HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre VI

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Texte grec :

[6,4,0] CHAPITRE IV. (1) Ἐκ δὲ τούτου οἱ μὲν Ἀθηναῖοι τάς τε φρουρὰς ἐκ τῶν πόλεων ἀπῆγον καὶ Ἰφικράτην καὶ τὰς ναῦς μετεπέμποντο, καὶ ὅσα ὕστερον ἔλαβε μετὰ τοὺς ὅρκους τοὺς ἐν Λακεδαίμονι γενομένους, πάντα ἠνάγκασαν ἀποδοῦναι. (2) Λακεδαιμόνιοι μέντοι ἐκ μὲν τῶν ἄλλων πόλεων τούς τε ἁρμοστὰς καὶ τοὺς φρουροὺς ἀπήγαγον, Κλεόμβροτον δὲ ἔχοντα τὸ ἐν Φωκεῦσι στράτευμα καὶ ἐπερωτῶντα τὰ οἴκοι τέλη τί χρὴ ποιεῖν, Προθόου λέξαντος ὅτι αὐτῷ δοκοίη διαλύσαντας τὸ στράτευμα κατὰ τοὺς ὅρκους καὶ περιαγγείλαντας ταῖς πόλεσι συμβαλέσθαι εἰς τὸν ναὸν τοῦ Ἀπόλλωνος ὁπόσον βούλοιτο ἑκάστη πόλις, ἔπειτα εἰ μή τις ἐῴη αὐτονόμους τὰς πόλεις εἶναι, τότε πάλιν παρακαλέσαντας, ὅσοι τῇ αὐτονομίᾳ βούλοιντο βοηθεῖν, ἄγειν ἐπὶ τοὺς ἐναντιουμένους· οὕτω γὰρ ἂν ἔφη οἴεσθαι τούς τε θεοὺς εὐμενεστάτους εἶναι καὶ τὰς πόλεις ἥκιστ᾽ ἂν ἄχθεσθαι· (3) ἡ δ᾽ ἐκκλησία ἀκούσασα ταῦτα ἐκεῖνον μὲν φλυαρεῖν ἡγήσατο· ἤδη γάρ, ὡς ἔοικε, τὸ δαιμόνιον ἦγεν· ἐπέστειλαν δὲ τῷ Κλεομβρότῳ μὴ διαλύειν τὸ στράτευμα, ἀλλ᾽ εὐθὺς ἄγειν ἐπὶ τοὺς Θηβαίους, εἰ μὴ αὐτονόμους ἀφίοιεν τὰς πόλεις. (Ὁ δὲ Κλεόμβροτος, ἐπειδὴ ἐπύθετο τὴν εἰρήνην γεγενημένην, πέμψας πρὸς τοὺς ἐφόρους ἠρώτα τί χρὴ ποιεῖν· οἱ δ᾽ ἐκέλευσαν αὐτὸν στρατεύειν ἐπὶ τοὺς Θηβαίους, εἰ μὴ ἀφίοιεν τὰς Βοιωτίας πόλεις αὐτονόμους.) Ἐπεὶ οὖν ᾔσθετο οὐχ ὅπως τὰς πόλεις ἀφιέντας, ἀλλ᾽ οὐδὲ τὸ στράτευμα διαλύοντας, (ὡς ἀντετάττοντο πρὸς αὐτούς), οὕτω δὴ ἄγει τὴν στρατιὰν εἰς τὴν Βοιωτίαν. Καὶ ᾗ μὲν οἱ Θηβαῖοι ἐμβαλεῖν αὐτὸν ἐκ τῶν Φωκέων προσεδόκων καὶ ἐπὶ στενῷ τινι ἐφύλαττον οὐκ ἐμβάλλει· διὰ Θισβῶν δὲ ὀρεινὴν καὶ ἀπροσδόκητον πορευθεὶς ἀφικνεῖται εἰς Κρεῦσιν, καὶ τὸ τεῖχος αἱρεῖ, καὶ τριήρεις τῶν Θηβαίων δώδεκα λαμβάνει. (4) Ταῦτα δὲ ποιήσας καὶ ἀναβὰς ἀπὸ τῆς θαλάττης, ἐστρατοπεδεύσατο ἐν Λεύκτροις τῆς Θεσπικῆς. Οἱ δὲ Θηβαῖοι ἐστρατοπεδεύσαντο ἐπὶ τῷ ἀπαντικρὺ λόφῳ οὐ πολὺ διαλείποντες, οὐδένας ἔχοντες συμμάχους ἀλλ᾽ ἢ τοὺς Βοιωτούς. Ἔνθα δὴ τῷ Κλεομβρότῳ οἱ μὲν φίλοι προσιόντες ἔλεγον· (5) « Ὦ Κλεόμβροτε, εἰ ἀφήσεις τοὺς Θηβαίους ἄνευ μάχης, κινδυνεύσεις ὑπὸ τῆς πόλεως τὰ ἔσχατα παθεῖν. ἀναμνησθήσονται γάρ σου καὶ ὅτε εἰς Κυνὸς κεφαλὰς ἀφικόμενος οὐδὲν τῆς χώρας τῶν Θηβαίων ἐδῄωσας, καὶ ὅτε ὕστερον στρατεύων ἀπεκρούσθης τῆς ἐμβολῆς, Ἀγησιλάου ἀεὶ ἐμβάλλοντος διὰ τοῦ Κιθαιρῶνος. Εἴπερ οὖν ἢ σαυτοῦ κήδῃ ἢ τῆς πατρίδος ἐπιθυμεῖς, ἀκτέον ἐπὶ τοὺς ἄνδρας. οἱ μὲν φίλοι τοιαῦτα ἔλεγον· οἱ δ᾽ ἐναντίοι: Νῦν δή, ἔφασαν, δηλώσει ὁ ἀνὴρ εἰ τῷ ὄντι κήδεται τῶν Θηβαίων, ὥσπερ λέγεται. » (6) Ὁ μὲν δὴ Κλεόμβροτος ταῦτα ἀκούων παρωξύνετο πρὸς τὸ μάχην συνάπτειν. Τῶν δ᾽ αὖ Θηβαίων οἱ προεστῶτες ἐλογίζοντο ὡς εἰ μὴ μαχοῖντο, ἀποστήσοιντο μὲν αἱ περιοικίδες αὐτῶν πόλεις, αὐτοὶ δὲ πολιορκήσοιντο· εἰ δὲ μὴ ἕξοι ὁ δῆμος ὁ Θηβαίων τἀπιτήδεια, ὅτι κινδυνεύσοι καὶ ἡ πόλις αὐτοῖς ἐναντία γενέσθαι. ἅτε δὲ καὶ πεφευγότες πρόσθεν πολλοὶ αὐτῶν ἐλογίζοντο κρεῖττον εἶναι μαχομένους ἀποθνῄσκειν ἢ πάλιν φεύγειν. (7) Πρὸς δὲ τούτοις παρεθάρρυνε μέν τι αὐτοὺς καὶ ὁ χρησμὸς ὁ λεγόμενος ὡς δέοι ἐνταῦθα Λακεδαιμονίους ἡττηθῆναι ἔνθα τὸ τῶν παρθένων ἦν μνῆμα, αἳ λέγονται διὰ τὸ βιασθῆναι ὑπὸ Λακεδαιμονίων τινῶν ἀποκτεῖναι ἑαυτάς. Καὶ ἐκόσμησαν δὴ τοῦτο τὸ μνῆμα οἱ Θηβαῖοι πρὸ τῆς μάχης. ἀπηγγέλλετο δὲ καὶ ἐκ τῆς πόλεως αὐτοῖς ὡς οἵ τε νεῲ πάντες αὐτόματοι ἀνεῴγοντο, αἵ τε ἱέρειαι λέγοιεν ὡς νίκην οἱ θεοὶ φαίνοιεν. Ἐκ δὲ τοῦ Ἡρακλείου καὶ τὰ ὅπλα ἔφασαν ἀφανῆ εἶναι, ὡς τοῦ Ἡρακλέους εἰς τὴν μάχην ἐξωρμημένου. Οἱ μὲν δή τινες λέγουσιν ὡς ταῦτα πάντα τεχνάσματα ἦν τῶν προεστηκότων. (8) Εἰς δ᾽ οὖν τὴν μάχην τοῖς μὲν Λακεδαιμονίοις πάντα ἐναντία ἐγίγνετο, τοῖς δὲ πάντα καὶ ὑπὸ τῆς τύχης κατωρθοῦτο. Ἦν μὲν γὰρ μετ᾽ ἄριστον τῷ Κλεομβρότῳ ἡ τελευταία βουλὴ περὶ τῆς μάχης· ἐν δὲ τῇ μεσημβρίᾳ ὑποπινόντων καὶ τὸν οἶνον παροξῦναί τι αὐτοὺς ἔλεγον. (9) Ἐπεὶ δὲ ὡπλίζοντο ἑκάτεροι καὶ πρόδηλον ἤδη ἦν ὅτι μάχη ἔσοιτο, πρῶτον μὲν ἀπιέναι ὡρμημένων ἐκ τοῦ Βοιωτίου στρατεύματος τῶν τὴν ἀγορὰν παρεσκευακότων καὶ σκευοφόρων τινῶν καὶ τῶν οὐ βουλομένων μάχεσθαι, περιιόντες κύκλῳ οἵ τε μετὰ τοῦ Ἱέρωνος μισθοφόροι καὶ οἱ τῶν Φωκέων πελτασταὶ καὶ τῶν ἱππέων Ἡρακλεῶται καὶ Φλειάσιοι ἐπιθέμενοι τοῖς ἀπιοῦσιν ἐπέστρεψάν τε αὐτοὺς καὶ κατεδίωξαν πρὸς τὸ στρατόπεδον τὸ τῶν Βοιωτῶν· ὥστε πολὺ μὲν ἐποίησαν μεῖζόν τε καὶ ἁθροώτερον ἢ πρόσθεν τὸ τῶν Βοιωτῶν στράτευμα.

Traduction française :

[6,4,0] CHAPITRE IV. 1. Là-dessus, les Athéniens retirèrent leurs garnisons des villes et ils rappelèrent Iphicrate et la flotte et le contraignirent à rendre tout ce qu'il avait pris après les serments prêtés à Lacédémone. 