[4,7] Μικρὸν οὖν διαλιπὼν ὁ Μενέλαος ἀπελθὼν πρὸς τὸν Χαρμίδην,
"Κατείργασται τὸ ἔργον," ἔφη· "καίτοι τὸ πρῶτον ἠρνεῖτο ἰσχυρῶς
ἡ γυνή, δεομένου δέ μου καὶ ὑπομιμνήσκοντος τῆς εὐεργεσίας ἐπένευσεν.
ἀξιοῖ δὲ δικαίαν δέησιν, ὀλίγην αὐτῇ χαρίσασθαι προθεσμίαν ἡμερῶν,
‘ἔστ´ ἂν εἰς τὴν Ἀλεξάνδρειαν ἀφίκωμαι. κώμη γὰρ αὕτη, καὶ ἐν ὄψει τὰ
γινόμενα, καὶ πολλοὶ μάρτυρες.’" "Εἰς μακράν," ὁ Χαρμίδης εἶπε, "δίδως τὴν χάριν.
ἐν πολέμῳ δὲ τίς ἐπιθυμίαν ἀναβάλλεται; στρατιώτης δὲ ἐν χερσὶν ἔχων
μάχην οἶδεν εἰ ζήσεται; τοσαῦται τῶν θανάτων εἰσὶν ὁδοί. αἴτησαί μοι παρὰ
τῆς Τύχης τὴν ἀσφάλειαν, καὶ μενῶ. ἐπὶ πόλεμον νῦν ἐξελεύσομαι βουκόλων·
ἔνδον μου τῆς ψυχῆς ἄλλος πόλεμος κάθηται. στρατιώτης με πορθεῖ τόξον
ἔχων, βέλος ἔχων.
νενίκημαι, πεπλήρωμαι βελῶν· κάλεσον, ἄνθρωπε, ταχὺ τὸν ἰώμενον·
ἐπείγει τὸ τραῦμα. ἅψω πῦρ ἐπὶ τοὺς πολεμίους· ἄλλας δᾷδας ὁ Ἔρως ἀνῆψε
κατ´ ἐμοῦ· τοῦτο πρῶτον, Μενέλαε, σβέσον τὸ πῦρ.
καλὸν τὸ οἰώνισμα πρὸ πολέμου συμβολῆς ἐρωτικὴ συμπλοκή. Ἀφροδίτη με
πρὸς Ἄρεα ἀποστειλάτω."
καὶ ὁ Μενέλαος, "Ἀλλ´ ὁρᾷς," ἔφη, "ὡς οὐκ ἔστι ῥᾴδιον λαθεῖν
αὐτὴν ἐνθάδε τὸν ἄνδρα ὄντα καὶ ταῦτα ἐρῶντα."
καὶ ὁ Χαρμίδης,
"Ἀλλὰ τοῦτό γε ῥᾴδιον," ἔφη, "τὸν Κλειτοφῶντα ἀποφορτίσασθαι."
ὁρῶν οὖν ὁ Μενέλαος τοῦ Χαρμίδου τὴν σπουδὴν καὶ φοβηθεὶς περὶ
ἐμοῦ, ταχύ τι σκήπτεται πιθανὸν καὶ λέγει·
"Βούλει τὴν ἀλήθειαν ἀκοῦσαι τῆς ἀναβολῆς; ἦ γὰρ αὕτη χθὲς ἀφῆκε τὰ
ἔμμηνα, καὶ ἀνδρὶ συνελθεῖν οὐ θέμις." "Οὐκοῦν ἀναμενοῦμεν," ὁ Χαρμίδης
εἶπεν, "ἐνταῦθα τρεῖς ἡμέρας ἢ τέτταρας, αὗται γὰρ ἱκαναί.
ὃ δὲ ἔξεστιν αἰτῶ παρ´ αὐτῆς· εἰς ὀφθαλμοὺς ἡκέτω τοὺς ἐμοὺς καὶ
λόγων μεταδότω· ἀκοῦσαι θέλω φωνῆς, χειρὸς θιγεῖν, ψαῦσαι σώματος·
αὗται γὰρ ἐρώντων παραμυθίαι. ἔξεστι δὲ αὐτὴν καὶ φιλῆσαι·
τοῦτο γὰρ οὐ κεκώλυκεν ἡ γαστήρ."
| [4,7] Au bout de quelque temps, Ménélas revint trouver
Charmidès : « L'affaire est faite, dit-il; sans doute, la dame
a commencé par refuser fermement, mais, à ma prière,
et comme je lui rappelais ce qu'elle me devait, elle a fini
par consentir. Elle ne demande qu'une chose, qui est
raisonnable, c'est que tu lui accordes un délai de quelques
jours, jusqu'à ce que, dit-elle, nous arrivions à Alexandrie.
Car, ici, c'est un village, tout ce qui se passe est
vu, et il y a beaucoup de témoins. — Elle met longtemps,
répondit Charmidès, pour accorder ses faveurs.
En guerre, est-ce que l'on attend pour accomplir ses
désirs ? Et un soldat qui est à deux doigts du combat,
sait-il s'il va vivre ? Il y a tant de chemins qui mènent à
la mort! Obtiens pour moi, de la Fortune, l'assurance
que je suis en sécurité, et j'attendrai. Je suis maintenant
engagé dans une guerre contre des bouviers; mais, à
l'intérieur de mon âme, se livre une autre guerre. Il y a
un soldat qui me ravage, il a un arc, il a des flèches; je
suis vaincu, je suis percé de flèches; appelle, mon ami,
appelle vite le médecin, la blessure est grave. Je vais
porter la flamme chez l'ennemi; mais l'Amour a allumé
ses torches contre moi; commence, Ménélas, par éteindre
ce feu-là. Ce serait un bon présage, avant la rencontre
sur le champ de bataille, qu'une rencontre d'amour.
Que ce soit Aphrodite qui m'envoie vers Arès. » Alors
Ménélas : « Mais tu vois bien, dit-il, qu'il n'est pas facile
ici pour elle de tromper son mari, qui, de plus, est
amoureux d'elle. » Alors Charmidès : « Quant à cela,
dit-il, il est facile d'envoyer Clitophon ailleurs. »
Ménélas, voyant que Charmidès était sérieux, et craignant
pour moi, imagine rapidement une excuse vraisemblable
et dit : « Tu veux savoir la véritable raison de
ce délai ? Hier, a commencé son indisposition mensuelle,
et elle ne peut s'unir à un homme. Nous attendrons
donc, répondit Charmidès, ici même, trois ou quatre
jours; ce sera suffisant. Mais il y a des choses qu'elle
peut faire; demande-les lui pour moi : qu'elle vienne se
montrer à moi, qu'elle parle avec moi; je veux entendre
sa voix, toucher sa main, caresser son corps; ce sont là
des adoucissements, pour les amoureux. Il est aussi
permis de l'embrasser; cela, l'état de son ventre ne l'empêche pas. »
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