HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre VI

Φωκέας



Texte grec :

[6,4,10] Ἔπειτα δέ, ἅτε καὶ πεδίου ὄντος τοῦ μεταξύ, προετάξαντο μὲν τῆς ἑαυτῶν φάλαγγος οἱ Λακεδαιμόνιοι τοὺς ἱππέας, ἀντετάξαντο δ᾽ αὐτοῖς καὶ οἱ Θηβαῖοι τοὺς ἑαυτῶν. Ἦν δὲ τὸ μὲν τῶν Θηβαίων ἱππικὸν μεμελετηκὸς διά τε τὸν πρὸς Ὀρχομενίους πόλεμον καὶ διὰ τὸν πρὸς Θεσπιᾶς, τοῖς δὲ Λακεδαιμονίοις κατ᾽ ἐκεῖνον τὸν χρόνον πονηρότατον ἦν τὸ ἱππικόν. (11) Ἔτρεφον μὲν γὰρ τοὺς ἵππους οἱ πλουσιώτατοι: ἐπεὶ δὲ φρουρὰ φανθείη, τότε ἧκεν ὁ συντεταγμένος· λαβὼν δ᾽ ἂν τὸν ἵππον καὶ ὅπλα ὁποῖα δοθείη αὐτῷ ἐκ τοῦ παραχρῆμα ἂν ἐστρατεύετο· τῶν δ᾽ αὖ στρατιωτῶν οἱ τοῖς σώμασιν ἀδυνατώτατοι καὶ ἥκιστα φιλότιμοι ἐπὶ τῶν ἵππων ἦσαν. (12) Τοιοῦτον μὲν οὖν τὸ ἱππικὸν ἑκατέρων ἦν. Τῆς δὲ φάλαγγος τοὺς μὲν Λακεδαιμονίους ἔφασαν εἰς τρεῖς τὴν ἐνωμοτίαν ἄγειν· τοῦτο δὲ συμβαίνειν αὐτοῖς οὐ πλέον ἢ εἰς δώδεκα τὸ βάθος. Οἱ δὲ Θηβαῖοι οὐκ ἔλαττον ἢ ἐπὶ πεντήκοντα ἀσπίδων συνεστραμμένοι ἦσαν, λογιζόμενοι ὡς εἰ νικήσειαν τὸ περὶ τὸν βασιλέα, τὸ ἄλλο πᾶν εὐχείρωτον ἔσοιτο. (13) Ἐπεὶ δὲ ἤρξατο ἄγειν ὁ Κλεόμβροτος πρὸς τοὺς πολεμίους, πρῶτον μὲν πρὶν καὶ αἰσθέσθαι τὸ μετ᾽ αὐτοῦ στράτευμα ὅτι ἡγοῖτο, καὶ δὴ καὶ οἱ ἱππεῖς συνεβεβλήκεσαν καὶ ταχὺ ἥττηντο οἱ τῶν Λακεδαιμονίων· φεύγοντες δὲ ἐνεπεπτώκεσαν τοῖς ἑαυτῶν ὁπλίταις, ἔτι δὲ ἐνέβαλλον οἱ τῶν Θηβαίων λόχοι. Ὅμως δὲ ὡς οἱ μὲν περὶ τὸν Κλεόμβροτον τὸ πρῶτον ἐκράτουν τῇ μάχῃ σαφεῖ τούτῳ τεκμηρίῳ γνοίη τις ἄν· οὐ γὰρ ἂν ἐδύναντο αὐτὸν ἀνελέσθαι καὶ ζῶντα ἀπενεγκεῖν, εἰ μὴ οἱ πρὸ αὐτοῦ μαχόμενοι ἐπεκράτουν ἐν ἐκείνῳ τῷ χρόνῳ. (14) Ἐπεὶ μέντοι ἀπέθανε Δείνων τε ὁ πολέμαρχος καὶ Σφοδρίας τῶν περὶ δαμοσίαν καὶ Κλεώνυμος ὁ υἱὸς αὐτοῦ, καὶ οἱ μὲν ἵπποι καὶ οἱ συμφορεῖς τοῦ πολεμάρχου καλούμενοι οἵ τε ἄλλοι ὑπὸ τοῦ ὄχλου ὠθούμενοι ἀνεχώρουν, οἱ δὲ τοῦ εὐωνύμου ὄντες τῶν Λακεδαιμονίων ὡς ἑώρων τὸ δεξιὸν ὠθούμενον, ἐνέκλιναν· ὅμως δὲ πολλῶν τεθνεώτων καὶ ἡττημένοι ἐπεὶ διέβησαν τὴν τάφρον ἣ πρὸ τοῦ στρατοπέδου ἔτυχεν οὖσα αὐτοῖς, ἔθεντο τὰ ὅπλα κατὰ χώραν ἔνθεν ὥρμηντο. Ἦν μέντοι οὐ πάνυ ἐν ἐπιπέδῳ, ἀλλὰ πρὸς ὀρθίῳ μᾶλλόν τι τὸ στρατόπεδον. ἐκ δὲ τούτου ἦσαν μέν τινες τῶν Λακεδαιμονίων οἳ ἀφόρητον τὴν συμφορὰν ἡγούμενοι τό τε τροπαῖον ἔφασαν χρῆναι κωλύειν ἱστάναι τοὺς πολεμίους, τούς τε νεκροὺς μὴ ὑποσπόνδους, ἀλλὰ διὰ μάχης πειρᾶσθαι ἀναιρεῖσθαι. (15) Οἱ δὲ πολέμαρχοι, ὁρῶντες μὲν τῶν συμπάντων Λακεδαιμονίων τεθνεῶτας ἐγγὺς χιλίους, ὁρῶντες δ᾽ αὐτῶν Σπαρτιατῶν, ὄντων τῶν ἐκεῖ ὡς ἑπτακοσίων, τεθνηκότας περὶ τετρακοσίους, αἰσθανόμενοι δὲ τοὺς συμμάχους πάντας μὲν ἀθύμως ἔχοντας πρὸς τὸ μάχεσθαι, ἔστι δὲ οὓς αὐτῶν οὐδὲ ἀχθομένους τῷ γεγενημένῳ, συλλέξαντες τοὺς ἐπικαιριωτάτους ἐβουλεύοντο τί χρὴ ποιεῖν. Ἐπεὶ δὲ πᾶσιν ἐδόκει ὑποσπόνδους τοὺς νεκροὺς ἀναιρεῖσθαι, οὕτω δὴ ἔπεμψαν κήρυκα περὶ σπονδῶν. Οἱ μέντοι Θηβαῖοι μετὰ ταῦτα καὶ τροπαῖον ἐστήσαντο καὶ τοὺς νεκροὺς ὑποσπόνδους ἀπέδοσαν. (16) Γενομένων δὲ τούτων, ὁ μὲν εἰς τὴν Λακεδαίμονα ἀγγελῶν τὸ πάθος ἀφικνεῖται γυμνοπαιδιῶν τε οὔσης τῆς τελευταίας καὶ τοῦ ἀνδρικοῦ χοροῦ ἔνδον ὄντος· οἱ δὲ ἔφοροι ἐπεὶ ἤκουσαν τὸ πάθος, ἐλυποῦντο μέν, ὥσπερ, οἶμαι, ἀνάγκη: τὸν μέντοι χορὸν οὐκ ἐξήγαγον, ἀλλὰ διαγωνίσασθαι εἴων. Καὶ τὰ μὲν ὀνόματα πρὸς τοὺς οἰκείους ἑκάστου τῶν τεθνεώτων ἀπέδοσαν· προεῖπαν δὲ ταῖς γυναιξὶ μὴ ποιεῖν κραυγήν, ἀλλὰ σιγῇ τὸ πάθος φέρειν. Τῇ δ᾽ ὑστεραίᾳ ἦν ὁρᾶν, ὧν μὲν ἐτέθνασαν οἱ προσήκοντες, λιπαροὺς καὶ φαιδροὺς ἐν τῷ φανερῷ ἀναστρεφομένους, ὧν δὲ ζῶντες ἠγγελμένοι ἦσαν, ὀλίγους ἂν εἶδες, τούτους δὲ σκυθρωποὺς καὶ ταπεινοὺς περιιόντας. (17) Ἐκ δὲ τούτου φρουρὰν μὲν ἔφαινον οἱ ἔφοροι ταῖν ὑπολοίποιν μόραιν μέχρι τῶν τετταράκοντα ἀφ᾽ ἥβης: ἐξέπεμπον δὲ καὶ ἀπὸ τῶν ἔξω μορῶν μέχρι τῆς αὐτῆς ἡλικίας· τὸ γὰρ πρόσθεν εἰς τοὺς Φωκέας μέχρι τῶν πέντε καὶ τριάκοντα ἀφ᾽ ἥβης ἐστρατεύοντο: καὶ τοὺς ἐπ᾽ ἀρχαῖς δὲ τότε καταλειφθέντας ἀκολουθεῖν ἐκέλευον. (18) Ὁ μὲν οὖν Ἀγησίλαος ἐκ τῆς ἀσθενείας οὔπω ἴσχυεν· ἡ δὲ πόλις Ἀρχίδαμον τὸν υἱὸν ἐκέλευεν αὐτοῦ ἡγεῖσθαι. προθύμως δ᾽ αὐτῷ συνεστρατεύοντο Τεγεᾶται: ἔτι γὰρ ἔζων οἱ περὶ Στάσιππον, λακωνίζοντες καὶ οὐκ ἐλάχιστον δυνάμενοι ἐν τῇ πόλει. ἐρρωμένως δὲ καὶ οἱ Μαντινεῖς ἐκ τῶν κωμῶν συνεστρατεύοντο· ἀριστοκρατούμενοι γὰρ ἐτύγχανον. Καὶ Κορίνθιοι δὲ καὶ Σικυώνιοι καὶ Φλειάσιοι καὶ Ἀχαιοὶ μάλα προθύμως ἠκολούθουν, καὶ ἄλλαι δὲ πόλεις ἐξέπεμπον στρατιώτας. ἐπλήρουν δὲ καὶ τριήρεις αὐτοί τε οἱ Λακεδαιμόνιοι καὶ Κορίνθιοι, καὶ ἐδέοντο καὶ Σικυωνίων συμπληροῦν, ἐφ᾽ ὧν διενοοῦντο τὸ στράτευμα διαβιβάζειν. (19) καὶ ὁ μὲν δὴ Ἀρχίδαμος ἐθύετο ἐπὶ τῇ διαβάσει. Οἱ δὲ Θηβαῖοι εὐθὺς μὲν μετὰ τὴν μάχην ἔπεμψαν εἰς Ἀθήνας ἄγγελον ἐστεφανωμένον, καὶ ἅμα μὲν τῆς νίκης τὸ μέγεθος ἔφραζον, ἅμα δὲ βοηθεῖν ἐκέλευον, λέγοντες ὡς νῦν ἐξείη Λακεδαιμονίους πάντων ὧν ἐπεποιήκεσαν αὐτοὺς τιμωρήσασθαι.

Traduction française :

[6,4,10] Ensuite, comme le lieu qui séparait les deux partis était une plaine, les Lacédémoniens rangèrent leurs cavaliers en avant de leur phalange et les Thébains disposèrent les leurs en face. Mais la cavalerie des Thébains s'était formée dans la guerre contre Orchomène et dans la guerre contre Thespies, tandis qu'à cette époque celle des Lacédémoniens était déplorable. 11. C'étaient en effet les plus riches qui nourrissaient les chevaux et c'était seulement au moment où l'on faisait une levée que l'homme désigné comme cavalier se présentait; il prenait le cheval et les armes telles qu'on les lui donnait et il entrait en campagne immédiatement. En outre, c'étaient les soldats les plus faibles de corps et les moins avides de gloire qu'on mettait dans la cavalerie. 