2. De leur côté, les Lacédémoniens retirèrent leurs harmostes et leurs garnisons de toutes les villes, à l'exception de Cléombrotos, qui commandait leur armée en Phocide. Lorsqu'il demanda aux autorités de son pays ce qu'il devait faire, Prothoos déclara qu'à son avis, il fallait licencier l'armée comme on l'avait juré et faire dire à toutes les cités d'apporter au temple d'Apollon la contribution que chacune d'elles jugerait à propos, qu'ensuite si quelque État mettait obstacle à l'indépendance des villes, il fallait rappeler tous ceux qui voulaient la défendre et marcher contre ceux qui s'y opposaient. « Je crois, poursuivit-il, que cette conduite nous rendrait les dieux plus propices et ennuierait moins les villes. » 3. Après l'avoir entendu, l'assemblée jugea que son discours n'était qu'un simple bavardage. Il semble en effet que déjà elle était sous l'influence d'un mauvais génie. On envoya dire à Cléombrotos de ne pas licencier l'armée, mais de marcher droit contre les Thébains, s'ils ne laissaient pas leur autonomie aux villes. (Quand Cléombrotos apprit que la paix était faite, il envoya demander aux éphores ce qu'il devait faire. Ceux-ci lui enjoignirent de marcher contre les Thébains, s'ils ne laissaient pas leur autonomie aux villes). Lors donc qu'il apprit que non seulement ils s'opposaient à la liberté des villes, mais qu'ils ne licenciaient même pas leur armée, qu'ils voulaient opposer aux Lacédémoniens, alors il conduisit les troupes en Béotie. Les Thébains l'attendaient au sortir de la Phocide en un passage étroit qu'ils gardaient. Il ne passa point par là; mais, prenant par Thisbes une route montagneuse où on ne l'attendait pas, il gagna Creusis, prit la ville et s'empara de douze trières qui appartenaient aux Thébains. 4. Après quoi, quittant la mer, il gravit la montagne et alla camper à Leuctres sur le territoire de Thespies. Les Thébains vinrent camper en face de lui sur une colline assez rapprochée, sans autres alliés que les Béotiens. Là ses amis vinrent trouver Cléombrotos et lui dirent : 5. « Cléombrotos, si tu laisses aller les Thébains sans combat, tu risques d'être traité par la cité avec la dernière rigueur. On se souviendra de ta conduite, lorsque, arrivé à Cynocéphale, tu ne ravageas aucune parcelle du territoire thébain, et lorsque dans l'expédition suivante, tu fus arrêté au passage, tandis qu'Agésilas ne manquait pas de fondre sur eux par le Cithéron. Si donc tu as souci de ton salut et si tu désires revoir ta patrie, il faut marcher contre ces gens-là. » Voilà ce que lui dirent ses