[850] ὡς αὐτός´ αὐτὸν ἄνδρα πεύθεσθαι πέρι.
851 (ΑΙΓΙΣΘΟΣ) ἰδεῖν ἐλέγξαι τ´ εὖ θέλω τὸν ἄγγελον,
852 εἴτ´ αὐτὸς ἦν θνῄσκοντος ἐγγύθεν παρών,
853 εἴτ´ ἐξ ἀμαυρᾶς κληδόνος λέγει μαθών.
854 οὔτοι φρέν´ ἂν κλέψειεν ὠμματωμένην.
855 (ΧΟΡΟΣ) Ζεῦ Ζεῦ, τί λέγω, πόθεν ἄρξωμαι
856 τάδ´ ἐπευχομένη κἀπιθεάζους´,
857 ὑπὸ δ´ εὐνοίας
858 πῶς ἴσον εἰποῦς´ ἀνύσωμαι;
859 νῦν γὰρ μέλλουσι μιανθεῖσαι
860 πειραὶ κοπάνων ἀνδροδαΐκτων
861 ἢ πάνυ θήσειν Ἀγαμεμνονίων
862 οἴκων ὄλεθρον διὰ παντός,
863 ἢ πῦρ καὶ φῶς ἐπ´ ἐλευθερίᾳ
864 δαίων ἀρχαῖς τε πολισσονόμοις
865 ἕξει πατέρων μέγαν ὄλβον.
866 τοιάνδε πάλην μόνος ὢν ἔφεδρος
867 δισσοῖς μέλλει θεῖος Ὀρέστης
868 ἅψειν. εἴη δ´ ἐπὶ νίκῃ.
869 (ΑΙΓΙΣΘΟΣ) ἒ ἔ, ὀτοτοτοῖ.
870 (ΧΟΡΟΣ) — ἔα ἔα μάλα·
871 — πῶς ἔχει; πῶς κέκρανται δόμοις;
872 — ἀποσταθῶμεν πράγματος τελουμένου,
873 ὅπως δοκῶμεν τῶνδ´ ἀναίτιαι κακῶν
874 εἶναι· μάχης γὰρ δὴ κεκύρωται τέλος.
875 (ΟΙΚΕΤΗΣ)
875 οἴμοι, πανοίμοι δεσπότου τελουμένου·
876 οἴμοι μάλ´ αὖθις ἐν τρίτοις προσφθέγμασιν.
877 Αἴγισθος οὐκέτ´ ἔστιν. ἀλλ´ ἀνοίξατε
878 ὅπως τάχιστα, καὶ γυναικείους πύλας
879 μοχλοῖς χαλᾶτε· καὶ μάλ´ ἡβῶντος δὲ δεῖ—
880 οὐχ ὥστ´ ἀρῆξαι διαπεπραγμένῳ· τί γάρ;
881 ἰοὺ ἰού.
881 κωφοῖς ἀυτῶ καὶ καθεύδουσιν μάτην
882 ἄκραντα βάζω. ποῦ Κλυταιμήστρα; τί δρᾷ;
883 ἔοικε νῦν αὐτῆς ἐπὶ ξυροῦ πέλας
884 αὐχὴν πεσεῖσθαι πρὸς δίκην πεπληγμένος.
885 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τί δ´ ἐστὶ χρῆμα; τίνα βοὴν ἵστης δόμοις;
886 (ΟΙΚΕΤΗΣ) τὸν ζῶντα καίνειν τοὺς τεθνηκότας λέγω.
887 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οἲ ´γώ, ξυνῆκα τοὔπος ἐξ αἰνιγμάτων.
888 δόλοις ὀλούμεθ´, ὥσπερ οὖν ἐκτείναμεν.
889 δοίη τις ἀνδροκμῆτα πέλεκυν ὡς τάχος·
890 εἰδῶμεν εἰ νικῶμεν, ἢ νικώμεθα.
891 ἐνταῦθα γὰρ δὴ τοῦδ´ ἀφικόμην κακοῦ.
