HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Lysistrata

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] ἐπὶ στρατιᾶς ἀπόντας; εὖ γὰρ οἶδὅτι
πάσαισιν ὑμῖν ἐστιν ἀποδημῶν ἀνήρ.
(Καλονίκη)
γοῦν ἐμὸς ἀνὴρ πέντε μῆνας τάλαν
ἄπεστιν ἐπὶ Θρᾴκης φυλάττων Εὐκράτη.
(Μυρρίνη)
δἐμός γε τελέους ἑπτὰ μῆνας ἐν Πύλῳ.
(Λαμπιτῶ)
105 δἐμός γα καἴ κἐκ τᾶς ταγᾶς ἔλσῃ ποκά,
πορπακισάμενος φροῦδος ἀμπτάμενος ἔβα.
(Λυσιστράτη)
ἀλλοὐδὲ μοιχοῦ καταλέλειπται φεψάλυξ.
ἐξ οὗ γὰρ ἡμᾶς προὔδοσαν Μιλήσιοι,
οὐκ εἶδον οὐδὄλισβον ὀκτωδάκτυλον,
110 ὃς ἦν ἂν ἡμῖν σκυτίνηπικουρία.
ἐθέλοιτἂν οὖν, εἰ μηχανὴν εὕροιμἐγώ,
μετἐμοῦ καταλῦσαι τὸν πόλεμον;
(Καλονίκη) νὴ τὼ θεώ·
ἔγωγἂν <οὖν> κἂν εἴ με χρείη τοὔγκυκλον
τουτὶ καταθεῖσαν ἐκπιεῖν αὐθημερόν.
(Μυρρίνη)
115 ἐγὼ δέ γἂν κἂν ὡσπερεὶ ψῆτταν δοκῶ
δοῦναι ἂν ἐμαυτῆς παρατεμοῦσα θἤμισυ.
(Λαμπιτῶ)
ἐγὼ δὲ καί κα ποττὸ Ταΰγετόν γἄνω
ἔλσοιμὅπᾳ μέλλοιμί γεἰράναν ἰδεῖν.
(Λυσιστράτη)
λέγοιμἄν· οὐ δεῖ γὰρ κεκρύφθαι τὸν λόγον.
120 ἡμῖν γὰρ γυναῖκες, εἴπερ μέλλομεν
ἀναγκάσειν τοὺς ἄνδρας εἰρήνην ἄγειν,
ἀφεκτέἐστὶ
(Καλονίκη) τοῦ; φράσον.
(Λυσιστράτη) ποιήσετοὖν;
(Καλονίκη) ποιήσομεν, κἂν ἀποθανεῖν ἡμᾶς δέῃ.
(Λυσιστράτη)
ἀφεκτέα τοίνυν ἐστὶν ἡμῖν τοῦ πέους.
125 τί μοι μεταστρέφεσθε; ποῖ βαδίζετε;
αὗται τί μοιμυᾶτε κἀνανεύετε;
τί χρὼς τέτραπται; τί δάκρυον κατείβεται;
ποιήσετ οὐ ποιήσετ᾽; τί μέλλετε;
(Καλονίκη)
οὐκ ἂν ποιήσαιμ᾽, ἀλλ πόλεμος ἑρπέτω.
(Μυρρίνη)
130 μὰ Δίοὐδἐγὼ γάρ, ἀλλ πόλεμος ἑρπέτω.
(Λυσιστράτη)
ταυτὶ σὺ λέγεις ψῆττα; καὶ μὴν ἄρτι γε
ἔφησθα σαυτῆς κἂν παρατεμεῖν θἤμισυ.
(Καλονίκη)
ἄλλἄλλ τι βούλει· κἄν με χρῇ διὰ τοῦ πυρὸς
ἐθέλω βαδίζειν· τοῦτο μᾶλλον τοῦ πέους.
135 οὐδὲν γὰρ οἷον φίλη Λυσιστράτη.
(Λυσιστράτη) τί δαὶ σύ;
(Ἄλλη)
κἀγὼ βούλομαι διὰ τοῦ πυρός.
(Λυσιστράτη)
παγκατάπυγον θἠμέτερον ἅπαν γένος,
οὐκ ἐτὸς ἀφἡμῶν εἰσιν αἱ τραγῳδίαι.
οὐδὲν γάρ ἐσμεν πλὴν Ποσειδῶν καὶ σκάφη.
