HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre V

μένοντες



Texte grec :

[5,4,10] οἱ δὲ εἶπον ὅτι ἱκανοί ἐσμεν εἰς τὴν χώραν εἰσβάλλειν ἐκ τοῦ ἐπὶ θάτερα τὴν τῶν ὑμῖν τε καὶ ἡμῖν πολεμίων, καὶ δεῦρο ὑμῖν πέμψαι ναῦς τε καὶ ἄνδρας οἵτινες ὑμῖν ξυμμαχοῦνταί τε καὶ τὴν ὁδὸν ἡγήσονται. (5.4.11) ἐπὶ τούτοις πιστὰ δόντες καὶ λαβόντες ᾤχοντο. καὶ ἧκον τῇ ὑστεραίᾳ ἄγοντες τριακόσια πλοῖα μονόξυλα καὶ ἐν ἑκάστῳ τρεῖς ἄνδρας, ὧν οἱ μὲν δύο ἐκβάντες εἰς τάξιν ἔθεντο τὰ ὅπλα, ὁ δὲ εἷς ἔμενε. (5.4.12) καὶ οἱ μὲν λαβόντες τὰ πλοῖα ἀπέπλευσαν, οἱ δὲ μένοντες ἐξετάξαντο ὧδε. ἔστησαν (ὥσπερ) ἀνὰ ἑκατὸν μάλιστα οἷον χοροὶ ἀντιστοιχοῦντες ἀλλήλοις, ἔχοντες γέρρα πάντες λευκῶν βοῶν δασέα, ᾐκασμένα κιττοῦ πετάλῳ, ἐν δὲ τῇ δεξιᾷ παλτὸν ὡς ἕξπηχυ, ἔμπροσθεν μὲν λόγχην ἔχον, ὄπισθεν δὲ τοῦ ξύλου σφαιροειδές. (5.4.13) χιτωνίσκους δὲ ἐνεδεδύκεσαν ὑπὲρ γονάτων, πάχος ὡς λινοῦ στρωματοδέσμου, ἐπὶ τῇ κεφαλῇ δὲ κράνη σκύτινα οἷάπερ τὰ Παφλαγονικά, κρωβύλον ἔχοντα κατὰ μέσον, ἐγγύτατα τιαροειδῆ· εἶχον δὲ καὶ σαγάρεις σιδηρᾶς. (5.4.14) ἐντεῦθεν ἐξῆρχε μὲν αὐτῶν εἷς, οἱ δὲ ἄλλοι ἅπαντες ἐπορεύοντο ᾄδοντες ἐν ῥυθμῷ, καὶ διελθόντες διὰ τῶν τάξεων καὶ διὰ τῶν ὅπλων τῶν Ἑλλήνων ἐπορεύοντο εὐθὺς πρὸς τοὺς πολεμίους ἐπὶ χωρίον ὃ ἐδόκει ἐπιμαχώτατον εἶναι. (5.4.15) ᾠκεῖτο δὲ τοῦτο πρὸ τῆς πόλεως τῆς Μητροπόλεως καλουμένης αὐτοῖς καὶ ἐχούσης τὸ ἀκρότατον τῶν Μοσσυνοίκων. καὶ περὶ τούτου ὁ πόλεμος ἦν· οἱ γὰρ ἀεὶ τοῦτ᾽ ἔχοντες ἐδόκουν ἐγκρατεῖς εἶναι καὶ πάντων Μοσσυνοίκων, καὶ ἔφασαν τούτους οὐ δικαίως ἔχειν τοῦτο, ἀλλὰ κοινὸν ὂν καταλαβόντας πλεονεκτεῖν. (5.4.16) εἵποντο δ᾽ αὐτοῖς καὶ τῶν Ἑλλήνων τινές, οὐ ταχθέντες ὑπὸ τῶν στρατηγῶν, ἀλλὰ ἁρπαγῆς ἕνεκεν. οἱ δὲ πολέμιοι προσιόντων τέως μὲν ἡσύχαζον· ἐπεὶ δ᾽ ἐγγὺς ἐγένοντο τοῦ χωρίου, ἐκδραμόντες τρέπονται αὐτούς, καὶ ἀπέκτειναν συχνοὺς τῶν βαρβάρων καὶ τῶν ξυναναβάντων Ἑλλήνων τινάς, καὶ ἐδίωκον μέχρι οὗ εἶδον τοὺς Ἕλληνας βοηθοῦντας· (5.4.17) εἶτα δὲ ἀποτραπόμενοι ᾤχοντο, καὶ ἀποτεμόντες τὰς κεφαλὰς τῶν νεκρῶν ἐπεδείκνυσαν τοῖς Ἕλλησι καὶ τοῖς ἑαυτῶν πολεμίοις, καὶ ἅμα ἐχόρευον νόμῳ τινὶ ᾄδοντες. (5.4.18) οἱ δὲ Ἕλληνες μάλα ἤχθοντο ὅτι τούς τε πολεμίους ἐπεποιήκεσαν θρασυτέρους καὶ ὅτι οἱ ἐξελθόντες Ἕλληνες σὺν αὐτοῖς ἐπεφεύγεσαν μάλα ὄντες συχνοί· ὃ οὔπω πρόσθεν ἐπεποιήκεσαν ἐν τῇ στρατείᾳ. (5.4.19) Ξενοφῶν δὲ ξυγκαλέσας τοὺς Ἕλληνας εἶπεν· - ἄνδρες στρατιῶται, μηδὲν ἀθυμήσητε ἕνεκα τῶν γεγενημένων· ἴστε γὰρ ὅτι καὶ ἀγαθὸν οὐ μεῖον τοῦ κακοῦ γεγένηται.

