HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Mémorables, livre I

Chapitre 5

  Chapitre 5

[1,5] (1) Εἰ δὲ δὴ καὶ ἐγκράτεια καλόν τε κἀγαθὸν ἀνδρὶ κτῆμά ἐστιν, ἐπισκεψώμεθα εἴ τι προυβίβαζε λέγων εἰς ταύτην τοιάδε· « ἄνδρες, εἰ πολέμου ἡμῖν γενομένου βουλοίμεθα ἑλέσθαι ἄνδρα, ὑφοὗ μάλιστἂν αὐτοὶ μὲν σῳζοίμεθα, τοὺς δὲ πολεμίους χειροίμεθα, ἆρὅντινα (ἂν) αἰσθανοίμεθα ἥττω γαστρὸς οἴνου ἀφροδισίων πόνου ὕπνου, τοῦτον ἂν αἱροίμεθα; Καὶ πῶς ἂν οἰηθείημεν τὸν τοιοῦτον ἡμᾶς σῶσαι τοὺς πολεμίους κρατῆσαι; (2) Εἰ δἐπὶ τελευτῇ τοῦ βίου γενόμενοι βουλοίμεθά τῳ ἐπιτρέψαι παῖδας ἄρρενας παιδεῦσαι θυγατέρας παρθένους διαφυλάξαι χρήματα διασῶσαι, ἆρἀξιόπιστον εἰς ταῦθἡγησόμεθα τὸν ἀκρατῆ; Δούλῳ δἀκρατεῖ ἐπιτρέψαιμεν ἂν βοσκήματα ταμιεῖα ἔργων ἐπιστασίαν; Διάκονον δὲ καὶ ἀγοραστὴν τοιοῦτον ἐθελήσαιμεν ἂν προῖκα λαβεῖν; (3) Ἀλλὰ μὴν εἴ γε μηδὲ δοῦλον ἀκρατῆ δεξαίμεθἄν, πῶς οὐκ ἄξιον αὐτόν γε φυλάξασθαι τοιοῦτον γενέσθαι; Καὶ γὰρ οὐχ ὥσπερ οἱ πλεονέκται τῶν ἄλλων ἀφαιρούμενοι χρήματα ἑαυτοὺς δοκοῦσι πλουτίζειν, οὕτως ἀκρατὴς τοῖς μὲν ἄλλοις βλαβερός, ἑαυτῷ δὠφέλιμος, ἀλλὰ κακοῦργος μὲν τῶν ἄλλων, ἑαυτοῦ δὲ πολὺ κακουργότερος, εἴ γε κακουργότατόν ἐστι μὴ μόνον τὸν οἶκον τὸν ἑαυτοῦ φθείρειν, ἀλλὰ καὶ τὸ σῶμα καὶ τὴν ψυχήν· (4) ἐν συνουσίᾳ δὲ τίς ἂν ἡσθείη τῷ τοιούτῳ, ὃν εἰδείη τῷ ὄψῳ τε καὶ τῷ οἴνῳ χαίροντα μᾶλλον τοῖς φίλοις καὶ τὰς πόρνας ἀγαπῶντα μᾶλλον τοὺς ἑταίρους; Ἆρά γε οὐ χρὴ πάντα ἄνδρα, ἡγησάμενον τὴν ἐγκράτειαν ἀρετῆς εἶναι κρηπῖδα, ταύτην πρῶτον ἐν τῇ ψυχῇ κατασκευάσασθαι; (5) Τίς γὰρ ἄνευ ταύτης μάθοι τι ἂν ἀγαθὸν μελετήσειεν ἀξιολόγως; τίς οὐκ ἂν ταῖς ἡδοναῖς δουλεύων αἰσχρῶς διατεθείη καὶ τὸ σῶμα καὶ τὴν ψυχήν; Ἐμοὶ μὲν δοκεῖ νὴ τὴν Ἥραν ἐλευθέρῳ μὲν ἀνδρὶ εὐκτὸν εἶναι μὴ τυχεῖν δούλου τοιούτου, δουλεύοντα δὲ ταῖς τοιαύταις ἡδοναῖς ἱκετευτέον τοὺς θεοὺς δεσποτῶν ἀγαθῶν τυχεῖν· οὕτω γὰρ ἂν μόνως τοιοῦτος σωθείη. » (6) Τοιαῦτα δὲ λέγων ἔτι ἐγκρατέστερον τοῖς ἔργοις τοῖς λόγοις ἑαυτὸν ἐπεδείκνυεν· οὐ γὰρ μόνον τῶν διὰ τοῦ σώματος ἡδονῶν ἐκράτει, ἀλλὰ καὶ τῆς διὰ τῶν χρημάτων, νομίζων τὸν παρὰ τοῦ τυχόντος χρήματα λαμβάνοντα δεσπότην ἑαυτοῦ καθιστάναι καὶ δουλεύειν δουλείαν οὐδεμιᾶς ἧττον αἰσχράν. [1,5] CHAPITRE V : LEÇON DE SOCRATE SUR LA TEMPÉRANCE. I. S'il est vrai que la tempérance aussi soit pour l'homme une belle et utile acquisition, examinons s'il faisait faire des progrès dans cette vertu, quand il disait : « Mes amis, s'il nous survenait une guerre et que nous voulions choisir l'homme le plus propre à nous sauver et à soumettre les ennemis, irions-nous choisir celui que nous saurions esclave de son ventre, du vin, des plaisirs de l'amour, de la mollesse et du sommeil ? Comment penser qu'un tel homme puisse nous sauver ou vaincre les ennemis ? 