HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, De la chasse

ἀγαθοὶ



Texte grec :

[1] Τὸ μὲν εὕρημα θεῶν, Ἀπόλλωνος καὶ Ἀρτέμιδος, ἄγραι καὶ κύνες· ἔδοσαν δὲ καὶ ἐτίμησαν τούτῳ Χείρωνα διὰ δικαιότητα. ὁ δὲ λαβὼν ἐχάρη τῷ δώρῳ καὶ ἐχρῆτο· καὶ ἐγένοντο αὐτῷ μαθηταὶ κυνηγεσίων τε καὶ ἑτέρων καλῶν Κέφαλος, Ἀσκληπιός, Μειλανίων, Μέστωρ, Ἀμφιάραος, Πηλεύς, Τελαμών, Μελέαγρος, Θησεύς, Ἱππόλυτος, Παλαμήδης, Μενεσθεύς, Ὀδυσσεύς, Διομήδης, Κάστωρ, Πολυδεύκης, Μαχάων, Ποδαλείριος, Ἀντίλοχος, Αἰνείας, Ἀχιλλεύς, ὧν κατὰ χρόνον ἕκαστος ὑπὸ θεῶν ἐτιμήθη. θαυμαζέτω δὲ μηδεὶς ὅτι οἱ πολλοὶ αὐτῶν ἀρέσκοντες θεοῖς ὅμως ἐτελεύτησαν· τοῦτο μὲν γὰρ ἡ φύσις· ἀλλ´ οἱ ἔπαινοι αὐτῶν μεγάλοι ἐγένοντο· μηδὲ ὅτι οὐχ αἱ αὐταὶ ἡλικίαι πᾶσι τούτοις· ὁ γὰρ Χείρωνος βίος πᾶσιν ἐξήρκει. Ζεῦς γὰρ καὶ Χείρων ἀδελφοὶ πατρὸς μὲν τοῦ αὐτοῦ, μητρὸς δὲ ὁ μὲν Ῥέας, ὁ δὲ Ναΐδος νύμφης· ὥστε ἐγεγόνει μὲν Χείρων πρότερος τούτων, ἐτελεύτησε δὲ ὕστερος, ἐπεὶ Ἀχιλλέα ἐπαίδευσεν. ἐκ δὲ τῆς ἐπιμελείας τῆς {ἐκ} τῶν κυνῶν καὶ κυνηγεσίων καὶ ἐκ τῆς ἄλλης παιδείας πολὺ διενεγκόντες τὰ κατὰ τὴν ἀρετὴν ἐθαυμάσθησαν. Κέφαλος μὲν {καὶ} ὑπὸ θεᾶς ἡρπάσθη, Ἀσκληπιὸς δὲ καὶ μειζόνων ἔτυχεν, ἀνιστάναι μὲν τεθνεῶτας, νοσοῦντας δὲ ἰᾶσθαι· διὰ δὲ ταῦτα θεὸς ὣς παρ´ ἀνθρώποις ἀείμνηστον κλέος ἔχει. Μειλανίων δὲ τοσοῦτον ὑπερέσχε φιλοπονίᾳ, ὥστε ὧν αὐτῷ ἀντερασταὶ ἐγένοντο οἱ τότε ἄριστοι τῶν τότε μεγίστων γάμων μόνος ἔτυχεν Ἀταλάντης. Νέστορος δὲ προδιελήλυθεν ἡ ἀρετὴ τῶν Ἑλλήνων τὰς ἀκοάς, ὥστε εἰδόσιν ἂν λέγοιμι. Ἀμφιάραος δὲ ὅτ´ ἐπὶ Θήβας ἐστράτευσε, πλεῖστον κτησάμενος ἔπαινον ἔτυχε παρὰ θεῶν ἀείζως τιμᾶσθαι. Πηλεὺς δ´ ἐπιθυμίαν παρέσχε καὶ θεοῖς δοῦναι τε Θέτιν αὐτῷ καὶ τὸν γάμον παρὰ Χείρωνι ὑμνῆσαι. Τελαμὼν δὲ τοσοῦτος ἐγένετο, ὥστ´ ἐκ μὲν πόλεως τῆς μεγίστης ἣν αὐτὸς ἐβούλετο γῆμαι Περίβοιαν τὴν Ἀλκάθου· ὅτε δὲ ὁ πρῶτος τῶν Ἑλλήνων ἐδίδου τἀριστεῖα Ἡρακλῆς ὁ Διός, ἑλὼν Τροίαν, Ἡσιόνην αὐτῷ ἔδωκεν. Μελέαγρος δὲ τὰς μὲν τιμὰς ἃς ἔλαβε φανεραί· πατρὸς δ´ ἐν γήρᾳ ἐπιλανθανομένου τῆς θεοῦ οὐχ ὑπὸ τῆς αὑτοῦ αἰτίας ἐδυστύχησε. Θησεὺς δὲ τοὺς μὲν τῆς Ἑλλάδος ἐχθροὺς