Texte grec :
[1,133] CXXXIII. ἡμέρην δὲ ἁπασέων μάλιστα ἐκείνην τιμᾶν νομίζουσι τῇ ἕκαστος ἐγένετο. ἐν
ταύτῃ δὲ πλέω δαῖτα τῶν ἀλλέων δικαιεῦσι προτίθεσθαι· ἐν τῇ οἱ εὐδαίμονες
αὐτῶν βοῦν καὶ ἵππον καὶ κάμηλον καὶ ὄνον προτιθέαται ὅλους ὀπτοὺς ἐν
καμίνοισι, οἱ δὲ πένητες αὐτῶν τὰ λεπτὰ τῶν προβάτων προτιθέαται. (2) σίτοισι
δὲ ὀλίγοισι χρέωνται, ἐπιφορήμασι δὲ πολλοῖσι καὶ οὐκ ἁλέσι· καὶ διὰ τοῦτο φασὶ
Πέρσαι τοὺς Ἕλληνας σιτεομένους πεινῶντας παύεσθαι, ὅτι σφι ἀπὸ δείπνου
παραφορέεται οὐδὲν λόγου ἄξιον· εἰ δέ τι παραφέροιτο, ἐσθίοντας ἂν οὐ
παύεσθαι. (3) οἴνῳ δὲ κάρτα προσκέαται, καί σφι οὐκ ἐμέσαι ἔξεστι, οὐκὶ οὐρῆσαι
ἀντίον ἄλλου. ταῦτα μέν νυν οὕτω φυλάσσεται, μεθυσκόμενοι δὲ ἐώθασι
βουλεύεσθαι τὰ σπουδαιέστατα τῶν πρηγμάτων· (4) τὸ δ᾽ ἂν ἅδῃ σφι
βουλευομένοισι, τοῦτο τῇ ὑστεραίῃ νήφουσι προτιθεῖ ὁ στέγαρχος, ἐν τοῦ ἂν
ἐόντες βουλεύωνται, καὶ ἢν μὲν ἅδῃ καὶ νήφουσι, χρέωνται αὐτῷ, ἢν δὲμὴ ἅδῃ,
μετιεῖσι. τὰ δ᾽ ἂν νήφοντες προβουλεύσωνται, μεθυσκόμενοι ἐπιδιαγινώσκουσι.
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Traduction française :
[1,133] CXXXIII. Les Perses pensent devoir célébrer plus particulièrement le jour de leur
naissance que tout autre, et qu'alors leur table doit être garnie d'un plus grand
nombre de mets. Ce jour-là, les gens heureux, se font servir un cheval, un
chameau, un âne et un boeuf entiers, rôtis aux fourneaux. Les pauvres se contentent
de menu bétail. Les Perses mangent peu de viande, mais beaucoup de dessert, qu'on
apporte en petite quantité à la fois. C'est ce qui leur fait dire que les Grecs en
mangeant cessent seulement d'avoir faim, parce qu'après le repas on ne leur sert rien
de bon, et que, si on leur en servait, ils ne cesseraient pas de manger. Ils sont fort
adonnés au vin, et il ne leur est pas permis de vomir ni d'uriner devant le monde. Ils
observent encore aujourd'hui ces usages. Ils ont coutume de délibérer sur les affaires
les plus sérieuses après avoir bu avec excès ; mais, le lendemain, le maître de la
maison où ils ont tenu conseil remet la même affaire sur le tapis avant que de boire.
Si on l'approuve à jeun, elle passe ; sinon on l'abandonne. Il en est de même des
délibérations faites à jeun ; on les examine de nouveau lorsqu'on a bu avec excès.
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