HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre V

νυνὶ



Texte grec :

[5,6,30] ἐγὼ δὲ εἰ μὲν ἑώρων ἀποροῦντας ὑμᾶς, τοῦτ᾽ ἂν ἐσκόπουν ἀφ᾽ οὗ ἂν γένοιτο ὥστε λαβόντας ὑμᾶς πόλιν τὸν μὲν βουλόμενον ἀποπλεῖν ἤδη, τὸν δὲ μὴ βουλόμενον, ἐπεὶ κτήσαιτο ἱκανὰ ὥστε καὶ τοὺς ἑαυτοῦ οἰκείους ὠφελῆσαί τι. (5.6.31) ἐπεὶ δὲ ὁρῶ ὑμῖν καὶ τὰ πλοῖα πέμποντας Ἡρακλεώτας καὶ Σινωπέας ὥστε ἐκπλεῖν, καὶ μισθὸν ὑπισχνουμένους ὑμῖν ἄνδρας ἀπὸ νουμηνίας, καλόν μοι δοκεῖ εἶναι σῳζομένους ἔνθα βουλόμεθα μισθὸν τῆς σωτηρίας λαμβάνειν, καὶ αὐτός τε παύομαι ἐκείνης τῆς διανοίας, καὶ ὁπόσοι πρὸς ἐμὲ προσῇσαν λέγοντες ὡς χρὴ ταῦτα πράττειν, ἀναπαύεσθαί φημι χρῆναι. (5.6.32) οὕτω γὰρ γιγνώσκω· ὁμοῦ μὲν ὄντες πολλοὶ ὥσπερ νυνὶ δοκεῖτε ἄν μοι καὶ ἔντιμοι εἶναι καὶ ἔχειν τὰ ἐπιτήδεια· ἐν γὰρ τῷ κρατεῖν ἐστι καὶ τὸ λαμβάνειν τὰ τῶν ἡττόνων· διασπασθέντες δ᾽ ἂν καὶ κατὰ μικρὰ γενομένης τῆς δυνάμεως οὔτ᾽ ἂν τροφὴν δύναισθε λαμβάνειν οὔτε χαίροντες ἂν ἀπαλλάξαιτε. (5.6.33) δοκεῖ οὖν μοι ἅπερ ὑμῖν, ἐκπορεύεσθαι εἰς τὴν Ἑλλάδα, καὶ ἐάν τις μέντοι ἀπολιπὼν ληφθῇ πρὶν ἐν ἀσφαλεῖ εἶναι πᾶν τὸ στράτευμα, κρίνεσθαι αὐτὸν ὡς ἀδικοῦντα. καὶ ὅτῳ δοκεῖ, ἔφη, ταῦτα, ἀράτω τὴν χεῖρα. (5.6.34) ἀνέτειναν ἅπαντες. ὁ δὲ Σιλανὸς ἐβόα, καὶ ἐπεχείρει λέγειν ὡς δίκαιον εἴη ἀπιέναι τὸν βουλόμενον. οἱ δὲ στρατιῶται οὐκ ἠνείχοντο, ἀλλ᾽ ἠπείλουν αὐτῷ ὅτι εἰ λήψονται ἀποδιδράσκοντα, τὴν δίκην ἐπιθήσοιεν. (5.6.35) ἐντεῦθεν ἐπεὶ ἔγνωσαν οἱ Ἡρακλεῶται ὅτι ἐκπλεῖν δεδογμένον εἴη καὶ Ξενοφῶν αὐτὸς ἐπεψηφικὼς εἴη, τὰ μὲν πλοῖα πέμπουσι, τὰ δὲ χρήματα ἃ ὑπέσχοντο Τιμασίωνι καὶ Θώρακι ἐψευσμένοι ἦσαν (τῆς μισθοφορᾶς). (5.6.36) ἐνταῦθα δὲ ἐκπεπληγμένοι ἦσαν καὶ ἐδεδίεσαν τὴν στρατιὰν οἱ τὴν μισθοφορὰν ὑπεσχημένοι. παραλαβόντες οὖν οὗτοι καὶ τοὺς ἄλλους στρατηγοὺς οἷς ἀνεκεκοίνωντο ἃ πρόσθεν ἔπραττον, πάντες δ᾽ ἦσαν πλὴν Νέωνος τοῦ Ἀσιναίου, ὃς Χειρισόφῳ ὑπεστρατήγει, Χειρίσοφος δὲ οὔπω παρῆν, ἔρχονται πρὸς Ξενοφῶντα, καὶ λέγουσιν ὅτι μεταμέλοι αὐτοῖς, καὶ δοκοίη κράτιστον εἶναι πλεῖν εἰς Φᾶσιν, ἐπεὶ πλοῖα ἔστι, καὶ κατασχεῖν τὴν Φασιανῶν χώραν. (5.6.37) - αἰήτου δὲ ὑιδοῦς ἐτύγχανε βασιλεύων αὐτῶν. Ξενοφῶν δὲ ἀπεκρίνατο ὅτι οὐδὲν ἂν τούτων εἴποι εἰς τὴν στρατιάν· ὑμεῖς δὲ ξυλλέξαντες, ἔφη, εἰ βούλεσθε, λέγετε. ἐνταῦθα ἀποδείκνυται Τιμασίων ὁ Δαρδανεὺς γνώμην οὐκ ἐκκλησιάζειν ἀλλὰ τοὺς αὑτοῦ ἕκαστον λοχαγοὺς πρῶτον πειρᾶσθαι πείθειν. καὶ ἀπελθόντες ταῦτ᾽ ἐποίουν.