amis. Quant à ses adversaires, ils disaient : « C'est à présent que cet homme va faire voir s'il est vraiment porté pour les Thébains, comme on le dit. » 6. Ces discours excitaient Cléombrotos à livrer bataille. De leur côté, les chefs des Thébains considéraient que, s'ils n'engageaient pas l'action, les villes circonvoisines feraient défection et qu'eux-mêmes seraient assiégés et que, si les vivres venaient à manquer au peuple de Thèbes, il se pourrait que la ville leur devînt hostile. Comme beaucoup d'entre eux avaient été exilés auparavant, ils se disaient qu'il valait mieux mourir en combattant que de subir un nouvel exil. 7. Une autre chose encore les enhardissait, c'était un oracle qui courait, d'après lequel les Lacédémoniens devaient être battus à l'endroit où se trouvait le tombeau des jeunes filles qui, disait-on, s'étaient tuées pour avoir été violées par certains Lacédémoniens. Et les Thébains avaient décoré ce monument avant la bataille. On leur annonçait aussi de la ville que tous les temples s'étaient ouverts d'eux-mêmes et que les prêtresses annonçaient que les dieux présageaient la victoire. On disait aussi que les armes avaient disparu du temple d'Héraclès, comme si Héraclès en était parti pour le combat. Mais quelques-uns prétendent que tout cela n'était que des artifices de chefs. 8. Quoi qu'il en soit, tout, pour cette bataille, était contraire aux Lacédémoniens, tandis que les autres avaient tout pour eux, même les faveurs de la fortune. En effet ce fut après déjeuner que Cléombrotos tint son dernier conseil au sujet de la bataille. C'était l'heure de midi, on avait un peu bu et le vin avait quelque peu monté les têtes. 9. Comme on s'armait des deux côtés et qu'il était évident qu'on allait livrer bataille, tout d'abord les approvisionneurs, quelques porteurs de bagages et ceux qui ne voulaient pas combattre se mirent en mouvement pour s'éloigner de l'armée béotienne. Mais les mercenaires sous les ordres d'Hiéron, les peltastes des Phocidiens, et, parmi les cavaliers, ceux d'Hèraclée et de Phliunte, faisant un circuit, les chargèrent, les mirent en fuite et les poursuivirent jusqu'au camp des Béotiens, ce qui eut pour effet de rendre l'armée béotienne beaucoup plus nombreuse et plus dense qu'elle ne l'était auparavant.





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Dernière mise à jour : 24/05/2007