Texte grec :
[5,8,1] ἔδοξε δὲ καὶ τοὺς στρατηγοὺς δίκην ὑποσχεῖν τοῦ παρεληλυθότος χρόνου.
καὶ διδόντων Φιλήσιος μὲν ὦφλε καὶ Ξανθικλῆς τῆς φυλακῆς τῶν γαυλικῶν
χρημάτων τὸ μείωμα εἴκοσι μνᾶς, Σοφαίνετος δέ, ὅτι αἱρεθεὶς ... κατημέλει, δέκα
μνᾶς. Ξενοφῶντος δὲ κατηγόρησάν τινες φάσκοντες παίεσθαι ὑπ᾽ αὐτοῦ καὶ ὡς
ὑβρίζοντος τὴν κατηγορίαν ἐποιοῦντο. (5.8.2) καὶ ὁ Ξενοφῶν ἐκέλευσεν εἰπεῖν
τὸν πρῶτον λέξαντα ποῦ καὶ ἐπλήγη. ὁ δὲ ἀπεκρίνατο·
- ὅπου καὶ ῥίγει ἀπωλλύμεθα καὶ χιὼν πλείστη ἦν. (5.8.3) ὁ δὲ εἶπεν·
- ἀλλὰ μὴν χειμῶνός γε ὄντος οἵου λέγεις, σίτου δὲ ἐπιλελοιπότος, οἴνου δὲ μηδ᾽
ὀσφραίνεσθαι παρόν, ὑπὸ δὲ πόνων πολλῶν ἀπαγορευόντων, πολεμίων δὲ
ἑπομένων, εἰ ἐν τοιούτῳ καιρῷ ὕβριζον, ὁμολογῶ καὶ τῶν ὄνων ὑβριστότερος
εἶναι, οἷς φασιν ὑπὸ τῆς ὕβρεως κόπον οὐκ ἐγγίγνεσθαι. ὅμως δὲ καὶ λέξον, ἔφη,
ἐκ τίνος ἐπλήγης. (5.8.4) πότερον ᾔτουν τί σε καὶ ἐπεί μοι οὐκ ἐδίδους ἔπαιον;
ἀλλ᾽ ἀπῄτουν; ἀλλὰ περὶ παιδικῶν μαχόμενος; (5.8.5) ἀλλὰ μεθύων ἐπαρᾐνησα;
ἐπεὶ δὲ τούτων οὐδὲν ἔφησεν, ἐπήρετο αὐτὸν εἰ ὁπλιτεύοι. οὐκ ἔφη· πάλιν εἰ
πελτάζοι. οὐδὲ τοῦτ᾽ ἔφη, ἀλλ᾽ ἡμίονον ἐλαύνειν ταχθεὶς ὑπὸ τῶν συσκήνων
ἐλεύθερος ὤν. (5.8.6) ἐνταῦθα δὴ ἀναγιγνώσκει αὐτὸν καὶ ἤρετο·
- ἦ σὺ εἶ ὁ τὸν κάμνοντα ἀγαγών;
- ναὶ μὰ Δί᾽, ἔφη· σὺ γὰρ ἠνάγκαζες· τὰ δὲ τῶν ἐμῶν συσκήνων σκεύη διέρριψας.
(5.8.7)
- ἀλλ᾽ ἡ μὲν διάρριψις, ἔφη ὁ Ξενοφῶν, τοιαύτη τις ἐγένετο. διέδωκα ἄλλοις
ἄγειν καὶ ἐκέλευσα πρὸς ἐμὲ ἀπαγαγεῖν, καὶ ἀπολαβὼν ἅπαντα σῷα ἀπέδωκά
σοι, ἐπεὶ καὶ σὺ ἐμοὶ ἀπέδειξας τὸν ἄνδρα. οἷον δὲ τὸ πρᾶγμα ἐγένετο ἀκούσατε,
ἔφη· καὶ γὰρ ἄξιον. (5.8.8) ἀνὴρ κατελείπετο διὰ τὸ μηκέτι δύνασθαι πορεύεσθαι.
