[1050] εἴ τις ἀργυρίδιον δεῖται
λαβεῖν μνᾶς ἢ δύ᾽ ἢ τρεῖς,
ὡς πόλλ᾽ ἔσω ᾽στὶν
κἄχομεν βαλλάντια.
κἄν ποτ᾽ εἰρήνη φανῇ,
1055 ὅστις ἂν νυνὶ δανείσηται
παρ᾽ ἡμῶν,
ἃν λάβῃ μηκέτ᾽ ἀποδῷ.
(Χορός)
ἑστιᾶν δὲ μέλλομεν ξένους
τινὰς Καρυστίους, ἄν
1060 δρας καλούς τε κἀγαθούς.
κἄστιν <ἔτ᾽> ἔτνος τι· καὶ δελφάκιον ἦν τί μοι,
καὶ τοῦτο τέθυχ᾽, ὡς τὰ κρέ᾽ ἔδεσθ᾽ ἁπαλὰ καὶ καλά.
ἥκετ᾽ οὖν εἰς ἐμοῦ τήμερον· πρῲ δὲ χρὴ
τοῦτο δρᾶν λελουμένους αὔ
1065 τούς τε καὶ τὰ παιδί᾽, εἶτ᾽ εἴσω βαδίζειν,
μηδ᾽ ἐρέσθαι μηδένα,
ἀλλὰ χωρεῖν ἄντικρυς
ὥσπερ οἴκαδ᾽ εἰς ἑαυτῶν
1070 γεννικῶς, ὡς
ἡ θύρα κεκλῄσεται.
(Χορός)
καὶ μὴν ἀπὸ τῆς Σπάρτης οἱδὶ πρέσβεις ἕλκοντες ὑπήνας
χωροῦσ᾽, ὥσπερ χοιροκομεῖον περὶ τοῖς μηροῖσιν ἔχοντες.
ἄνδρες Λάκωνες πρῶτα μέν μοι χαίρετε,
1075 εἶτ᾽ εἴπαθ᾽ ἡμῖν πῶς ἔχοντες ἥκετε.
(Λάκων)
τί δεῖ ποθ᾽ ὑμὲ πολλὰ μυσίδδειν ἔπη;
ὁρῆν γὰρ ἔξεσθ᾽ ὡς ἔχοντες ἵκομες.
(Χορός)
βαβαί· νενεύρωται μὲν ἥδε συμφορὰ
δεινῶς, τεθερμῶσθαί γε χεῖρον φαίνεται.
(Λάκων)
1080 ἄφατα. τί κα λέγοι τις; ἀλλ᾽ ὅπᾳ σέλει
παντᾷ τις ἐλσὼν ἁμὶν εἰράναν σέτω.
(Χορός)
καὶ μὴν ὁρῶ καὶ τούσδε τοὺς αὐτόχθονας
ὥσπερ παλαιστὰς ἄνδρας ἀπὸ τῶν γαστέρων
θαἰμάτι᾽ ἀποστέλλοντας· ὥστε φαίνεται
1085 ἀσκητικὸν τὸ χρῆμα τοῦ νοσήματος.
(Αθηναίος)
τίς ἂν φράσεις ποῦ᾽ στιν ἡ (Λυσιστράτη);
ὡς ἄνδρες ἡμεῖς οὑτοιὶ τοιουτοιί.
(Χορός)
χαὔτη ξυνᾴδει χἠτέρα ταύτῃ νόσῳ.
ἦ που πρὸς ὄρθρον σπασμὸς ὑμᾶς λαμβάνει;
(Αθηναίος)
1090 μὰ Δί᾽ ἀλλὰ ταυτὶ δρῶντες ἐπιτετρίμμεθα.
ὥστ᾽ εἴ τις ἡμᾶς μὴ διαλλάξει ταχύ,
οὐκ ἔσθ᾽ ὅπως οὐ Κλεισθένη βινήσομεν.
(Χορός)
εἰ σωφρονεῖτε, θαἰμάτια λήψεσθ᾽, ὅπως
τῶν Ἑρμοκοπιδῶν μή τις ὑμᾶς ὄψεται.
1095 (Αθηναίος) νὴ τὸν Δί᾽ εὖ μέντοι λέγεις.
(Λάκων)
ναὶ τὼ σιὼ
παντᾷ γα. φέρε τὸ ἔσθος ἀμβαλώμεθα.
(Αθηναίος)
ὢ χαίρετ᾽ ὦ Λάκωνες· αἰσχρά γ᾽ ἐπάθομεν.
(Λάκων)
ὦ Πολυχαρείδα δεινά κ᾽ αὖ ᾽πεπόνθεμες,
αἰ εἶδον ἁμὲ τὤνδρες ἀμπεφλασμένως.
| [1050] a besoin d'argent ou désire deux ou trois mines,
qu'il le fasse connaître : nous en avons beaucoup là
dedans, et nous avons des bourses. Si jamais
la paix arrive, ceux qui nous emprunteront
aujourd'hui ne rendront pas ce qu'ils auront reçu.
Nous devons traiter quelques hôtes de Caryste,
honnêtes et gens de coeur. Nous avons de la
purée, un petit porc récemment immolé ; la chair
en sera tendre et délicate. Venez donc chez moi
aujourd'hui, de bonne heure, après le bain, vous et
vos enfants; vous entrerez sans parler à
personne, tout droit comme chez vous, et
hardiment... Mais la porte sera fermée.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Mais voici les
ambassadeurs de Sparte, traînant leurs longues
barbes ; on dirait qu'ils ont un panier attaché
aux cuisses. Salut d'abord, ô Lacédémoniens!
ensuite dites-nous en quel état vous vous trouvez.
UN DES AMBASSADEURS. - Est-il besoin de
vous faire de longs discours ? vous voyez assez notre état.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Oh ! oh ! le mal
acquiert une intensité effrayante ; son ardeur ne
fait qu'empirer.
L'AMBASSADEUR. - A un point inexprimable. Que
vous dirai-je ? Envoyez-nous quelqu'un, et
concluons la paix à tout prix.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Mais j'en vois
d'autres, ce sont des habitants du pays : comme
des lutteurs, ils ne peuvent souffrir aucun
vêtement sur le ventre ; il faut que ce soit une
maladie d'athlète.
UN ATHÉNIEN. - Qui nous dira où est Lysistrata ?
Voici en quel état, nous autres hommes, sommes réduits.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Leur maladie
ressemble aussi à celle des autres. Vous
éprouvez des tensions de nerfs le matin ?
L'ATHÉNIEN. - Oui, certes, et nous ne pouvons
tenir à cet état violent. Et si l'on ne conclut la paix,
il nous faudra absolument tomber sur Clisthène.
CHOEUR DE VIEILLARDS. - Si vous êtes sages,
vous mettrez vos vêtements, de peur d'être
aperçus de ceux qui mutilent les hermès.
L'ATHÉNIEN. - Par ma foi, tu as raison !
L'AMBASSADEUR. - Par les deux jumeaux! c'est
très juste. Couvrons-nous.
L'ATHÉNIEN. - Salut, Lacédémoniens ! nous
sommes dans un piteux état.
L'AMBASSADEUR.- Oui, cher ami ; c'eût été
une triste chose pour nous d'être vus par ces
hommes, avec un tel inconvénient.
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