πάσης μόνος ἀπώλεσε· τὴν δ´ αὑτοῦ πατρίδα πολὺ μείζω ποιήσας ἔτι καὶ νῦν θαυμάζεται. Ἱππόλυτος δὲ ὑπὸ μὲν τῆς Ἀρτέμιδος ἐτιμᾶτο καὶ ἐν λόγοις συνῆν, σωφροσύνῃ δὲ καὶ ὁσιότητι μακαρισθεὶς ἐτελεύτησε. Παλαμήδης δὲ ἕως μὲν περιῆν πάντων τῶν ἐφ´ ἑαυτοῦ ὑπερέσχε σοφία. ἀποθανὼν δὲ ἀδίκως τοσαύτης ἔτυχε τιμωρίας ὑπὸ θεῶν, ὅσης οὐδεὶς ἄλλος ἀνθρώπων. ἐτελεύτησε δὲ οὐχ ὑφ´ ὧν οἴονταί τινες· οὐ γὰρ ἂν ἦν ὁ μὲν σχεδόν τι ἄριστος, ὁ δὲ ὅμοιος ἀγαθοῖς· κακοὶ δὲ ἔπραξαν τὸ ἔργον. Μενεσθεὺς δὲ ἐκ τῆς ἐπιμελείας τῆς {ἐκ} τῶν κυνηγεσίων τοσοῦτον ὑπερέβαλε φιλοπονίᾳ, ὥστε ὁμολογεῖται τοὺς τῶν Ἑλλήνων πρώτους ὑστέρους εἶναι τὰ εἰς τὸν πόλεμον ἐκείνου πλὴν Νέστορος· καὶ οὗτος οὐ προέχειν λέγεται, ἀλλὰ ἐρίζειν. Ὀδυσσεὺς δὲ καὶ Διομήδης λαμπροὶ μὲν καὶ καθ´ ἓν ἕκαστον, τὸ δὲ ὅλον αἴτιοι τοῦ Τροίαν ἁλῶναι. Κάστωρ δὲ καὶ Πολυδεύκης ὅσα ἐπεδείξαντο ἐν τῇ Ἑλλάδι τῶν παρὰ Χείρωνος διὰ τὸ ἀξίωμα τὸ ἐκ τούτων ἀθάνατοί εἰσι. Μαχάων δὲ καὶ Ποδαλείριος παιδευθέντες τὰ αὐτὰ ἐγένοντο καὶ τέχνας καὶ λόγους καὶ πολέμους ἀγαθοί. Ἀντίλοχος δὲ τοῦ πατρὸς ὑπεραποθανὼν τοσαύτης ἔτυχεν εὐκλείας, ὥστε μόνος φιλοπάτωρ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἀναγορευθῆναι. Αἰνείας δὲ σώσας μὲν τοὺς πατρῴους καὶ μητρῴους θεούς, σώσας δὲ καὶ αὐτὸν τὸν πατέρα, δόξαν εὐσεβείας ἐξηνέγκατο, ὥστε καὶ οἱ πολέμιοι μόνῳ ἐκείνῳ ὧν ἐκράτησαν ἐν Τροίᾳ ἔδοσαν μὴ συληθῆναι. Ἀχιλλεὺς δ´ ἐν ταύτῃ τῇ παιδείᾳ τραφεὶς οὕτω καλὰ καὶ μεγάλα μνημεῖα παρέδωκεν, ὥστε οὔτε λέγων οὔτ´ ἀκούων περὶ ἐκείνου οὐδεὶς ἀπαγορεύει. οὗτοι δὲ τοιοῦτοι ἐγένοντο ἐκ τῆς ἐπιμελείας τῆς παρὰ Χείρωνος, ἧς οἱ μὲν ἀγαθοὶ ἔτι καὶ νῦν ἐρῶσιν, οἱ δὲ κακοὶ φθονοῦσιν, ὥστ´ ἐν μὲν τῇ Ἑλλάδι εἴ τῳ συμφοραὶ ἐγίγνοντο ἢ πόλει ἢ βασιλεῖ, ἐλύοντο δι´ αὐτούς· εἰ δὲ πρὸς τοὺς βαρβάρους πάντας πάσῃ τῇ Ἑλλάδι νεῖκος ἢ πόλεμος ἦν, διὰ τούτους οἱ Ἕλληνες ἐκράτουν, ὥστε ἀνίκητον τὴν Ἑλλάδα παρέχεσθαι. Ἐγὼ μὲν οὖν παραινῶ τοῖς νέοις μὴ καταφρονεῖν κυνηγεσίων μηδὲ τῆς ἄλλης παιδείας· ἐκ τούτων γὰρ γίγνονται τὰ εἰς τὸν πόλεμον ἀγαθοὶ καὶ {εἰς} τὰ ἄλλα ἐξ ὧν ἀνάγκη καλῶς νοεῖν καὶ λέγειν καὶ πράττειν.

