HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Cyropédie, livre IV

τὸν



Texte grec :

[4,6,1] VI. Οἱ μὲν δὴ ἀμφὶ ταῦτα εἶχον. Γωβρύας δ' ἐν τούτῳ παρῆν
᾿Ασσύριος πρεσβύτης ἀνὴρ ἐφ' ἵππου σὺν ἱππικῇ θεραπείᾳ· εἶχον
δὲ πάντες τὰ ἐφίππων ὅπλα. Καὶ οἱ μὲν ἐπὶ τῷ τὰ ὅπλα
παραλαμβάνειν τεταγμένοι ἐκέλευον παραδιδόναι τὰ ξυστά,
ὅπως κατακαίοιεν ὥσπερ τἆλλα. Ὁ δὲ Γωβρύας εἶπεν ὅτι Κῦρον
πρῶτον βούλοιτο ἰδεῖν· καὶ οἱ ὑπηρέται τοὺς μὲν ἄλλους ἱππέας
αὐτοῦ κατέλιπον, τὸν δὲ Γωβρύαν ἄγουσι πρὸς τὸν Κῦρον.
(2) Ὁ δ' ὡς εἶδε τὸν Κῦρον, ἔλεξεν ὧδε·
- « Ὦ δέσποτα, ἐγώ εἰμι τὸ μὲν γένος ᾿Ασσύριος· ἔχω δὲ καὶ τεῖχος
ἰσχυρὸν καὶ χώρας ἐπάρχω πολλῆς· καὶ ἵππον ἔχω εἰς χιλίαν, ἣν
τῷ τῶν ᾿Ασσυρίων βασιλεῖ παρειχόμην καὶ φίλος ἦν ἐκείνῳ ὡς
μάλιστα· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνος τέθνηκεν ὑφ' ὑμῶν ἀνὴρ ἀγαθὸς ὤν, ὁ δὲ
παῖς ἐκείνου τὴν ἀρχὴν ἔχει ἔχθιστος ὢν ἐμοί, ἥκω πρὸς σὲ καὶ
ἱκέτης προσπίπτω καὶ δίδωμί σοι ἐμαυτὸν δοῦλον καὶ σύμμαχον,
σὲ δὲ τιμωρὸν αἰτοῦμαι ἐμοὶ γενέσθαι· καὶ παῖδα οὕτως ὡς
δυνατόν σε ποιοῦμαι· ἄπαις δ' εἰμὶ ἀρρένων παίδων.
(3) Ὃς γὰρ ἦν μοι μόνος καὶ καλὸς κἀγαθός, ὦ δέσποτα, καὶ ἐμὲ φιλῶν
καὶ τιμῶν ὥσπερ ἂν εὐδαίμονα πατέρα παῖς τιμῶν τιθείη, τοῦτον ὁ
νῦν βασιλεὺς οὗτος καλέσαντος τοῦ τότε βασιλέως, πατρὸς δὲ τοῦ
νῦν, ὡς δώσοντος τὴν θυγατέρα τῷ ἐμῷ παιδί, ἐγὼ μὲν
ἀπεπεμψάμην μέγα φρονῶν ὅτι δῆθεν τῆς βασιλέως θυγατρὸς
ὀψοίμην τὸν ἐμὸν υἱὸν γαμέτην· ὁ δὲ νῦν βασιλεὺς εἰς θήραν
αὐτὸν παρακαλέσας καὶ ἀνεὶς αὐτῷ θηρᾶν ἀνὰ κράτος, ὡς πολὺ
κρείττων αὐτοῦ ἱππεὺς ἡγούμενος εἶναι, ὁ μὲν ὡς φίλῳ συνεθήρα,
φανείσης δ' ἄρκτου διώκοντες ἀμφότεροι, ὁ μὲν νῦν ἄρχων οὗτος
ἀκοντίσας ἥμαρτεν, ὡς μήποτε ὤφελεν, ὁ δ' ἐμὸς παῖς βαλών,
οὐδὲν δέον, καταβάλλει τὴν ἄρκτον. (4) Καὶ τότε μὲν δὴ ἀνιαθεὶς
ἄρ' οὗτος κατέσχεν ὑπὸ σκότου τὸν φθόνον· ὡς δὲ πάλιν λέοντος
παρατυχόντος ὁ μὲν αὖ ἥμαρτεν, οὐδὲν οἶμαι θαυμαστὸν παθών,
ὁ δ' αὖ ἐμὸς παῖς αὖθις τυχὼν κατειργάσατό τε τὸν λέοντα καὶ
εἶπεν· ἆρα βέβληκα δὶς ἐφεξῆς καὶ καταβέβληκα θῆρα
