HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre V

Ἕλληνες



Texte grec :

[5,6,1] ταύτῃ μὲν τῇ ἡμέρᾳ τοῦτο τὸ τέλος ἐγένετο. τῇ δὲ ὑστεραίᾳ ξυνέλεξαν οἱ στρατηγοὶ τοὺς στρατιώτας. καὶ ἐδόκει αὐτοῖς περὶ τῆς λοιπῆς πορείας παρακαλέσαντας τοὺς Σινωπέας βουλεύεσθαι. εἴτε γὰρ πεζῇ δέοι πορεύεσθαι, χρήσιμοι ἂν ἐδόκουν εἶναι οἱ Σινωπεῖς· ἔμπειροι γὰρ ἦσαν τῆς Παφλαγονίας· εἴτε κατὰ θάλατταν, προσδεῖν ἐδόκει Σινωπέων· μόνοι γὰρ ἂν ἐδόκουν ἱκανοὶ εἶναι πλοῖα παρασχεῖν ἀρκοῦντα τῇ στρατιᾷ. (5.6.2) καλέσαντες οὖν τοὺς πρέσβεις ξυνεβουλεύοντο, καὶ ἠξίουν Ἕλληνας ὄντας Ἕλλησι τούτῳ πρῶτον καλῶς δέχεσθαι τῷ εὔνους τε εἶναι καὶ τὰ κάλλιστα ξυμβουλεύειν. (5.6.3) ἀναστὰς δὲ Ἑκατώνυμος πρῶτον μὲν ἀπελογήσατο περὶ οὗ εἶπεν ὡς τὸν Παφλαγόνα φίλον ποιήσοιντο, ὅτι οὐχ ὡς τοῖς Ἕλλησι πολεμησόντων σφῶν εἴποι, ἀλλ᾽ ὅτι ἐξὸν τοῖς βαρβάροις φίλους εἶναι τοὺς Ἕλληνας αἱρήσονται. ἐπεὶ δὲ ξυμβουλεύειν ἐκέλευον, ἐπευξάμενος εἶπεν ὧδε. (5.6.4) - εἰ μὲν ξυμβουλεύοιμι ἃ βέλτιστά μοι (εἶναι) δοκεῖ, πολλά μοι καὶ ἀγαθὰ γένοιτο· εἰ δὲ μή, τἀναντία. αὐτὴ γὰρ ἡ ἱερὰ ξυμβουλὴ λεγομένη εἶναι δοκεῖ μοι παρεῖναι· νῦν γὰρ δὴ ἂν μὲν εὖ ξυμβουλεύσας φανῶ, πολλοὶ ἔσονται οἱ ἐπαινοῦντές με, ἂν δὲ κακῶς, πολλοὶ ἔσεσθε οἱ καταρώμενοι. (5.6.5) πράγματα μὲν οὖν οἶδ᾽ ὅτι πολὺ πλείω ἕξομεν, ἐὰν κατὰ θάλατταν κομίζησθε· ἡμᾶς γὰρ δεήσει τὰ πλοῖα πορίζειν· ἢν δὲ κατὰ γῆν στέλλησθε, ὑμᾶς δεήσει τοὺς μαχομένους εἶναι. ὅμως δὲ λεκτέα ἃ γιγνώσκω· (5.6.6) ἔμπειρος γάρ εἰμι καὶ τῆς χώρας τῆς Παφλαγόνων καὶ τῆς δυνάμεως. ἔχει γὰρ ἀμφότερα, καὶ πεδία κάλλιστα καὶ ὄρη ὑψηλότατα. (5.6.7) καὶ πρῶτον μὲν οἶδα εὐθὺς ᾗ τὴν εἰσβολὴν ἀνάγκη ποιεῖσθαι· οὐ γὰρ ἔστιν ἄλλῃ ἢ ᾗ τὰ κέρατα τοῦ ὄρους τῆς ὁδοῦ καθ᾽ ἑκάτερά ἐστιν ὑψηλά, ἃ κρατεῖν κατέχοντες καὶ πάνυ ὀλίγοι δύναιντ᾽ ἄν· τούτων δὲ κατεχομένων οὐδ᾽ ἂν οἱ πάντες ἄνθρωποι δύναιντ᾽ ἂν διελθεῖν. ταῦτα δὲ καὶ δείξαιμι ἄν, εἴ μοί τινα βούλοισθε ξυμπέμψαι. (5.6.8) ἔπειτα δὲ οἶδα καὶ πεδία ὄντα καὶ ἱππείαν ἣν αὐτοὶ οἱ βάρβαροι νομίζουσι κρείττω εἶναι ἁπάσης τῆς βασιλέως ἱππείας. καὶ νῦν οὗτοι οὐ παρεγένοντο βασιλεῖ καλοῦντι, ἀλλὰ μεῖζον φρονεῖ ὁ ἄρχων αὐτῶν. (5.6.9) ἢν δὲ καὶ δυνηθῆτε τά τε ὄρη κλέψαι ἢ φθάσαι λαβόντες καὶ ἐν τῷ πεδίῳ κρατῆσαι μαχόμενοι τούς τε ἱππέας τούτων καὶ πεζῶν μυριάδας πλέον ἢ δώδεκα, ἥξετε ἐπὶ τοὺς ποταμούς, πρῶτον μὲν τὸν Θερμώδοντα, εὖρος τριῶν πλέθρων, ὃν χαλεπὸν οἶμαι διαβαίνειν ἄλλως τε καὶ πολεμίων πολλῶν ἔμπροσθεν ὄντων, πολλῶν δὲ ὄπισθεν ἑπομένων· δεύτερον δὲ Ἶριν, τρίπλεθρον ὡσαύτως· τρίτον δὲ Ἅλυν, οὐ μεῖον δυοῖν σταδίοιν, ὃν οὐκ ἂν δύναισθε ἄνευ πλοίων διαβῆναι· πλοῖα δὲ τίς ἔσται ὁ παρέχων; ὡς δ᾽ αὔτως καὶ ὁ Παρθένιος ἄβατος·

