Texte grec :
[1,56] LVI. τούτοισι ἐλθοῦσι τοῖσι ἔπεσι ὁ Κροῖσος πολλόν τι μάλιστα πάντων ἥσθη,
ἐλπίζων ἡμίονον οὐδαμὰ ἀντ᾽ ἀνδρὸς βασιλεύσειν Μήδων, οὐδ᾽ ὦν αὐτὸς οὐδὲ οἱ
ἐξ αὐτοῦ παύσεσθαι κοτὲ τῆς ἀρχῆς. μετὰ δὲ ταῦτα ἐφρόντιζε ἱστορέων τοὺς ἂν
Ἑλλήνων δυνατωτάτους ἐόντας προσκτήσαιτο φίλους, (2) ἱστορέων δὲ εὕρισκε
Λακεδαιμονίους καὶ Ἀθηναίους προέχοντας τοὺς μὲν τοῦ Δωρικοῦ γένεος τοὺς δὲ
τοῦ Ἰωνικοῦ. ταῦτα γὰρ ἦν τὰ προκεκριμένα, ἐόντα τὸ ἀρχαῖον τὸ μὲν
Πελασγικὸν τὸ δὲ Ἑλληνικὸν ἔθνος. καὶ τὸ μὲν οὐδαμῇ κω ἐξεχώρησε, τὸ δὲ
πολυπλάνητον κάρτα. (3) ἐπὶ μὲν γὰρ Δευκαλίωνος βασιλέος οἴκεε γῆν τὴν
Φθιῶτιν, ἐπὶ δὲ Δώρου τοῦ Ἕλληνος τὴν ὑπὸ τὴν Ὄσσαν τε καὶ τὸν Ὄλυμπον
χώρην, καλεομένην δὲ Ἱστιαιῶτιν· ἐκ δὲ τῆς Ἱστιαιώτιδος ὡς ἐξανέστη ὑπὸ
Καδμείων, οἴκεε ἐν Πίνδῳ Μακεδνὸν καλεόμενον· ἐνθεῦτεν δὲ αὖτις ἐς τὴν
Δρυοπίδα μετέβη καὶ ἐκ τῆς Δρυοπίδος οὕτω ἐς Πελοπόννησον ἐλθὸν Δωρικὸν
ἐκλήθη.
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Traduction française :
[1,56] LVI. Cette réponse fit encore plus de plaisir à Crésus que toutes les autres. Persuadé
qu'on ne verrait jamais sur le trône des Mèdes un mulet, il conclut que ni lui ni ses
descendants ne seraient jamais privés de la puissance souveraine. Ce prince, ayant
recherché avec soin quels étaient les peuples les plus puissants de la Grèce, dans le
dessein de s'en faire des amis, il trouva que les Lacédémoniens et les Athéniens
tenaient le premier rang, les uns parmi les Doriens, les autres parmi les Ioniens. Ces
nations autrefois étaient en effet les plus distinguées, l'une étant pélasgique et l'autre
hellénique. La première n'est jamais sortie de son pays, et l'autre a souvent changé de
demeure. Les Hellènes habitaient en effet la Phthiotide sous le règne de Deucalion ;
et sous celui de Dorus, fils d'Hellen, le pays appelé Histiaeotide, au pied des monts
Ossa et Olympe. Chassés de l'Histiaeotide par les Cadméens, ils allèrent s'établir à
Pinde, et furent appelés Macednes. De là ils passèrent dans la Dryopide, et de la
Dryopide dans le Péloponnèse, où ils ont été appelés Doriens.
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