HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

XÉNOPHON, La République des Athéniens (texte complet)

Chapitre 3, par 10

  Chapitre 3, par 10

[3,10] Δοκοῦσι δὲ Ἀθηναῖοι καὶ τοῦτό μοι οὐκ ὀρθῶς βουλεύεσθαι, ὅτι τοὺς χείρους αἱροῦνται ἐν ταῖς πόλεσι ταῖς στασιαζούσαις. οἱ δὲ τοῦτο γνώμῃ ποιοῦσιν. εἰ μὲν γὰρ ᾑροῦντο τοὺς βελτίους, ᾑροῦντ´ ἂν οὐχὶ τοὺς ταὐτὰ γιγνώσκοντας σφίσιν αὐτοῖς· ἐν οὐδεμιᾷ γὰρ πόλει τὸ βέλτιστον εὔνουν ἐστὶ τῷ δήμῳ, ἀλλὰ τὸ κάκιστον ἐν ἑκάστῃ ἐστὶ πόλει εὔνουν τῷ δήμῳ· οἱ γὰρ ὅμοιοι τοῖς ὁμοίοις εὖνοί εἰσι. διὰ ταῦτα οὖν Ἀθηναῖοι τὰ σφίσιν αὐτοῖς προσήκοντα αἱροῦνται. ὁποσάκις δ´ ἐπεχείρησαν αἱρεῖσθαι τοὺς βελτίστους, οὐ συνήνεγκεν αὐτοῖς, ἀλλ´ ἐντὸς ὀλίγου χρόνου δῆμος ἐδούλευσεν ἐν Βοιωτοῖς· τοῦτο δὲ ὅτε Μιλησίων εἵλοντο τοὺς βελτίστους, ἐντὸς ὀλίγου χρόνου ἀποστάντες τὸν δῆμον κατέκοψαν· τοῦτο δὲ ὅτε εἵλοντο Λακεδαιμονίους ἀντὶ Μεσσηνίων, ἐντὸς ὀλίγου χρόνου Λακεδαιμόνιοι καταστρεψάμενοι Μεσσηνίους ἐπολέμουν Ἀθηναίοις. Ὑπολάβοι δέ τις ἂν ὡς οὐδεὶς ἄρα ἀδίκως ἠτίμωται Ἀθήνησιν. ἐγὼ δέ φημί τινας εἶναι οἳ ἀδίκως ἠτίμωνται. ὀλίγοι μέντοι τινές εἰσιν· ἀλλ´ οὐκ ὀλίγων δεῖ τῶν ἐπιθησομένων τῇ δημοκρατίᾳ τῇ Ἀθήνησιν, ἐπεί τοι καὶ οὕτως ἔχει, οὐδὲν ἐνθυμεῖσθαι ἀνθρώπους οἵτινες δικαίως ἠτίμωνται, ἀλλ´ εἴ τινες ἀδίκως. πῶς ἂν οὖν ἀδίκως οἴοιτό τις ἂν τοὺς πολλοὺς ἠτιμῶσθαι Ἀθήνησιν, ὅπου δῆμός ἐστιν ἄρχων τὰς ἀρχάς; ἐκ δὲ τοῦ μὴ δικαίως ἄρχειν μηδὲ λέγειν τὰ δίκαια μηδὲ πράττειν, ἐκ τοιούτων ἄτιμοί εἰσιν Ἀθήνησι. ταῦτα χρὴ λογιζόμενον μὴ νομίζειν εἶναί τι δεινὸν ἀπὸ τῶν ἀτίμων Ἀθήνησιν. [3,10] Les Athéniens paraissent encore mal inspirés en ce que, dans les cités divisées, ils prennent le parti des classes inférieures. Mais ils le font par calcul ; car s’ils prenaient le parti des classes supérieures, ils soutiendraient des gens animés de sentiments contraires aux leurs ; car en aucun Etat les honnêtes gens ne sont favorables à la démocratie ; c’est la populace qui dans chaque cité sympathise avec les démocrates. Voilà pourquoi les Athéniens soutiennent ceux dont les sentiments s’accordent aux leurs. 11. Toutes les fois qu’ils ont essayé de soutenir l’aristocratie, ils n’ont pas eu à s’en louer et le peuple n’a pas tardé à devenir esclave. Le secours porté aux Béotiens... Une autre fois, quand ils prirent le parti de l’aristocratie de Milet, le résultat ne se fit guère attendre, et, après une sorte de sécession, ils mutilèrent la démocratie. Enfin, lorsqu’ils prirent parti pour les Lacédémoniens, au lieu des Messéniens, peu de temps après les Lacédémoniens, ayant subjugué les Messéniens, firent la guerre à Athènes. 12. On pourrait croire que personne à Athènes ne perd injustement ses droits civiques. Je reconnais qu’il y en a qui ont été injustement privés de leurs droits, mais ils sont en petit nombre. Or ce n’est pas avec un petit nombre qu’on peut attaquer la démocratie athénienne. D’ailleurs c’est un fait reconnu que l’esprit d’entreprise n’est pas le fait d’hommes condamnés justement, mais d’hommes injustement condamnés. 13. Comment donc pourrait-on croire que beaucoup d’hommes soient justement écartés des charges publiques à Athènes, où c’est le peuple qui les exerce ? L’injustice dans l’exercice d’une magistrature, un langage ou une conduite contraire aux lois, telles sont les fautes pour lesquelles on est dégradé à Athènes. Quand on réfléchit à cela, on ne peut pas croire qu’Athènes ait rien à craindre des citoyens qu’on a privés de leurs droits civils.


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Dernière mise à jour : 15/06/2007