ἑκατεράκις, ἐν τούτῳ δὴ οὐκέτι κατίσχει ὁ ἀνόσιος τὸν φθόνον,
ἀλλ' αἰχμὴν παρά τινος τῶν ἑπομένων ἁρπάσας, παίσας εἰς τὰ
στέρνα τὸν μόνον μοι καὶ φίλον παῖδα ἀφείλετο τὴν ψυχήν.
(5) Κἀγὼ μὲν ὁ τάλας νεκρὸν ἀντὶ νυμφίου ἐκομισάμην καὶ ἔθαψα
τηλικοῦτος ὢν ἄρτι γενειάσκοντα τὸν ἄριστον παῖδα τὸν
ἀγαπητόν· ὁ δὲ κατακανὼν ὥσπερ ἐχθρὸν ἀπολέσας οὔτε
μεταμελόμενος πώποτε φανερὸς ἐγένετο οὔτε ἀντὶ τοῦ κακοῦ
ἔργου τιμῆς τινος ἠξίωσε τὸν κατὰ γῆς. ὅ γε μὴν πατὴρ αὐτοῦ καὶ
συνῴκτισέ με καὶ δῆλος ἦν συναχθόμενός μοι τῇ συμφορᾷ.
(6) Ἐγὼ οὖν, εἰ μὲν ἔζη ἐκεῖνος, οὐκ ἄν ποτε ἦλθον πρὸς σὲ ἐπὶ τῷ
ἐκείνου κακῷ· πολλὰ γὰρ φιλικὰ ἔπαθον ὑπ' ἐκείνου καὶ
ὑπηρέτησα ἐκείνῳ· ἐπεὶ δ' εἰς τὸν τοῦ ἐμοῦ παιδὸς φονέα ἡ ἀρχὴ
περιήκει, οὐκ ἄν ποτε τούτῳ ἐγὼ δυναίμην εὔνους γενέσθαι, οὐδὲ
οὗτος ἐμὲ εὖ οἶδ' ὅτι φίλον ἄν ποτε ἡγήσαιτο. Οἶδε γὰρ ὡς ἐγὼ
πρὸς αὐτὸν ἔχω καὶ ὡς πρόσθεν φαιδρῶς βιοτεύων νυνὶ
διάκειμαι, ἔρημος ὢν καὶ διὰ πένθους τὸ γῆρας διάγων. (7) Εἰ οὖν
σύ με δέχῃ καὶ ἐλπίδα τινὰ λάβοιμι τῷ φίλῳ παιδὶ τιμωρίας ἄν
τινος μετὰ σοῦ τυχεῖν, καὶ ἀνηβῆσαι ἂν πάλιν δοκῶ μοι καὶ οὔτε
ζῶν ἂν ἔτι αἰσχυνοίμην οὔτε ἀποθνῄσκων ἀνιώμενος ἂν
τελευτᾶν δοκῶ. »
(8) Ὁ μὲν οὕτως εἶπε· Κῦρος δ' ἀπεκρίνατο·
- « Ἀλλ' ἤνπερ, ὦ Γωβρύα, καὶ φρονῶν φαίνῃ ὅσαπερ λέγεις πρὸς
ἡμᾶς, δέχομαί τε ἱκέτην σε καὶ τιμώρησίν σοι τοῦ παιδὸς σὺν
θεοῖς ὑπισχνοῦμαι. Λέξον δέ μοι, ἔφη, ἐάν σοι ταῦτα ποιῶμεν καὶ
τὰ τείχη σε ἔχειν ἐῶμεν καὶ τὴν χώραν καὶ τὰ ὅπλα καὶ τὴν
δύναμιν ἥνπερ πρόσθεν εἶχες, σὺ ἡμῖν τί ἀντὶ τούτων ὑπηρετήσεις; »
(9) Ὁ δὲ εἶπε·
- « Τὰ μὲν τείχη, ὅταν ἔλθῃς, οἶκόν σοι παρέξω· δασμὸν δὲ τῆς
χώρας ὅνπερ ἔφερον ἐκείνῳ σοὶ ἀποίσω, καὶ ὅποι ἂν στρατεύῃ
συστρατεύσομαι τὴν ἐκ τῆς χώρας δύναμιν ἔχων. Ἔστι δέ μοι,
ἔφη, καὶ θυγάτηρ παρθένος ἀγαπητὴ γάμου ἤδη ὡραία, ἣν ἐγὼ
πρόσθεν μὲν ᾤμην τῷ νῦν βασιλεύοντι γυναῖκα τρέφειν· νῦν δὲ
αὐτή τέ με ἡ θυγάτηρ πολλὰ γοωμένη ἱκέτευσε μὴ δοῦναι αὐτὴν
τῷ τοῦ ἀδελφοῦ φονεῖ, ἐγώ τε ὡσαύτως γιγνώσκω. Νῦν δέ σοι
δίδωμι βουλεύσασθαι καὶ περὶ ταύτης οὕτως ὥσπερ ἂν καὶ ἐγὼ
βουλεύων περὶ σοῦ φαίνωμαι. »

