Texte grec :
[2,25] Ἐθάρσησεν οὖν ἡ παρθένος, ὡς ἂν ἐμοῦ διαπεφευγότος, καὶ
λέγει· "Μὴ λοιδόρει μου, μῆτερ, τὴν παρθενίαν· οὐδὲν ἔργον μοι
πέπρακται τοιούτων ῥημάτων ἄξιον, οὐδὲ οἶδα τοῦτον ὅστις ἦν,
εἴτε δαίμων, εἴτε ἥρως, εἴτε λῃστής. ἐκείμην δὲ πεφοβημένη,
μηδὲ ἀνακραγεῖν διὰ τὸν φόβον δυναμένη. φόβος γὰρ γλώττης ἐστὶ
δεσμός. ἓν οἶδα μόνον, οὐδείς μου τὴν παρθενίαν κατῄσχυνε."
καταπεσοῦσα οὖν ἡ Πάνθεια πάλιν ἔστενεν. ἡμεῖς δὲ ἐσκοποῦμεν, καθ´
ἑαυτοὺς γενόμενοι, τί ποιητέον εἴη, καὶ ἐδόκει κράτιστον εἶναι
φεύγειν, πρὶν ἠὼς γένηται καὶ τὸ πᾶν ἡ Κλειὼ βασανιζομένη κατείπῃ.
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Traduction française :
[2,25] Quoique Leucippe fût extrêmement troublée, elle rappela sa
présence d'esprit, surtout lorsqu'elle se vit assurée de mon évasion.
"Cessez, répondit-elle à sa mère, d'outrager ma vertu. Je n'ai rien fait
qui mérite vos reproches. Aucune intelligence ne me liait avec celui
qui est entré dans ma chambre, et j'ignore si c'est un dieu, un héros
ou un voleur. J'étais si surprise et si pénétrée d'effroi, que je n'ai pas eu
seulement la force de crier. La frayeur m'a rendue muette. Tout ce que
je puis vous dire, c'est que ma pudeur est entière, et qu'elle n'a reçu
aucune atteinte".
Panthie, à ce discours qu'elle ne croyait pas, retomba en faiblesse.
Pendant ce temps-là nous songions, Satyrus et moi, à ce que nous
devions faire. Le parti que nous jugeâmes le meilleur fut de prendre
la fuite avant que Clio, pressée par les tourments, ne nous accusât
l'un et l'autre.
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