Télémaque, est entre les mains des dieux. Règne dans ta maison, conserve tes richesses ; malheur à celui qui vaudrait t'en dépouiller tant qu'il restera un citoyen dans Ithaque !— Mais, fils illustre d'Ulysse, parle: quel est cet étranger? d'où venait-il ? dans quelle contrée est-il né? où voit-on fleurir sa race et son champ paternel?
Une dette ancienne a-t-elle été l'objet de son arrivée ? ou t'aurait-il annoncé le retour de ton père ?
[1,410] οἷον ἀναΐξας ἄφαρ οἴχεται, οὐδ´ ὑπέμεινεν
γνώμεναι; οὐ μὲν γάρ τι κακῷ εἰς ὦπα ἐῴκει.
τὸν δ´ αὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα;
Εὐρύμαχ´, τοι νόστος ἀπώλετο πατρὸς ἐμοῖο;
οὔτ´ οὖν ἀγγελίῃ ἔτι πείθομαι, εἴ ποθεν ἔλθοι,
οὔτε θεοπροπίης ἐμπάζομαι, ἥν τινα μήτηρ
ἐς μέγαρον καλέσασα θεοπρόπον ἐξερέηται.
ξεῖνος δ´ οὗτος ἐμὸς πατρώϊος ἐκ Τάφου ἐστί,
Μέντης δ´ Ἀγχιάλοιο δαΐφρονος εὔχεται εἶναι
υἱός, ἀτὰρ Ταφίοισι φιληρέτμοισιν ἀνάσσει.
[1,410] Comme il a promptement disparu ! avec quel soin il évitait de se faire connaître à nous ! Ses traits n'annonçaient pas un homme vulgaire.
Eurymaque, répondit le jeune prince, désormais il ne me reste plus une ombre d'espoir du retour de mon père : en vain un voyageur me l'annoncerait avec serment ; en vain encore un augure renommé, appelé par ma mère, interrogé par elle dans l'intérieur de notre palais, flatterait nos voeux par ses oracles. Cet étranger est l'ancien ami de mon père; Mentes, a-t-il dit, est son nom ; né du belliqueux Anchiale, il gouverne le peuple nautonnier des Taphiens.
[1,420] ὣς φάτο Τηλέμαχος, φρεσὶ δ´ ἀθανάτην θεὸν ἔγνω.
οἱ δ´ εἰς ὀρχηστύν τε καὶ ἱμερόεσσαν ἀοιδὴν
τρεψάμενοι τέρποντο, μένον δ´ ἐπὶ ἕσπερον ἐλθεῖν.
τοῖσι δὲ τερπομένοισι μέλας ἐπὶ ἕσπερος ἦλθε;
δὴ τότε κακκείοντες ἔβαν οἶκόνδε ἕκαστος.
Τηλέμαχος δ´, ὅθι οἱ θάλαμος περικαλλέος αὐλῆς
ὑψηλὸς δέδμητο, περισκέπτῳ ἐνὶ χώρῳ,
ἔνθ´ ἔβη εἰς εὐνὴν πολλὰ φρεσὶ μερμηρίζων.
τῷ δ´ ἄρ´ ἅμ´ αἰθομένας δαΐδας φέρε κεδνὰ ἰδυῖα
Εὐρύκλει´, Ὦπος θυγάτηρ Πεισηνορίδαο,
[1,420] Ainsi parla Télémaque, et cependant il a reconnu la sage Pallas.Alors les amants de Pénélope ne songent plus qu'au chant et à la danse, charmés par ces plaisirs jusqu'à l'arrivée des ténèbres : la nuit qui descend avec ses noires ombres les trouve encore livrés à l'enchantement de ces plaisirs. Enfin ils vont tous dans leurs palais chercher les douceurs du sommeil.
Télémaque se retirant dans le pavillon superbe qu'on lui bâtit près du palais, et qui dominait de toutes parts sur un terrain immense, va se rendre à sa couche, l'esprit agité de soins. Une femrne âgée précédait le jeune prince, tenant des flambeaux éclatants ; c'était la sage Euryclée, fille d'Ops né de Pisénor.
[1,430] τήν ποτε Λαέρτης πρίατο κτεάτεσσιν ἑοῖσιν,
πρωθήβην ἔτ´ ἐοῦσαν, ἐεικοσάβοια δ´ ἔδωκεν,
ἶσα δέ μιν κεδνῇ ἀλόχῳ τίεν ἐν μεγάροισιν,
εὐνῇ δ´ οὔ ποτ´ ἔμικτο, χόλον δ´ ἀλέεινε γυναικός;
οἱ ἅμ´ αἰθομένας δαΐδας φέρε καί μάλιστα
δμῳάων φιλέεσκε καὶ ἔτρεφε τυτθὸν ἐόντα.
ὤϊξεν δὲ θύρας θαλάμου πύκα ποιητοῖο,
ἕζετο δ´ ἐν λέκτρῳ, μαλακὸν δ´ ἔκδυνε χιτῶνα;
καὶ τὸν μὲν γραίης πυκιμηδέος ἔμβαλε χερσίν.
μὲν τὸν πτύξασα καὶ ἀσκήσασα χιτῶνα,
[1,430] Jadis, lorsqu'elle était au printemps de l'âge, Laërte l'avait achetée au prix de vingt génisses : il l'honora toujours dans son palais comme une épouse ; mais, fidèle à la sienne, il respecta l'hymen, et ne voulut point que la jalousie pût en troubler la paix et les douceurs. Aucune des femmes attachées à ce palais n'avait plus de zèle et d'affection pour Télémaque ; elle l'avait élevé depuis sa plus tendre enfance.
Elle lui ouvre les portes de la riche demeure confiée à sa garde. Il s'assied sur sa couche, se dépouille de sa fine tunique, et la remet aux mains de cette femme âgée, attentive à ses ordres.
[1,440] πασσάλῳ ἀγκρεμάσασα παρὰ τρητοῖσι λέχεσσιν,
βῆ ῥ´ ἴμεν ἐκ θαλάμοιο, θύρην δ´ ἐπέρυσσε κορώνῃ
ἀργυρέῃ, ἐπὶ δὲ κλη?δ´ ἐτάνυσσεν ἱμάντι.
ἔνθ´ γε παννύχιος, κεκαλυμμένος οἰὸς ἀώτῳ,
βούλευε φρεσὶν ᾗσιν ὁδόν, τὴν πέφραδ´ Ἀθήνη.
[1,440] Elle la plie avec soin, la suspend près du lit, s'éloigne aussitôt, et tirant la porte par l'anneau d'argent, pousse le levier, qui tombe, et la porte est fermée.
Là Télémaque, couvert d'un tissu précieux des plus fines toisons, ne dort point, et pense la nuit entière à la route que lui indiqua Minerve.


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Dernière mise à jour : 16/02/2005