HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre VI

φάλαγγος



Texte grec :

[6,2,30] Ἐν δὲ τοῖς μεθ᾽ ἡμέραν πλοῖς ἀπὸ σημείων τοτὲ μὲν ἐπὶ κέρως ἦγε, τοτὲ δ᾽ ἐπὶ φάλαγγος· ὥστε ἅμα μὲν ἔπλεον, ἅμα δὲ πάντα ὅσα εἰς ναυμαχίαν καὶ ἠσκηκότες καὶ ἐπιστάμενοι εἰς τὴν <ὑπὸ> τῶν πολεμίων, ὡς ᾤοντο, κατεχομένην θάλατταν ἀφικνοῦντο. Καὶ τὰ μὲν πολλὰ ἐν τῇ πολεμίᾳ καὶ ἠρίστων καὶ ἐδείπνουν· διὰ δὲ τὸ τἀναγκαῖα μόνον πράττειν καὶ τὰς βοηθείας ἔφθανεν ἀναγόμενος καὶ ταχὺ ἐπέραινε. (31) Περὶ δὲ τὸν Μνασίππου θάνατον ἐτύγχανεν ὢν τῆς Λακωνικῆς περὶ τὰς Σφαγίας. Εἰς τὴν Ἠλείαν δὲ ἀφικόμενος καὶ παραπλεύσας τὸ τοῦ Ἀλφειοῦ στόμα ὑπὸ τὸν Ἰχθῦν καλούμενον ὡρμίσατο. Τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ ἐντεῦθεν ἀνήγετο ἐπὶ τῆς Κεφαλληνίας, οὕτω καὶ τεταγμένος καὶ τὸν πλοῦν ποιούμενος ὡς, εἰ δέοι, πάντα ὅσα χρὴ παρεσκευασμένος ναυμαχοίη. Καὶ γὰρ τὰ περὶ τοῦ Μνασίππου αὐτόπτου μὲν οὐδενὸς ἠκηκόει, ὑπώπτευε δὲ μὴ ἀπάτης ἕνεκα λέγοιτο, καὶ ἐφυλάττετο· ἐπεὶ μέντοι ἀφίκετο εἰς τὴν Κεφαλληνίαν, ἐνταῦθα δὴ σαφῶς ἐπύθετο, καὶ ἀνέπαυε τὸ στράτευμα. (32) Οἶδα μὲν οὖν ὅτι ταῦτα πάντα, ὅταν οἴωνται ναυμαχήσειν ἄνθρωποι, καὶ ἀσκεῖται καὶ μελετᾶται· ἀλλὰ τοῦτο ἐπαινῶ, ὅτι ἐπεὶ ἀφικέσθαι ταχὺ ἔδει ἔνθα τοῖς πολεμίοις ναυμαχήσειν ᾤετο, ηὕρετο ὅπως μήτε διὰ τὸν πλοῦν ἀνεπιστήμονας εἶναι τῶν εἰς ναυμαχίαν μήτε διὰ τὸ ταῦτα μελετᾶν βραδύτερόν τι ἀφικέσθαι. (33) Καταστρεψάμενος δὲ τὰς ἐν τῇ Κεφαλληνίᾳ πόλεις ἔπλευσεν εἰς Κέρκυραν. Ἐκεῖ δὲ πρῶτον μὲν ἀκούσας ὅτι προσπλέοιεν δέκα τριήρεις παρὰ Διονυσίου, βοηθήσουσαι τοῖς Λακεδαιμονίοις, αὐτὸς ἐλθὼν καὶ σκεψάμενος τῆς χώρας ὅθεν τούς τε προσπλέοντας δυνατὸν ἦν ὁρᾶν καὶ τοὺς σημαίνοντας εἰς τὴν πόλιν καταφανεῖς εἶναι, ἐνταῦθα κατέστησε τοὺς σκοπούς. (34) Κἀκείνοις μὲν συνέθετο προσπλεόντων τε καὶ ὁρμούντων ὡς δέοι σημαίνειν· αὐτὸς δὲ τῶν τριηράρχων προσέταξεν εἴκοσιν, οὓς δεήσοι, ἐπεὶ κηρύξειεν, ἀκολουθεῖν· εἰ δέ τις μὴ ἀκολουθήσοι, προεῖπε μὴ μέμψεσθαι τὴν δίκην. Ἐπεὶ δ᾽ ἐσημάνθησαν προσπλέουσαι καὶ ἐκηρύχθη, ἀξία ἐγένετο θέας ἡ σπουδή· οὐδεὶς γὰρ ὅστις οὐ δρόμῳ τῶν μελλόντων πλεῖν εἰσέβη εἰς τὰς ναῦς. (35) Πλεύσας δὲ ἔνθα ἦσαν αἱ πολέμιαι τριήρεις, καταλαμβάνει ἀπὸ μὲν τῶν ἄλλων τριήρων εἰς τὴν γῆν τοὺς ἄνδρας ἐκβεβηκότας, Μελάνιππος μέντοι ὁ Ῥόδιος τοῖς τε ἄλλοις συνεβούλευε μὴ μένειν ἐνταῦθα καὶ αὐτὸς πληρωσάμενος τὴν ναῦν ἐξέπλει. ἐκεῖνος μὲν οὖν καίπερ ἀπαντῶν ταῖς Ἰφικράτους ναυσὶν ὅμως ἀπέφυγεν· αἱ δὲ ἀπὸ Συρακουσῶν νῆες ἅπασαι ἑάλωσαν αὐτοῖς ἀνδράσιν. (36) Ὁ μέντοι Ἰφικράτης τὰς μὲν τριήρεις ἀκρωτηριασάμενος ἕλκων κατηγάγετο εἰς τὸν τῶν Κερκυραίων λιμένα, τῶν δὲ ἀνδρῶν συνέβη ἑκάστῳ τακτὸν ἀργύριον ἀποτεῖσαι, πλὴν Κρινίππου τοῦ ἄρχοντος· τοῦτον δ᾽ ἐφύλαττεν, ὡς ἢ πραξόμενος πάμπολλα χρήματα ἢ ὡς πωλήσων. Κἀκεῖνος μὲν ὑπὸ λύπης αὐθαιρέτῳ θανάτῳ ἀποθνῄσκει, τοὺς δ᾽ ἄλλους ὁ Ἰφικράτης ἀφῆκε, Κερκυραίους ἐγγυητὰς δεξάμενος τῶν χρημάτων. (37) Καὶ τοὺς μὲν ναύτας γεωργοῦντας τοῖς Κερκυραίοις τὸ πλεῖστον διέτρεφε, τοὺς δὲ πελταστὰς καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν νεῶν ὁπλίτας ἔχων διέβαινεν εἰς τὴν Ἀκαρνανίαν· καὶ ἐκεῖ ταῖς μὲν φιλίαις πόλεσιν ἐπεκούρει, εἴ τίς τι δέοιτο, Θυριεῦσι δέ, μάλα καὶ ἀνδράσιν ἀλκίμοις καὶ χωρίον καρτερὸν ἔχουσιν, ἐπολέμει. (38) Καὶ τὸ ἀπὸ Κερκύρας ναυτικὸν προσλαβών, σχεδὸν περὶ ἐνενήκοντα ναῦς, πρῶτον μὲν εἰς Κεφαλληνίαν πλεύσας χρήματα ἐπράξατο, τὰ μὲν παρ᾽ ἑκόντων, τὰ δὲ παρ᾽ ἀκόντων· ἔπειτα δὲ παρεσκευάζετο τήν τε τῶν Λακεδαιμονίων χώραν κακῶς ποιεῖν καὶ τῶν ἄλλων τῶν κατ᾽ ἐκεῖνα πόλεων πολεμίων οὐσῶν τὰς μὲν ἐθελούσας προσλαμβάνειν, τοῖς δὲ μὴ πειθομένοις πολεμεῖν. (39) Ἐγὼ μὲν δὴ ταύτην τὴν στρατηγίαν τῶν Ἰφικράτους οὐχ ἥκιστα ἐπαινῶ, ἔπειτα καὶ τὸ προσελέσθαι κελεῦσαι ἑαυτῷ Καλλίστρατόν τε τὸν δημηγόρον, οὐ μάλα ἐπιτήδειον ὄντα, καὶ Χαβρίαν, μάλα στρατηγὸν νομιζόμενον. εἴτε γὰρ φρονίμους αὐτοὺς ἡγούμενος εἶναι συμβούλους λαβεῖν ἐβούλετο, σῶφρόν μοι δοκεῖ διαπράξασθαι, εἴτε ἀντιπάλους νομίζων, οὕτω θρασέως μήτε καταρᾳθυμῶν μήτε καταμελῶν μηδὲν φαίνεσθαι, μεγαλοφρονοῦντος ἐφ᾽ ἑαυτῷ τοῦτό μοι δοκεῖ ἀνδρὸς εἶναι. Κἀκεῖνος μὲν δὴ ταῦτ᾽ ἔπραττεν.