12. Telle était donc la cavalerie des deux partis. Quant à la phalange, on dit que les Lacédémoniens avaient mis chaque énomotie sur trois files, de sorte qu'il n'y avait pas plus de douze hommes en profondeur, au lieu que les Thébains s'étaient massés sur une profondeur qui n'allait pas à moins de cinquante boucliers. Ils avaient calculé que, s'ils battaient le bataillon du roi, le reste serait facile à vaincre. 13. Lorsque Cléombrotos commença à s'ébranler contre l'ennemi, avant même que son armée se fût aperçue qu'on marchait en avant, les cavaliers en étaient déjà venus aux mains et ceux des Lacédémoniens avaient eu vite le dessous. En fuyant, ils étaient tombés sur leurs hoplites, chargés aussi par les compagnies des Thébains. Cependant le roi et ceux qui l'entouraient durent avoir l'avantage au début de la bataille; on peut le conclure d'une preuve positive; c'est qu'on n'aurait pas pu le relever et l'emporter vivant, si ceux qui combattaient devant lui n'avaient pas eu l'avantage à ce moment. 14. Mais lorsque le polémarque Deinon eut été tué, ainsi que Sphodrias un des commensaux du roi, et Cléonymos, son fils, alors la garde à cheval, ceux qu'on appelle aides du polémarque et les autres reculèrent sous la poussée de la masse des Thébains. A ce moment, les troupes lacédémoniennes de l'aile gauche, voyant la droite enfoncée, lâchèrent pied. Cependant, malgré le nombre des morts et leur défaite, les Lacédémoniens, après avoir franchi le fossé qui se trouvait justement en avant de leur camp, mirent leurs armes à terre à l'endroit d'où ils étaient partis. Le camp n'était pas complètement en plaine, mais plutôt en pente montante. Alors il y eut quelques Lacédémoniens qui, trouvant leur malheur insupportable, déclarèrent qu'il fallait empêcher l'ennemi d'élever un trophée et, au lieu de demander une trêve pour relever les morts, essayer de le faire en combattant. 15. Mais les polémarques, voyant que, sur l'ensemble des Lacédémoniens, il y avait près de mille morts et que les Spartiates proprement dits, qui assistaient à la bataille au nombre de sept cents avaient perdu environ quatre cents hommes, et s'apercevant d'autre part que les alliés étaient tous sans courage pour combattre, que quelques-uns mêmes n'étaient pas fâchés de l'événement, assemblèrent les principaux chefs pour délibérer sur le parti à prendre. Tous ayant été d'avis de relever les morts à la faveur d'une trêve, ils l'envoyèrent demander par un héraut. Après cela, les Thébains élevèrent un trophée et accordèrent une trêve pour relever les morts. 