Traduction française :

[5,6,1] Ainsi finit la journée. Le lendemain les généraux convoquèrent les soldats ; ils jugèrent convenable d'appeler les députés et de délibérer avec eux sur les moyens d'achever la route que l'armée avait encore à faire pour arriver en Grèce : car s'il fallait aller par terre, il paraissait utile d'avoir des guides sinopéens, vu la connaissance qu'ils avaient de la Paphlagonie, et les Grecs devaient avoir bien plus besoin encore de la ville de Sinope, s'ils voulaient s'embarquer : elle seule paraissait en état de leur fournir la quantité de bâtiments nécessaires pour transporter toute l'armée. On appela donc les députés pour délibérer avec eux ; on leur dit que comme Grecs le premier service qu'ils devaient rendre à des compatriotes était de se montrer bien intentionnés pour eux, et de leur donner les meilleurs conseils. Hécatonyme se leva ; il commença par une apologie du discours qu'il avait tenu la veille ; il dit que le propos qui lui était échappé, que la ville de Sinope pouvait se liguer avec les Paphlagoniens, ne signifiait point qu'elle voulût faire avec ces peuples la guerre à l'armée grecque, mais au contraire que pouvant songer à l'alliance des Barbares, sa patrie préférerait celle des Grecs Ceux-ci l'ayant pressé de leur donner son avis sur le point discuté, après avoir invoqué les Dieux, il parla ainsi : "Puisse-t-il m'arriver toutes sortes de prospérités si je vous conseille le parti que je crois le meilleur ! Puisse m'arriver le contraire si je vous parle autrement ! Je regarde cette délibération comme sainte. Lorsque l'événement aura prouvé que je vous ai bien conseillés, beaucoup de vous autres Grecs me louerez, beaucoup me maudirez si je vous engage à prendre un parti qui vous soit funeste. Je sais qu'en vous proposant de vous embarquer, je constitue ma patrie en beaucoup plus de frais et d'embarras ; car ce sera à nous à vous fournir des bâtiments au lieu que si vous alliez par terre, ce serait à vous-mêmes à vous ouvrir une route les armes à la main. Il faut cependant dire ce que je pense et ce que je sais, car je connais par expérience le pays et les forces des Paphlagoniens. On trouve dans leur province et les plus belles plaines et les montagnes les plus élevées. Je sais d'abord par où vous serez contraints d'y entrer il n'y a point d'autre chemin qu'une gorge, dominée des deux côtés par des montagnes élevées ; qu'une poignée d'hommes occupe ces hauteurs, ils sont maîtres du défilé, et tous les humains réunis n'y passeraient pas malgré eux. Je montrerai ce local à des Grecs, si vous voulez y envoyer avec moi. On trouve ensuite des plaines ; elles sont défendues par une cavalerie que les Barbares regardent comme meilleure de toute celle d'Artaxerxès : elle n'a point marché au secours de ce monarque, quoiqu'elle en eût reçu l'ordre. Celui qui la commande en est fier et ne se pique pas d'une obéissance si exacte. Supposons que vous vous soyez glissés à travers les montagnes ou que prévenant les ennemis vous vous en soyez emparés avant eux, que vous ayez défait en bataille rangée dans la plaine leur cavalerie et leur infanterie qui monte à plus de cent vingt mille hommes, vous arriverez à des fleuves. Le premier est le Thermodon, large de trois plèthres : je présume que vous aurez peine à le passer, ayant en tête des ennemis nombreux et suivis par d'autres qui menaceront votre arrière-garde. Vous trouverez, ensuite l'Iris, dont la largeur est la même. Le troisième est l'Halys : celui-là n'a pas moins de deux stades de largeur ; vous ne pourrez le traverser sans bateaux, et qui vous en fournira ?





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Dernière mise à jour : 1/03/2007