Traduction française :

[6,2,30] Quand il naviguait de jour, il conduisait sa flotte tantôt en colonne, tantôt en phalange. De dette manière, tout en avançant, ses équipages se trouvaient exercés et habiles dans toutes les manoeuvres d'un combat naval, en arrivant dans la mer qu'ils croyaient être au pouvoir de l'ennemi. Le plus souvent, c'est en territoire ennemi qu'ils prenaient le repas du matin et celui du soir; mais, comme on ne s'y arrêtait que le temps nécessaire, il avait toujours pris le large avant l'arrivée de l'ennemi et il avançait avec vitesse. 31. Lors de la mort de Mnasippos, il se trouvait dans les parages des Sphagies en Laconie. Arrivé en Élide, il passa l'embouchure de l'Alphée et mouilla sous le cap qu'on appelle le Poisson. Le lendemain, il en partit pour Céphallénie, tenant sa flotte rangée et naviguant de manière à être, en cas de besoin, parfaitement préparé à livrer bataille, car les nouvelles concernant Mnasippos ne lui étaient point venues d'un témoin oculaire; il avait peur qu'elles ne fussent répandues pour le tromper et il se tenait sur ses gardes. Cependant, quand il fut arrivé à Céphallénie, il y reçut des informations sûres et fit reposer son armée. 32. Je sais bien que tous ces exercices et ces manoeuvres sont de règle, quand on s'attend à livrer une bataille navale; mais ce que je loue dans Iphicrate, c'est qu'obligé d'arriver promptement à l'endroit où il pensait devoir livrer bataille à l'ennemi, il trouva le moyen d'instruire ses hommes, tout en naviguant, aux manoeuvres d'un combat naval, et d'arriver tout aussi vite en dépit de cet apprentissage. 33. Après avoir soumis les villes de Céphallénie, il fit voile vers Corcyre. En apprenant là que dix trières envoyées par Denys s'approchaient pour secourir les Lacédémoniens, il alla lui-même examiner de quel point du pays on pourrait apercevoir ceux qui approchaient de l'île et transmettre des signaux visibles à la ville et il y posta des vigies. 34. Il convint avec elles des signaux à faire à l'approche et au mouillage des vaisseaux. Puis il donna ses ordres à vingt de ses navarques, qui devaient l'accompagner, au signal donné par le héraut, et il leur déclara à l'avance que, si l'un d'eux n'obéissait pas, il n'aurait rien à redire s'il était puni. Quand l'approche des vaisseaux fut signalée et que le héraut eut fait son appel, ce fut une chose curieuse de voir l'empressement des hommes qui devaient s'embarquer : il n'y en eut pas un qui ne vînt aux vaisseaux en courant. 35. Iphicrate, cinglant vers l'endroit où étaient les navires ennemis, fit prisonniers les équipages qui avaient déjà débarqué de toutes les trières. Cependant le Rhodien Mélanippos conseillait aux autres de ne pas rester là, et lui-même, ayant embarqué tout son monde, remettait à la voile, et, bien qu'il croisât les vaisseaux d'Iphicrate, il parvint à s'échapper. Mais les navires des Syracusains furent tous pris avec leurs équipages. 36. Iphicrate dépouilla ces navires de leurs ornements et les remorqua dans le port de Corcyre. Pour les hommes, il fut convenu que chacun payerait une rançon déterminée, excepté leur amiral, Crinippos; il le garda pour en tirer une grosse somme ou pour le vendre; mais lui, de désespoir, se donna volontairement la mort. Iphicrate relâcha les autres, les Corcyréens s'étant portés garants de leur rançon. 37. Il se procurait la plus grande partie de la subsistance de ses matelots en leur faisant cultiver les champs des Corcyréens. Puis, prenant les peltastes et les hoplites de ses vaisseaux, il passa en Arcanie, où il porta secours aux villes amies qui en avaient besoin et fit la guerre aux habitants de Thyrion, vaillants soldats qui possédaient une place forte. 38. Ensuite, ayant, grâce au renfort de la flotte corcyréenne, porté à près de quatre-vingt-dix le nombre de ses vaisseaux, il cingla d'abord vers Céphallénie, où il leva de l'argent tant de gré que de force. Puis il se prépara à dévaster le territoire de Lacédémone et à annexer dans ce pays les villes ennemies qui consentiraient à se rendre, et à faire la guerre à celles qui refuseraient de se soumettre. 39. Pour moi, cette campagne me paraît la plus louable de toutes celles que fit Iphicrate. Je le loue ensuite d'avoir demandé qu'on lui adjoignît l'orateur Callistratos, qui n'avait pas grande inclination pour lui, et Chabrias qui passait pour un excellent général. Si c'est parce qu'il les jugeait sages qu'il voulut les avoir pour conseillers, il me paraît avoir agi en homme prudent; s'il les considérait au contraire comme des adversaires, et s'il avait l'assurance qu'ils ne trouveraient à reprendre en lui ni mollesse ni négligence, c'est pour moi la marque d'un homme bien sûr de lui. Voilà ce qui fit Iphicrate.





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Dernière mise à jour : 24/05/2007