Traduction française :

[1] CHAPITRE PREMIER. C'est une invention des dieux : d'Apollon et de Diane viennent les chasses et les chiens ; ils en ont fait présent à Chiron pour honorer sa justice. Celui-ci reçut ce don avec joie, et eut pour disciples, dans la chasse aussi bien que dans les autres arts, Céphale, Esculape, Mélanion, Nestor, Amphiaraüs, Pélée, Télamon, Méléagre, Thésée, Hippolyte, Palamède, Ulysse, Ménesthée, Diomède, Castor, Pollux, Machaon, Podalire, Antiloque, Énée, Achille, honorés des dieux chacun dans son temps. Qu'on ne soit point surpris que presque tous, malgré la faveur céleste, aient payé leur tribut à la nature : c'est le destin; mais leur renommée est immortelle. Qu'on ne s'étonne pas non plus de ce qu'ils ne sont pas morts tous au même âge, et que Chiron ait vécu lui seul autant que tous les autres. En effet, Jupiter et Chiron, frères issus du même père, eurent pour mère, l'un Rhéa, l'autre la nymphe Naïs. En sorte qu'aîné de tous, Chiron naquit avant Céphale, Mélanion et les autres, et ne mourut qu'après l'éducation d'Achille. Leur passion pour les chiens, pour la chasse et les autres exercices, en les plaçant, par leurs vertus, au-dessus des autres hommes, les a rendus dignes d'admiration. Céphale fut enlevé par une déesse. Esculape reçut un don des plus précieux, celui de ressusciter les morts et de guérir les malades : aussi vivra-t-il éternellement comme un dieu dans la mémoire des hommes. Télamon, en ne reculant devant aucune peine, l'emporta sur ses rivaux, qui étaient les plus illustres de cette époque, et parvint au brillant hymen d'Atalante. La vertu de Nestor court par toutes les oreilles de la Grèce, et je n'en parle que pour mémoire. Amphiaraüs, au siège de Thèbes, se couvre de gloire, et obtient des dieux les honneurs de l'immortalité. Pélée inspire aux dieux le désir de lui donner la main de Thétis en récompense de sa valeur, et de célébrer ses noces chez Chiron. Télamon se montre si grand qu'il épouse celle qu'il aimait, Péribée, fille d'Alcathoüs, d'une des villes les plus puissantes; puis, quand le premier des Grecs, Hercule, après la prise de Troie, partagea le butin, il reçut de ses mains Hésione. Quels honneurs reçut Méléagre, on le sait. S'il fut malheureux, la cause n'en est point à lui, mais à son père, qui, dans ses vieux jours, avait oublié la déesse. Thésée extermine, lui, tous les ennemis de la Grèce entière, et sa patrie accrue par lui est un titre à une admiration qui dure encore. Hippolyte, honoré de Diane, est dans toutes les bouches: son innocence et sa piété adoucissent la tristesse de sa mort. Palamède, tant qu'il vécut, surpassa tous ceux de son âge par sa sagesse; mort victime de l'injustice, il fut honoré par les dieux comme ne le fut aucun mortel. D'ailleurs les auteurs de sa mort ne sont pas ceux que l'on pense : autrement l'un n'aurait pas été un homme presque accompli, ni l'autre semblable aux gens de bien : ce sont des scélérats qui ont commis ce crime. Ménesthée, toujours passionné pour la chasse, s'endurcit tellement à la fatigue, que les premiers des Grecs convenaient de sa supériorité sur eux dans l'art militaire, Nestor seul excepté; encore disait-on qu'il ne le surpassait point, mais qu'il l'égalait. Ulysse et Diomède brillèrent en mille occasions, et surtout devant Troie, dont la prise fut leur ouvrage. Castor et Pollux se montrèrent en Grèce les dignes élèves de Chiron, et leur gloire les a rendus immortels. Machaon et Podalire, initiés à la même éducation, excellèrent dans les arts, l'éloquence et les combats. Antiloque, en mourant pour son père, acquiert une si grande gloire, que seul de tous les Grecs il reçoit le surnom de Philopator. Énée sauve ses dieux paternels et maternels; il sauve son père lui-même ; et cet acte, qui lui vaut un renom de piété, fait que l'ennemi lui accorde, à lui seul, le privilége de n'être pas dépouillé comme les vaincus. Achille, élevé dans les mêmes principes, laisse après lui tant de grands et beaux monuments, qu'on ne se lasse point d'en faire ni d'en entendre le récit. Tous ces héros, grâce à l'éducation de Chiron, devinrent tels qu'ils sont encore aimés des gens de bien, et enviés des méchants. Et de fait, s'il arrivait en Grèce quelque malheur, à une ville ou à un roi, c'étaient eux qui les en délivraient : si la Grèce entière avait à soutenir contre les barbares une lutte, une guerre, leur appui rendait les Grecs vainqueurs et la Grèce entière invincible. Pour ma part, j'engage donc les jeunes gens à ne pas mépriser la chasse, ni toute autre branche de l'éducation. C'est le moyen de devenir de bons soldats, et d'exceller dans tout ce qui exige le talent de bien penser, de bien parler et de bien faire.





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Dernière mise à jour : 17/01/2007