Traduction française :

[4,6,1] CHAPITRE VI
Tandis que l'armée était ainsi occupée, l'Assyrien
Gobryas, homme âgé, arrivait à cheval avec sa suite de
cavaliers ; tous portaient les armes propres à la cavalerie.
Ceux qui étaient chargés de recevoir les armes leur
ordonnèrent de livrer leurs javelines, pour les brûler
comme les autres. Gobryas déclara qu'il voulait d'abord
parler à Cyrus ; les valets arrêtèrent là les cavaliers et
conduisirent Gobryas devant Cyrus. (2) Dès qu'il vit Cyrus,
Gobryas lui parla ainsi : «Maître, je suis assyrien de
naissance ; je possède un château fort et commande à une
vaste contrée ; je dispose d'environ mille cavaliers que je
fournissais au roi des Assyriens, qui avait pour moi la plus
grande amitié. Mais maintenant qu'il est mort sous vos
coups, cet excellent homme, et que son empire est aux
mains de son fils, mon mortel ennemi, je viens à toi et
tombe suppliant à tes genoux ; je me donne à toi comme
esclave et allié et je te demande en retour d'être mon
vengeur. Je fais de toi mon fils, autant qu'il est possible ;
car je suis sans enfant mâle. (3) J'avais un fils unique,
beau et bon, maître, qui m'aimait et m'honorait autant
qu'un fils peut honorer et rendre heureux son père. Ce fils,
le roi qui régnait alors, père du roi actuel, l'appela pour lui
donner sa fille en mariage, et moi, je l'envoyai, tout fier à
la pensée que j'allais voir mon fils marié à la fille du roi. Or
le roi d'aujourd'hui l'invita à chasser avec lui et lui permit
de déployer toutes ses forces à la chasse, pensant lui être
bien supérieur comme cavalier. Mon fils croyait chasser
avec un ami.
Un ours paraît ; ils le poursuivent tous les deux ; le roi
actuel lance son javelot et manque, ce qu'il n'aurait jamais
dû faire ; mon fils lance le sien à son tour, c'est ce qu'il ne
fallait pas, et il abat l'ours. (4) Déjà mortifié alors, le
prince dissimule sa jalousie. Un lion se présente ensuite ; il
le manque encore, accident qui n'a rien d'extraordinaire, à
mon avis ; à son tour, mon fils touche aussi et tue le lion,
et s'écrie : «J'ai donc lancé deux javelots de suite et
chaque fois j'ai abattu la bête.» Alors le scélérat ne
contient plus sa jalousie, et, saisissant la pique d'un de ses
gens, il frappe à la poitrine mon fils unique et bien-aimé,
et lui ôte la vie. (5) Et moi, infortuné, je ramenai un
cadavre, au lieu d'un jeune époux, et j'ensevelis, à mon
âge, un fils excellent, un fils chéri, qui prenait à peine de la
barbe au menton. Le meurtrier, comme s'il avait tué un
ennemi, ne témoigna jamais de repentir et ne daigna
jamais, en expiation de son crime, honorer celui qui est
sous terre. Son père du moins me témoigna de la pitié et
se montra sensible à mon malheur. (6) Et s'il vivait encore,
je ne serais jamais venu à toi pour lui faire du mal ; car j'ai
reçu de sa part bien des marques d'amitié, que j e lui ai
rendues en le servant fidèlement. Mais puisque le pouvoir
est passé aux mains du meurtrier de mon fils, jamais je ne
pourrai avoir pour lui des sentiments de bienveillance et je
suis sûr que lui ne me regardera jamais comme un ami. Il
sait en effet les sentiments que j'ai pour lui, comme je
vivais joyeusement avant son crime et en quel état je suis
à présent, seul et traînant mes vieux jours dans le deuil.
(7) Si donc tu m'accueilles et me donnes quelque espoir de
venger avec ton aide mon fils chéri, je croirai renaître à la
jeunesse, je n'aurai plus honte de vivre, et si je meurs, il
me semble que je finirai sans chagrin.»
(8) Ainsi parla Gobryas. Cyrus répondit : «Si tu prouves
que tu penses ce que tu viens de dire, Gobryas, je
t'accueille comme suppliant et je promets qu'avec l'aide
des dieux je te vengerai du meurtre de ton fils. Mais dis-
moi, ajouta-t-il, si nous faisons cela pour toi et que nous te
laissions la possession de ton château, de ton pays, de tes
armes et de l'autorité que tu avais avant, quels services
nous rendras-tu en retour ?» (9) Gobryas répondit : «Je
te donnerai mon château pour demeure, quand tu viendras
; je te paierai le tribut de nos terres que je versais à
l'autre, et partout où tu feras campagne, je
t'accompagnerai avec toutes les forces de mon pays. En
outre, dit-il, j'ai une fille que je chéris, qui est vierge et en
âge d'être mariée ; je l'élevais dans la pensée qu'elle
serait la femme du roi actuel ; mais elle-même m'a supplié,
tout en larmes, de ne pas la donner au meurtrier de son
frère, et je partage ses sentiments. Je remets son sort
entre tes mains : agis à son égard comme tu me verras
agir envers toi.»





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Dernière mise à jour : 17/06/2005