καὶ ἐγὼ τὸν μὲν ἄνδρα τοσοῦτον ἐγίγνωσκον ὅτι εἷς ἡμῶν εἴη· ἠνάγκασα δὲ σὲ
τοῦτον ἄγειν, ὡς μὴ ἀπόλοιτο· καὶ γάρ, ὡς ἐγὼ οἶμαι, πολέμιοι ἡμῖν ἐφείποντο.
συνέφη τοῦτο ὁ ἄνθρωπος. (5.8.9)
- οὐκοῦν, ἔφη ὁ Ξενοφῶν, ἐπεὶ προύπεμψά σε, καταλαμβάνω αὖθις σὺν τοῖς
ὀπισθοφύλαξι προσιὼν βόθρον ὀρύττοντα ὡς κατορύξοντα τὸν ἄνθρωπον, καὶ
ἐπιστὰς ἐπῄνουν σε.
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Traduction française :
[5,8,1] Il fut décidé aussi que les généraux seraient recherchés sur leur conduite
précédente. Le compte rendu,
Philésius et Xanticlès furent condamnés à restituer vingt mines qui manquaient à
la somme qui leur avait été confiée, et qui était destinée au fret des bâtiments
de transport ; Sophénète le fut à une amende de dix mines, pour avoir exercé
négligemment les fonctions de général depuis qu'on lui avait conféré ce rang.
Quelques soldats accusèrent ensuite Xénophon de les avoir frappés, et lui
reprochèrent de les traiter avec hauteur et pétulance. Xénophon se leva, et
somma le premier qui avait porté plainte contre lui de dire d'abord en quelle
occasion il l'avait battu. "Lorsque nous mourions de froid, répondit celui-ci,
et que nous étions couverts de neige." Xénophon répliqua : "Si c'est par le
froid excessif dont vous nous parlez, pendant la disette de vivres tandis qu'il
n'y avait pas une goutte de vin à l'armée, que nous étions accablés de fatigues
et poursuivis par l'ennemi, si c'est, dis-je, dans de telles circonstances que
j'en ai agi avec violence, je conviens que je suis plus vicieux que les ânes
mêmes, dont la lassitude, dit-on, n'arrête pas la lubricité ; mais exposez le
motif pour lequel je vous ai frappé. Vous demandais-je quelque chose ? Est-ce
pour punir votre refus que j'ai levé la main sur vous ? S'agissait-il d'une
restitution que j'exigeais ? Attribuez-vous ma vivacité à la jalousie ou à
l'ivresse ?" Le soldat convint que Xénophon n'avait été animé par aucun de ces
motifs. Ce général demanda au Grec s'il était alors dans les rangs des hoplites.
"Non, reprit-il. - Faisiez-vous votre service parmi les armés à la légère ? -
Non, repartit l'accusateur ; quoique homme libre, je conduisais un mulet ; mes
camarades de chambrée m'en avaient confié le soin." Xénophon reconnut alors son
homme. "N'êtes-vous pas, lui demanda-t-il, celui qui transportiez un malade. ? -
Oui, par Jupiter, répliqua le Grec ; mais vous m'y aviez forcé, et aviez jeté
par terre le bagage de mes compagnons. - Voici comment je l'ai jeté par terre,
reprit Xénophon : j'en ai chargé d'autres soldats ; je leur ai ordonné de me
remettre ce dépôt, et je vous ai tout rendu ; sans qu'il y eût rien d'égaré,
lorsque vous m'avez représenté l'homme que je vous avais confié. Écoutez tous
comment cette affaire s'est passée ; ceci vaut la peine d'être entendu. On
laissait en arrière un de nos compatriotes, parce qu'il ne pouvait plus marcher
; je ne le connaissais point particulièrement : tout ce que j'en savais, c'est
qu'il était de notre armée. Je vous ai contraint de le porter de peur qu'il ne
pérît ; car les ennemis nous poursuivaient, autant que je puis m'en souvenir."
L'accusateur convint de ces faits. "Je vous avais dit de gagner les devants,
poursuivit Xénophon ; je marchais moi-même à l'arrière-garde. Je vous retrouve
creusant une fosse pour enterrer l'homme dont je vous avais chargé ; je
m'arrêtai et vous louai de lui rendre les derniers devoirs ;
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