16. A la suite de ces événements, le messager chargé d'annoncer le désastre à Lacédémone arriva le dernier jour des Gymnopédies, alors que le choeur des hommes était encore dans le théâtre. En apprenant la nouvelle, les éphores en furent affligés comme ils devaient l'être, je présume. Cependant ils ne firent pas sortir le choeur et laissèrent achever les jeux. Puis ils donnèrent les noms des morts aux parents de chacun d'eux, en recommandant aux femmes de ne pas pousser de cris et de supporter leur malheur en silence. Le lendemain on put voir ceux dont les parents étaient morts paraître en public l'air brillant et joyeux, mais ceux qui avaient été avertis que leurs parents étaient en vie se montraient peu et ceux d'entre eux qui passaient dans les rues étaient sombres et humiliés. 17. A la suite de cette défaite, les éphores décrétèrent une levée du reste des mores et prirent jusqu'aux hommes qui avaient dépassé de quarante ans l'âge où l'on enrôle la jeunesse. Ils firent aussi partir les hommes du même âge qui appartenaient aux mores qui étaient hors du pays; car auparavant ils avaient pris pour l'expédition de Phocide jusqu'aux hommes qui depuis trente-cinq ans étaient en âge de servir. Ils ordonnèrent même à ceux qui étaient restés pour remplir un office public de rejoindre leur more. 18. Comme Agésilas n'était pas encore remis de sa maladie, le gouvernement chargea son fils Archidamos de conduire l'armée. Les Tégéates s'enrôlèrent volontiers sous ses ordres; car Stasippos et ses partisans qui tenaient pour Lacédémone et n'avaient pas peu de crédit dans l'État, étaient encore vivants. Les Mantinéens des villages prirent aussi résolument part à l'expédition, car ils étaient gouvernés par l'aristocratie. Les Corinthiens, les Sicyoniens, les Phliasiens et les Achéens le suivirent très volontiers et d'autres villes encore envoyèrent des soldats. Les Lacédémoniens eux-mêmes et les Corinthiens armèrent des trières sur lesquelles ils projetaient de transporter l'armée et ils demandèrent aux Sicyoniens d'en équiper aussi. 19. En conséquence, Archidamos sacrifia pour le passage de la frontière. Quant aux Thébains, aussitôt après la bataille, ils avaient envoyé à Athènes un messager couronné qui devait, tout en dépeignant la grandeur de leur victoire, prier les Athéniens de venir à leur secours et leur représenter que c'était le moment de tirer vengeance du mal que les Lacédémoniens leur avaient fait.





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Dernière mise à jour : 24/05/2007