Texte grec :
[5,5,20] ὃ δὲ λέγεις βίᾳ παρελθόντας σκηνοῦν, ἡμεῖς ἠξιοῦμεν τοὺς
κάμνοντας εἰς τὰς στέγας δέξασθαι· ἐπεὶ δὲ οὐκ ἀνέῳγον τὰς πύλας, ᾗ ἡμᾶς
ἐδέχετο αὐτὸ τὸ χωρίον ταύτῃ εἰσελθόντες ἄλλο μὲν οὐδὲν βίαιον ἐποιήσαμεν,
σκηνοῦσι δ᾽ ἐν ταῖς στέγαις οἱ κάμνοντες τὰ αὑτῶν δαπανῶντες, καὶ τὰς πύλας
φρουροῦμεν, ὅπως μὴ ἐπὶ τῷ ὑμετέρῳ ἁρμοστῇ ὦσιν οἱ κάμνοντες ἡμῶν, ἀλλ᾽
ἐφ᾽ ἡμῖν ᾖ κομίσασθαι ὅταν βουλώμεθα. (5.5.21) οἱ δὲ ἄλλοι, ὡς ὁρᾶτε,
σκηνοῦμεν ὑπαίθριοι ἐν τῇ τάξει, παρεσκευασμένοι, ἂν μέν τις εὖ ποιῇ, ἀντ᾽ εὖ
ποιεῖν, ἂν δὲ κακῶς, ἀλέξασθαι. (5.5.22) ἃ δὲ ἠπείλησας ὡς, ἢν ὑμῖν δοκῇ,
Κορύλαν καὶ Παφλαγόνας ξυμμάχους ποιήσεσθε ἐφ᾽ ἡμᾶς, ἡμεῖς δέ, ἢν μὲν
ἀνάγκη ᾖ, πολεμήσομεν καὶ ἀμφοτέροις· ἤδη γὰρ καὶ ἄλλοις πολλαπλασίοις
ὑμῶν ἐπολεμήσαμεν· ἂν δὲ δοκῇ ἡμῖν καὶ φίλον ποιεῖσθαι τὸν Παφλαγόνα
(5.5.23) (ἀκούομεν δὲ αὐτὸν καὶ ἐπιθυμεῖν τῆς ὑμετέρας πόλεως καὶ χωρίων τῶν
ἐπιθαλαττίων), πειρασόμεθα ξυμπράττοντες αὐτῷ ὧν ἐπιθυμεῖ φίλοι γίγνεσθαι.
(5.5.24) ἐκ τούτου μάλα μὲν δῆλοι ἦσαν οἱ ξυμπρέσβεις τῷ Ἑκατωνύμῳ
χαλεπαίνοντες τοῖς εἰρημένοις, παρελθὼν δ᾽ αὐτῶν ἄλλος εἶπεν ὅτι οὐ πόλεμον
ποιησόμενοι ἥκοιεν ἀλλὰ ἐπιδείξοντες ὅτι φίλοι εἰσί. καὶ ξενίοις, ἢν μὲν ἔλθητε
πρὸς τὴν Σινωπέων πόλιν, ἐκεῖ δεξόμεθα, νῦν δὲ τοὺς ἐνθάδε κελεύσομεν
διδόναι ἃ δύνανται· ὁρῶμεν γὰρ πάντα ἀληθῆ ὄντα ἃ λέγετε. (5.5.25) ἐκ τούτου
ξένιά τε ἔπεμπον οἱ Κοτυωρῖται καὶ οἱ στρατηγοὶ τῶν Ἑλλήνων ἐξένιζον τοὺς
τῶν Σινωπέων πρέσβεις, καὶ πρὸς ἀλλήλους πολλά τε καὶ φιλικὰ διελέγοντο τά
τε ἄλλα καὶ περὶ τῆς λοιπῆς πορείας ἀνεπυνθάνοντο ὧν ἑκάτεροι ἐδέοντο.
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Traduction française :
[5,5,20] Je passe au reproche que vous nous faites d'être entrés par force et d'occuper
leurs maisons. Nous les avons priés de loger nos malades ; comme on n'ouvrait point
les portes, nous sommes entrés dans la place par le côté même où l'on refusait de nous
admettre. Nous n'y avons fait aucun autre acte de violence, mais nos malades sont à
l'abri des injures de l'air, dans des maisons où ils vivent à leurs propres frais. Pour
qu'ils n'y soient pas à la disposition de votre gouverneur, et que nous
puissions les transporter quand il nous conviendra, nous avons mis des gardes
aux portes. Le reste de l'armée, vous le voyez, couche au bivouac, garde
exactement ses rangs, est toujours prêt à reconnaître un bienfait et à repousser
une insulte. Vous nous menacez, et prétendez qu'il ne dépend que de vous de
faire alliance contre nous avec Corylas et les Paphlagoniens. Nous ferons la
guerre, si vous nous y contraignez, et à vous, et à eux ; nous nous sommes déjà
éprouvés contre des forces bien plus nombreuses ; mais, peut-être, si nous le
jugions à propos serait-ce à nous que s'allierait ce chef des Paphlagoniens. Le
bruit est venu jusqu'à nos oreilles, qu'il souhaitait ardemment être maître de
votre ville et des postes fortifiés sur le bord de la mer. Nous tâcherons de
nous concilier son amitié en le servant dans ses projets." Les autres députés
qui accompagnaient Hécatonyme parurent alors très mécontents du discours qu'il
avait tenu. Un d'eux s'avança et dit aux Grecs qu'ils n'étaient point venus pour
leur déclarer la guerre, mais pour leur donner au contraire des témoignages
d'amitié. Si vous venez à Sinope, nous vous y recevrons, et vous offrirons les
dons de l'hospitalité. Nous allons dès maintenant ordonner aux habitants de
Cotyore de vous fournir les secours qui dépendent d'eux ; car nous voyons que
vous ne nous avez dit rien que de vrai." Bientôt après la ville de Cotyore
envoya des présents, et les généraux reçurent de leur côté comme leurs hôtes les
députés des Sinopéens. Ils s'entretinrent ensemble sur ce qui concernait les uns
et les autres. Différentes matières, mais surtout des questions sur le reste de
la route et sur les services mutuels qu'on pouvait se rendre, furent le sujet de
cet entretien.
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