Texte grec :
[2,20] Ἦν δέ τις αὐτῶν οἰκέτης πολυπράγμων καὶ λάλος καὶ λίχνος
καὶ πᾶν ὅ τι ἂν εἴποι τις, ὄνομα Κώνωψ. οὗτός μοι ἐδόκει πόρρωθεν
ἐπιτηρεῖν τὰ πραττόμενα ἡμῖν· μάλιστα δέ, ὅπερ ἦν, ὑποπτεύσας μή
τι νύκτωρ ἡμῖν πραχθῇ, διενυκτέρευε μέχρι πόρρω τῆς ἑσπέρας,
ἀναπετάσας τοῦ δωματίου τὰς θύρας, ὥστε ἔργον ἦν αὐτὸν λαθεῖν.
ὁ οὖν Σάτυρος, βουλόμενος αὐτὸν εἰς φιλίαν ἀγαγεῖν, προσέπαιζε
πολλάκις καὶ κώνωπα ἐκάλει καὶ ἔσκωπτε τοὔνομα σὺν γέλωτι.
καὶ οὗτος εἰδὼς τοῦ Σατύρου τὴν τέχνην προσεποιεῖτο μὲν ἀντιπαίζειν
καὶ αὐτός, ἐνετίθει δὲ τῇ παιδιᾷ τῆς γνώμης τὸ ἄσπονδον.
λέγει δὴ πρὸς αὐτόν· "Ἐπειδὴ καταμωκᾷ μου καὶ τοὔνομα, φέρε
σοι μῦθον ἀπὸ κώνωπος εἴπω."
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Traduction française :
[2,20] il ne s'agissait que d'écarter un esclave qui nous embarrassait.
On l'appelait Conops. C'était un homme qui se piquait de zèle pour
Panthie ; d'ailleurs curieux, babillard, gourmand, et sujet
à plusieurs autres vices.
Depuis quelques jours, il observait d'un oeil malin nos actions et
nos démarches, et même, soupçonnant quelque chose de notre dessein,
il passait souvent la meilleure partie de la nuit à veiller sur la porte
de sa chambre, d'où il pouvait découvrir ceux qui s'approchaient
du corridor. Cet Argus était difficile à surprendre, et nous avions
besoin d'une adresse extrême pour échapper à ses regards. Satyrus
entreprit de l'apprivoiser. Il ne perdait aucune occasion de s'entretenir
avec lui ; ils jouaient, ils badinaient ensemble. Conops avait la vue
trop fine pour ne pas pénétrer où tendaient les caresses dont on
l'accablait, mais il cachait sa défiance et se ménageait de loin
le plaisir de nous faire de la peine.
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