HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre V

τίς



Texte grec :

[5,5,10] Κοτυωρῖται δὲ οὗτοι εἰσὶ μὲν ἡμέτεροι ἄποικοι, καὶ τὴν χώραν ἡμεῖς αὐτοῖς ταύτην παραδεδώκαμεν βαρβάρους ἀφελόμενοι· διὸ καὶ δασμὸν ἡμῖν φέρουσιν οὗτοι τεταγμένον καὶ Κερασούντιοι καὶ Τραπεζούντιοι· ὥστε ὅ τι ἂν τούτους κακὸν ποιήσητε ἡ Σινωπέων πόλις νομίζει πάσχειν. (5.5.11) νῦν δὲ ἀκούομεν ὑμᾶς εἴς τε τὴν πόλιν βίᾳ παρεληλυθότας ἐνίους σκηνοῦν ἐν ταῖς οἰκίαις καὶ ἐκ τῶν χωρίων βίᾳ λαμβάνειν ὧν ἂν δέησθε οὐ πείθοντας. (5.5.12) ταῦτ᾽ οὖν οὐκ ἀξιοῦμεν· εἰ δὲ ταῦτα ποιήσετε, ἀνάγκη ἡμῖν καὶ Κορύλαν καὶ Παφλαγόνας καὶ ἄλλον ὅντινα ἂν δυνώμεθα φίλον ποιεῖσθαι. (5.5.13) πρὸς ταῦτα ἀναστὰς Ξενοφῶν ὑπὲρ τῶν στρατιωτῶν εἶπεν· - ἡμεῖς δέ, ὦ ἄνδρες Σινωπεῖς, ἥκομεν ἀγαπῶντες ὅτι τὰ σώματα διεσωσάμεθα καὶ τὰ ὅπλα· οὐ γὰρ ἦν δυνατὸν ἅμα τε χρήματα ἄγειν καὶ φέρειν καὶ τοῖς πολεμίοις μάχεσθαι. (5.5.14) καὶ νῦν ἐπεὶ εἰς τὰς Ἑλληνίδας πόλεις ἤλθομεν, ἐν Τραπεζοῦντι μὲν (παρεῖχον γὰρ ἡμῖν ἀγοράν) ὠνούμενοι εἴχομεν τὰ ἐπιτήδεια, καὶ ἀνθ᾽ ὧν ἐτίμησαν ἡμᾶς καὶ ξένια ἔδωκαν τῇ στρατιᾷ, ἀντετιμῶμεν αὐτούς, καὶ εἴ τις αὐτοῖς φίλος ἦν τῶν βαρβάρων, τούτων ἀπειχόμεθα· τοὺς δὲ πολεμίους αὐτῶν ἐφ᾽ οὓς αὐτοὶ ἡγοῖντο κακῶς ἐποιοῦμεν ὅσον ἐδυνάμεθα. (5.5.15) ἐρωτᾶτε δὲ αὐτοὺς ὁποίων τινῶν ἡμῶν ἔτυχον· πάρεισι γὰρ ἐνθάδε οὓς ἡμῖν ἡγεμόνας διὰ φιλίαν ἡ πόλις ξυνέπεμψεν. (5.5.16) ὅποι δ᾽ ἂν ἐλθόντες ἀγορὰν μὴ ἔχωμεν, ἄν τε εἰς βάρβαρον γῆν ἄν τε εἰς Ἑλληνίδα, οὐχ ὕβρει ἀλλὰ ἀνάγκῃ λαμβάνομεν τὰ ἐπιτήδεια. (5.5.17) καὶ Καρδούχους καὶ Ταόχους καὶ Χαλδαίους καίπερ βασιλέως οὐχ ὑπηκόους ὄντας ὅμως καὶ μάλα φοβεροὺς ὄντας πολεμίους ἐκτησάμεθα διὰ τὸ ἀνάγκην εἶναι λαμβάνειν τὰ ἐπιτήδεια, ἐπεὶ ἀγορὰν οὐ παρεῖχον. (5.5.18) Μάκρωνας δὲ καίπερ βαρβάρους ὄντας, ἐπεὶ ἀγορὰν οἵαν ἐδύναντο παρεῖχον, φίλους τε ἐνομίζομεν εἶναι καὶ βίᾳ οὐδὲν ἐλαμβάνομεν τῶν ἐκείνων. (5.5.19) Κοτυωρίτας δέ, οὓς ὑμετέρους φατὲ εἶναι, εἴ τι αὐτῶν εἰλήφαμεν, αὐτοὶ αἴτιοί εἰσιν· οὐ γὰρ ὡς φίλοι προσεφέροντο ἡμῖν, ἀλλὰ κλείσαντες τὰς πύλας οὔτε εἴσω ἐδέχοντο οὔτε ἔξω ἀγορὰν ἔπεμπον· ᾐτιῶντο δὲ τὸν παρ᾽ ὑμῶν ἁρμοστὴν τούτων αἴτιον εἶναι.