140 ἀλλ φίλη Λάκαινα, σὺ γὰρ ἐὰν γένῃ
μόνη μετἐμοῦ, τὸ πρᾶγμἀνασωσαίμεσθἔτ᾽ <ἄν>,
ξυμψήφισαί μοι.
(Λαμπιτῶ)
χαλεπὰ μὲν ναὶ τὼ σιὼ
γυναῖκάς ἐσθὑπνῶν ἄνευ ψωλᾶς μόνας.
ὅμως γα μάν· δεῖ τᾶς γὰρ εἰράνας μάλαὖ.
(Λυσιστράτη)
145 φιλτάτη σὺ καὶ μόνη τούτων (Γυνή).
(Καλονίκη)
εἰ δὡς μάλιστἀπεχοίμεθοὗ σὺ δὴ λέγεις,
μὴ γένοιτο, μᾶλλον ἂν διὰ τουτογὶ
γένοιτἂν εἰρήνη;
(Λυσιστράτη)
πολύ γε νὴ τὼ θεώ.
εἰ γὰρ καθοίμεθἔνδον ἐντετριμμέναι,
[100] soient retenus si loin par la guerre ? car je sais fort
bien que vous avez toutes vos maris absents.
CALONICE - Mon mari, depuis cinq mois, le
malheureux! est en Thrace à surveiller Eucratès.
LYSISTRATA. - Le mien est depuis sept mois entiers à Pylos.
LAMPITO. - Le mien, si parfois il revient de son
poste, aussitôt il reprend son bouclier et repart.
LYSISTRATA. - Il ne nous reste pas une ombre de
plaisir. Depuis que les Milésiens nous ont
trahis, je n'ai pas même vu le moindre instrument
propre à adoucir nos regrets. Voudriez-vous donc,
si j'inventais quelque expédient, vous unir à moi
pour mettre fin à la guerre ?
MYRRHINE. - Oui, par les deux déesses, dussé-je
mettre ce manteau en gage, et en boire l'argent
aujourd'hui même.
CALONICE. - Pour moi, je serais prête à me
partager en deux, comme une barbue, et à donner
la moitié de ma personne.
LAMPITO. - Et moi, je gravirais jusqu'au sommet
du Taygète, si je devais y voir la paix.
LYSISTRATA. - Eh bien, je vais parler ; je ne dois
plus vous en faire un mystère. O femmes ! si nous
voulons forcer lés hommes à faire la paix, il faut
nous abstenir...
MYRRHINE. - De quoi ? dis.
LYSISTRATA. - Le ferez-vous ?
MYRRHINE. - Nous le ferons, dussions-nous mourir !
LYSISTRATA. - Il faut donc nous abstenir des
hommes... Pourquoi détournez-vous les yeux ?
Où allez-vous ? Holà ! Pourquoi vous mordre les
lèvres et secouer la tête ? Vous changez de
visage ! vous versez des larmes ! Le ferez-vous,
ou ne le ferez-vous pas ? Que décidez-vous ?
MYRRHINE. - Je ne saurais le faire. Que la guerre
continue !
CALONICE. - Ma foi, ni moi non plus. Que la
guerre continue !
LYSISTRATA. - C'est toi qui dis cela, belle barbue ?
Tout à l'heure tu prétendais donner la moitié de
ta personne.
CALONICE. - Oui, pour toute autre chose que tu
voudras : fallût-il passer au milieu des flammes, je
suis prête à marcher! tout, plutôt que s'abstenir de
cela, car ce n'est pas possible, ma chère Lysistrata.
LYSISTRATA. - Et toi ?
MYRRHINE. - J'aime mieux aussi passer au milieu
des flammes !
LYSISTRATA. - O sexe dissolu ! je ne m'étonne
pas que nous fournissions des sujets de tragédies !
Nous ne sommes bonnes qu'à une seule chose.
O ma chère Lacédémonienne ! car toi, si tu restes
seule avec moi, nous pouvons encore tout sauver ;
seconde mes projets.
LAMPITO. - Par les déesses, il est bien difficile
pour des femmes de dormir toutes seules. Il faut
pourtant s'y résoudre ; car la paix doit passer avant tout.
LYSISTRATA. - O la plus chérie des femmes, et la
seule digne de ce nom !
MYRRHINE. - Si, ce qu'à Dieu ne plaise, nous
nous abstenions rigoureusement de ce que tu dis,
en aurions-nous plus tôt la paix ?
LYSISTRATA. - Beaucoup plus tôt, par les
déesses! Si nous nous tenions chez nous, bien
fardées, bien épilées,


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Dernière mise à jour : 13/10/2006