892 (ΟΡΕΣΤΗΣ) σὲ καὶ ματεύω· τῷδε δ´ ἀρκούντως ἔχει.
893 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οἲ ´γώ. τέθνηκας, φίλτατ´, Αἰγίσθου βία.
894 (ΟΡΕΣΤΗΣ) φιλεῖς τὸν ἄνδρα; τοιγὰρ ἐν ταὐτῷ τάφῳ
895 κείσῃ. θανόντα δ´ οὔτι μὴ προδῷς ποτε.
896 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἐπίσχες, ὦ παῖ, τόνδε δ´ αἴδεσαι, τέκνον,
897 μαστόν, πρὸς ᾧ σὺ πολλὰ δὴ βρίζων ἅμα
898 οὔλοισιν ἐξήμελξας εὐτραφὲς γάλα.
899 (ΟΡΕΣΤΗΣ) Πυλάδη, τί δράσω; μητέρ´ αἰδεσθῶ κτανεῖν;
| [850] Si tu veux tout savoir, interroge toi-même !
ÉGISTHE.
Je veux absolument voir ce messager afin
Qu'il me parle. Était-il aux côtés du mourant ?
Ou ne rapporte-t-il qu'un rumeur confuse ?
Je ne serai pas dupe : oui, je suis perspicace !
855 LE CHŒUR.
Zeus, Zeus ! Que dois-je dire et par où commencer
La prière à nos dieux ? Que faire pour unir
La parole à ma foi ? C'est l'instant où les glaives
À l'élan meurtrier vont se souiller de sang,
Soit pour qu'Agamemnon voie sa race mourir,
Soit pour que, lumineuse, on rallume la flamme
De la liberté, et qu'Oreste accède au trône
Ancestral, restaurant un fastueux lignage.
Tel est l'enjeu terrible où le fougueux ORESTE.
Va, pareil à l'athlète, affronter l'adversaire :
Il est seul contre deux. Qu'il soit le fier vainqueur !
869 ÉGISTHE. Ah ! Ah !
870 LE CHŒUR.
Qu'arrive-t-il au palais ? Tout va bien ?
Est-ce le dénouement ? Si l'acte est accompli,
Retirons-nous : il ne faut pas qu'on nous accuse
D'avoir été mêlés à de telles horreurs.
Car l'issue du combat est une chose acquise.
875 LE PORTIER.
Hélas, trois fois hélas ! On a assassiné
Mon maître. Quel malheur ! Égisthe a rendu l'âme !
Vite, vite, tirez les barres de la porte,
Ouvrez le gynécée ! Il faut un homme fort !
Non point pour les secours, car la mort a vaincu.
Sont-ils sourds, tous nos gens ? Je crie comme un dément,
Mais ça ne sert à rien ! Tout paraît en sommeil.
Où est donc Clytemnestre ? Hélas ! je crains pour elle
Qu'une lame, à son tour, ne lui tranche la gorge,
Et que, au nom du Droit, son chef ne roule à terre.
885 CLYTEMNESTRE.
Ah ! que se passe-t-il ? Et pourquoi tant de cris ?
LE PORTIER.
Les morts peuvent tuer des gens encore en vie !
CLYTEMNESTRE.
Malheur ! Je ne comprends que trop bien cette énigme.
Par ruse, nous allons connaître le trépas.
Qu’on me donne une hache ! Il faut que je me batte !
Aurai-je la victoire ou serai-je vaincue ?
Ah ! je suis arrivée à la phase finale !
892 ORESTE.
Je te veux, toi ! Quant à lui, c’est déjà fini !
CLYTEMNESTRE.
Quel malheur ! Tu es mort, ô Égisthe chéri !
ORESTE.
Tu l’aimais ? Couche alors avec lui dans sa tombe !
Comme il est mort, tu ne pourras plus le trahir.
CLYTEMNESTRE.
Mon fils, respecte un sein qui jadis te nourrit.
ORESTE.
Pylade, que dois-je faire ? Éliminer ma mère ?
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