Traduction française :

[5,5,10] Les citoyens de cette ville de Cotyore sont une de nos colonies, nous leur avons donné le domaine qu'ils cultivent, après l'avoir conquis sur les Barbares : voilà pourquoi ils nous paient, ainsi que les habitants de Cérasunte et ceux de Trébizonde, le tribut que nous leur avons imposé. Quelque mal que vous fassiez à ces peuples, la ville de Sinope croit le ressentir. Nous avons entendu dire que vous étiez entrés à main armée dans Cotyore ; que vous aviez logé quelques soldats dans la ville, et que vous preniez, sur son territoire, ce dont vous aviez besoin, par violence et non de gré à gré. Nous n'approuvons point votre conduite, et si vous persistez, vous nous obligerez de nous allier à Corylas, aux Paphlagoniens, et à tous les autres peuples avec lesquels nous pourrons nous liguer." Xénophon se leva, et répondit ainsi au nom de l'armée : "Sinopéens, nous sommes venus ici satisfaits d'avoir sauvé nos jours et nos armes. Piller, nous charger de butin, et combattre en même temps nos ennemis, nous aurait été impossible. Nous sommes enfin arrivés jusqu'à des villes grecques à Trébizonde, où l'on nous apportait des vivres à acheter, nous n'en avons pris qu'en payant. Les citoyens de cette ville ont rendu des honneurs à l'armée, et lui ont offert les présents de l'hospitalité : nous nous sommes acquittés envers eux par des honneurs pareils ; nous avons épargné ceux des Barbares dont ils étaient alliés ; nous avons attaqué ceux de leurs ennemis contre lesquels ils nous ont conduits eux-mêmes, et leur avons fait tout le mal que nous avons pu. Interrogez des habitants de Trébizonde, demandez-leur comment nous en avons agi avec eux : il s'en trouve ici que par amitié leur ville nous a donnés pour guides. Partout, au contraire, où nous arrivons, et ne trouvons point de vivres à acheter, que le pays soit grec ou barbare, nous prenons ce dont nous avons besoin, non par licence, mais par nécessité. Cette nécessité nous a réduits à faire la guerre aux Carduques, aux Chaldéens, aux Taoques, quoiqu'ils ne fussent point sujets d'Artaxerxès, et que nous les regardassions comme des ennemis redoutables ; car ils ne voulaient point nous faire trouver un marché garni de vivres. Les Macrons, au contraire, nous en ont fourni à prix d'argent, comme ils ont pu ; quoique ce fussent aussi des Barbares, nous les avons traités comme amis, et nous n'avons rien pris chez eux par violence. Si nous en avons usé autrement avec les habitants de Cotyore, que vous dites dépendre de vous, ils ne doivent en accuser qu'eux-mêmes ; ils ne se sont point conduits avec nous comme amis ; ils ont fermé leurs portes, et n'ont voulu ni nous laisser entrer dans la place, ni nous apporter au camp des vivres pour notre argent ; ils en ont rejeté la faute sur le gouverneur que vous leur avez donné.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007