Texte grec :
[1,88] LXXXVIII. ὅ μὲν ταῦτα ἔλεγε, Κῦρος δὲ αὐτὸν λύσας κατεῖσέ τε ἐγγὺς ἑωυτοῦ καὶ κάρτα
ἐν πολλῇ προμηθίῃ εἶχε, ἀπεθώμαζέ τε ὁρέων καὶ αὐτὸς καὶ οἱ περὶ ἐκεῖνον
ἐόντες πάντες. ὁ δὲ συννοίῃ ἐχόμενος ἥσυχος ἦν· (2) μετὰ δὲ ἐπιστραφείς τε καὶ
ἰδόμενος τοὺς Πέρσας τὸ τῶν Λυδῶν ἄστυ κεραΐζοντας εἶπε "ὦ βασιλεῦ, κότερον
λέγειν πρὸς σὲ τὰ νοέων τυγχάνω ἢ σιγᾶν ἐν τῷ παρεόντι χρή;" Κῦρος δέ μιν
θαρσέοντα ἐκέλευε λέγειν ὅ τι βούλοιτο. ὁ δὲ αὐτὸν εἰρώτα λέγων (3) "οὗτος ὁ
πολλὸς ὅμιλος τί ταῦτα πολλῇ σπουδῇ ἐργάζεται;" ὁ δὲ εἶπε "πόλιν τε τὴν σὴν
διαρπάζει καὶ χρήματα τὰ σὰ διαφορέει". Κροῖσος δὲ ἀμείβετο "οὔτε πόλιν τὴν
ἐμὴν οὔτε χρήματα τὰ ἐμὰ διαρπάζει· οὐδὲν γὰρ ἐμοὶ ἔτι τούτων μέτα· ἀλλὰ
φέρουσί τε καὶ ἄγουσι τὰ σά".
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Traduction française :
[1,88] LXXXVIII. Après ce discours, Cyrus lui fit ôter ses fers et asseoir près de lui. Il le
traita avec beaucoup d'égards, et ne put, lui et toute sa cour, l'envisager sans
étonnement. Crésus, livré à ses pensées, gardait le silence. Bientôt, en retournant la
tête, il aperçoit les Perses empressés au pillage de Sardes : « Seigneur, s'adressant à
Cyrus, dois-je vous dire ce que je pense, ou mon état actuel me condamne-t-il à me
taire ? » Cyrus lui ordonne de parler avec assurance. « Eh bien! lui demande Crésus,
cette multitude, que fait-elle avec tant d'ardeur ? - Elle pille votre capitale, elle enlève
vos richesses. - Non, seigneur, ce n'est point ma ville, ce ne sont pas mes trésors
qu'on pille. Rien de tout cela ne m'appartient plus ; c'est votre bétail qu'on emmène,
ce sont vos richesses qu'on emporte. »
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