2. Et si, arrivés à la fin de notre vie, nous voulions charger quelqu'un d'élever nos garçons, de garder l'honneur de nos filles, de sauver nos biens, est-ce que nous croirions l'homme intempérant digne d'une telle confiance ? Confierions-nous à un esclave intempérant nos troupeaux, nos celliers, la surveillance de nos travaux champêtres ? Consentirions-nous même à prendre gratuitement un tel esclave pour nous servir et acheter nos provisions ? 3. Mais, puisque nous ne voudrions pas même d'esclave intempérant, n'est-ce pas un devoir pour le maître lui-même de se garder de l'intempérance ? Il n'en est pas en effet de l'intempérant comme de l'avare. Celui-ci, en prenant le bien des autres, croit s'enrichir lui-même. L'intempérant, en nuisant aux autres, n'y gagne rien pour lui-même; au contraire, s'il fait du mal aux autres, il s'en fait plus à lui-même, puisque c'est le comble du mal de ruiner, en même temps que sa maison, son corps et son âme. 4. Et, dans le commerce de la vie, qui peut se plaire avec un homme qu'il sait plus attaché à la bonne chère et au vin qu'à ses amis et qui aime mieux les prostituées que ses camarades ? N'est-ce pas un devoir pour tout homme qui regarde la tempérance comme le fonde-ment de la vertu, de l'affermir d'abord dans son âme ? 5. Car, sans elle, qui peut apprendre quelque chose de bien et le mettre en pratique dignement ? Quel homme esclave de ses passions ne dégrade pas honteusement son corps et son âme ? Il me semble à moi, par Hèra, qu'un homme libre doit souhaiter de n'avoir pas un tel esclave et que celui qui est asservi à ses passions doit demander aux dieux de tomber sur des maîtres vertueux, car c'est le seul moyen qu'il ait de se sauver. » 6. Voilà ce qu'il disait et il se montrait encore plus tempérant dans sa conduite que dans ses paroles; car il était maître non seulement des plaisirs des sens, mais encore de ceux que procure la richesse. Il pensait qu'en recevant de l'argent de n'importe qui, on se donne un maître et qu'on se condamne à la plus honteuse des servitudes.


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Dernière mise à jour : 4/11/2005