Texte grec :
[2,28] Ἡ οὖν Πάνθεια ἀναστᾶσα περὶ τὰς βασάνους τῆς Κλειοῦς
ηὐτρεπίζετο καὶ καλεῖν αὐτὴν ἐκέλευεν. ὡς δ´ ἦν ἀφανής, πάλιν ἐπὶ
τὴν θυγατέρα ἵεται καί, "Οὐκ ἐρεῖς," ἔφη, "τὴν συσκευὴν τοῦ δράματος;
ἰδοὺ καὶ ἡ Κλειὼ πέφευγεν." ἡ δὲ ἔτι μᾶλλον ἐθάρσησε
καὶ λέγει· "Τί πλέον εἴπω σοι, τίνα δὲ ἄλλην προσαγάγω πίστιν
τῆς ἀληθείας μείζονα; εἰ παρθενίας ἔστι τις δοκιμασία, δοκίμασον."
"Ἔτι καὶ τοῦτο," ἔφη ἡ Πάνθεια, "λείπεται, ἵνα καὶ μετὰ μαρτύρων
δυστυχῶμεν." ταῦτα ἅμα λέγουσα ἀνεπήδησεν ἔξω.
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Traduction française :
[2,28] Alors Panthie fit appeler Clio, pour arracher de sa bouche
l'aveu de la vérité ; mais, voyant qu'elle ne paraissait point :
« Malheureuse, dit-elle à sa fille, veux-tu t'obstiner à joindre le
mensonge au crime ? S'il te reste encore quelque sentiment d'honneur,
avoue-moi ta faiblesse, explique-m'en l'origine, le progrès et les
circonstances, que je voie enfin si l'on peut y apporter quelque remède.
Voilà Clio disparue, ouvre-moi ton coeur. A présent, ta sincérité est
mon unique ressource. » Leucippe s'arma d'une assurance nouvelle,
en apprenant la fuite de Clio, dont elle redoutait l'indiscrétion.
« Que puis-je vous dire davantage ? répondit-elle à sa mère. Je me
soumets aux examens les plus rigoureux, et je consens que vous
épuisiez sur moi tous les traits de votre indignation, s'il se
trouve que la fleur de ma sagesse ait reçu la moindre flétrissure.
Pouvez-vous me demander une plus forte preuve de mon innocence ?
"Eh quoi, répliqua l'incrédule Panthie, notre disgrâce n'est-elle pas
assez grande ? Faut-il encore que nous cherchions des témoins qui la divulguent ?"
Elle sortit en achevant ces paroles, et laissa Leucippe toute seule.
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