Traduction française :

[5,6,30] Lorsque je vous ai vus dans la détresse, j'ai songé, j'en conviens, aux moyens de nous emparer d'une place d'où les Grecs qui voudraient retourner promptement dans leur patrie mettraient aussitôt à la voile, et où ceux qui aimeraient mieux différer leur retour resteraient jusqu'à ce qu'ils eussent acquis assez de richesses pour être utiles à leurs familles. Mais depuis que je vois les habitants de Sinope et d'Héraclée vous envoyer des bâtiments, depuis que je vois des hommes vous promettre une solde qui commencera à courir le premier du mois prochain, il me paraît avantageux de nous retirer sains et saufs où nous voulions arriver, et de recevoir en outre une solde pour prix de notre départ. Je me désiste donc de mes autres idées, et je déclare qu'il faut s'en désister à ceux qui m'étaient venus trouver et m'avaient exhorté à exécuter mon projet ; car voici ma façon de penser : tant que vous serez en force comme maintenant, je prévois que vous serez respectés et que vous vous ferez fournir des vivres. Le premier droit que donne la victoire est de s'emparer de ce qui appartient aux vaincus ; mais si vous dispersez et morcelez vos forces, vous ne pourrez plus prendre en maîtres votre subsistance, et vous ne vous retirerez pas d'ici sans essuyer des infortunes. Je suis donc du même avis que vous. Nous devons retourner en Grèce, et si quelqu'un de nous cherche à rester dans un autre pays ou qu'on le surprenne essayant de quitter l'armée avant qu'elle soit en lieu de sûreté, il faut le juger et le condamner comme coupable. Que quiconque embrasse mon opinion lève la main." Tous les Grecs la levèrent. Silanus se mit à crier, et tâcha de faire entendre qu'il était juste de laisser ceux qui le voudraient partir séparément et quitter l'armée. Les soldats ne purent souffrir un tel discours ; ils menacèrent ce devin ; on lui dit que s'il était pris sur le fait, et fuyant secrètement, il en porterait la peine. Peu de temps après, les citoyens d'Héraclée ayant su que l'armée avait résolu de s'embarquer pour sortir de l'Euxin, et que Xénophon même avait été de cette opinion, envoyèrent les navires ; mais ils ne tinrent pas parole sur l'article de la solde et de l'argent qu'ils avaient promis à Timasion et à Thorax de leur faire passer. Ceux qui avaient répondu à l'armée qu'elle serait stipendiée craignirent sa colère et furent frappés de terreur. Ils prirent avec eux les généraux qui avaient eu connaissance de leurs premières démarches, et vinrent trouver Xénophon (or, tous les autres généraux avaient été instruits de la négociation, si ce n'est Néon d'Asinée qui commandait pour Chirisophe alors absent). Ils dirent à Xénophon qu'ils se repentaient de ce qu'ils avaient fait ; que puisqu'on avait des vaisseaux, il leur semblait que le meilleur parti à prendre était de voguer vers le Phase et de s'emparer du pays adjacent. Le fils d'Æetès en était alors roi. Xénophon leur répondit qu'il n'en parlerait point à l'armée. "Assemblez-la vous-mêmes, ajouta-t-il, et faites-lui, si vous le voulez, cette proposition." Timasion témoigna alors qu'il était d'avis qu'on ne convoquât pas une assemblée générale, mais que chacun des généraux tachât d'abord de persuader les chefs de loches qui lui étaient subordonnés. On se sépara et on y travailla.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007