Texte grec :
[2,38] Καὶ ὁ Μενέλαος, "Ἀλλὰ σύ μοι δοκεῖς," ἔφη, "μὴ πρωτόπειρος
ἀλλὰ γέρων εἰς Ἀφροδίτην τυγχάνειν, τοσαύτας ἡμῖν καταχέας
γυναικῶν περιεργίας. ἐν μέρει δὲ καὶ τὰ τῶν παίδων ἀντάκουσον.
γυναικὶ μὲν γὰρ πάντα ἐπίπλαστα, καὶ τὰ ῥήματα καὶ τὰ σχήματα·
κἂν εἶναι δόξῃ καλή, τῶν ἀλειμμάτων ἡ πολυπράγμων μηχανή. καὶ
ἔστιν αὐτῆς τὸ κάλλος ἢ μύρων, ἢ τριχῶν βαφῆς, ἢ καὶ φαρμάκων·
ἂν δὲ τῶν πολλῶν τούτων γυμνώσῃς δόλων, ἔοικε κολοιῷ γεγυμνωμένῳ
τῶν τοῦ μύθου πτερῶν. τὸ δὲ κάλλος τὸ παιδικὸν οὐκ
ἀρδεύεται μύρων ὀσφραῖς οὐδὲ δολεραῖς καὶ ἀλλοτρίαις ὀσμαῖς, πάσης
δὲ γυναικῶν μυραλοιφίας ἥδιον ὄδωδεν ὁ τῶν παίδων ἱδρώς.
ἔξεστι δὲ αὐτῷ καὶ πρὸ τῆς ἐν Ἀφροδίτῃ συμπλοκῆς καὶ ἐν παλαίστρᾳ
συμπεσεῖν καὶ φανερῶς περιχυθῆναι, καὶ οὐκ ἔχουσιν αἰσχύνην αἱ
περιπλοκαί· καὶ οὐ μαλθάσσει τὰς ἐν Ἀφροδίτῃ περιπλοκὰς ὑγρότητι
σαρκῶν, ἀλλ´ ἀντιτυπεῖ πρὸς ἄλληλα τὰ σώματα καὶ περὶ τῆς
ἡδονῆς ἀθλεῖ. τὰ δὲ φιλήματα σοφίαν μὲν οὐκ ἔχει γυναικείαν,
οὐδὲ μαγγανεύει τοῖς χείλεσι σινάμωρον ἀπάτην, ὡς δὲ οἶδε φιλεῖ,
καὶ οὐκ ἔστι τέχνης ἀλλὰ τῆς φύσεως τὰ φιλήματα. αὕτη δὲ παιδὸς
φιλήματος εἰκών· εἰ νέκταρ ἐπήγνυτο καὶ χεῖλος ἐγίνετο, τοιαῦτα
ἂν ἔσχες τὰ φιλήματα. φιλῶν δὲ οὐκ ἂν ἔχοις κόρον, ἀλλ´ ὅσον
ἐμφορῇ, διψῇς ἔτι φιλεῖν, καὶ οὐκ ἂν ἀποσπάσειας τὸ στόμα, μέχρις
ἂν ὑφ´ ἡδονῆς ἐκφύγῃς τὰ φιλήματα."
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Traduction française :
[2,38] {traduction peu conforme au texte grec}
Un homme qui nous écoutait, et dont la physionomie annonçait
un esprit délié, nous dit en souriant :
« Quant à moi, je ne grossirai jamais le parti de ceux qui portent
l'offrande de leur tendresse à d'autres divinités qu'aux
femmes. Je les compare à des gens qui cherchent des fleurs
dans un désert aride, pendant qu'ils ont des jardins fertiles où
ils pourraient trouver sans peine tout ce que Flore et le
printemps produisent de plus agréable. Le sexe féminin semble
fait exprès pour les mystères de Vénus : beauté, embonpoint,
douceur de contours, délicatesse des chairs, rien ne manque à
ce sexe enchanteur pour émouvoir les sens et pour rendre le
plaisir parfait. Quel charme d'exercer ses transports sur une
gorge naissante qui fait voir deux boutons de rose au milieu
de deux collines d'albâtre ! Quelles délices de se sentir serré
par deux bras potelés, arrondis avec grâce, et qui opposent leur
entrelacement à la retraite de l'amour ! Non, c'est en vain
qu'un goût qui blesse la nature, prétendrait nous soutenir le
contraire : en embrassant une belle femme, on embrasse
la volupté même ; elle ne donne pas ses baisers, elle les imprime
avec un art qui en relève les attraits, et, lorsqu'elle parvient
au plus vif épanchement de la passion, une agréable fureur
s'empare de son âme, elle soupire, elle parle sans suite ;
ses dents, sa langue, tout se met de la partie ; de simples baisers
ne lui suffisent plus dans cet instant d'ivresse, elle mord, et ses
morsures sont un aiguillon qui anime le plaisir. Enfin, elle succombe
sous l'excès de la volupté qui lui coule de veines en veines ;
on voit nager ses yeux dans les ombres de cette heureuse
mort qui fait la vie de Cythère ; on l'entend haleter, sa bouche
entr'ouverte se colle avec celle de son amant, leurs haleines se
croisent, et, passant de l'un à l'autre, portent leurs baisers
jusqu'au fond de leur sein. Alors leurs coeurs, frappés d'une
atteinte aussi puissante que douce, sortiraient de leur place,
et monteraient sur le bord de leurs lèvres, si les noeuds qui
les arrêtent le permettaient. Pour moi, dans ces précieux
moments, j'ai toujours éprouvé que les dieux nous dédommagent
assez de l'immortalité qu'ils nous refusent. »
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