Traduction française :

[5,4,10] Ils dirent qu'ils pouvaient faire une diversion, et attaquer à revers l'ennemi commun ; qu'ils enverraient d'ailleurs, au camp des Grecs, une flotte et des hommes qui leur serviraient, et de guides et de troupes auxiliaires. Ils repartirent ensuite après avoir donné leur foi et reçu celle des Grecs, et revinrent le lendemain avec trois cents pirogues. Chacune était faite d'un seul tronc d'arbre, et portait trois hommes, dont deux descendirent à terre et y posèrent leurs armes en ordre, laissant le troisième dans la pirogue ; ces pirogues s'en retournèrent conduites ainsi par un seul matelot. Voici comment se formèrent ceux qui avaient débarqué : ils se mirent sur plusieurs files ; l'une vis-à-vis de l'autre, et chacune de cent hommes à peu près, comme fait le chœur sur le théâtre ; ils portaient tous des boucliers à la perse, couverts de cuirs de bœufs blancs, garnis de leur poil, et de la forme d'une feuille de lierre. Ils tenaient de l'autre main un javelot long d'environ six coudées, qui était armé à un bout d'une pointe de fer, et finissait, du côté de la poignée, en boule travaillée dans le bois même. Leurs tuniques leur descendaient jusqu'aux genoux ; elles étaient d'une toile épaisse comme des couvertures de lit ; leurs têtes étaient couvertes de casques de cuir, semblables à ceux des Paphlagoniens, mais sur le milieu desquels une tresse de crin s'élevait en spirale, ce qui leur donnait assez l'apparence d'une tiare : ils étaient aussi armés de haches de fer. Un d'entre eux préluda ; tous aussitôt se mirent à chanter, et, marchant en cadence, passèrent à travers les rangs et les armes des Grecs, puis s'avancèrent aussitôt contre l'ennemi et vers le poste qui paraissait le plus facile à attaquer. C'était un lieu en avant de la ville qu'ils nommaient leur métropole. Dans cette ville était la principale forteresse des Mosynéciens, cause originaire de cette guerre car ceux qui l'occupaient semblaient être maîtres de tout le pays des Mosynéciens. Les alliés des Grecs prétendaient que le parti contraire n'en était pas le juste possesseur : qu'elle devait leur appartenir en commun ; que leurs adversaires s'en étaient emparés, et, par cette invasion, avaient pris sur eux un grand ascendant. Quelques Grecs les suivirent sans que les généraux leur en eussent donné l'ordre, mais attirés par l'espoir du pillage. L'ennemi les laissa avancer assez longtemps et ne se montra point ; enfin les voyant près du poste, il fait une sortie, met en fuite les assaillants, tue beaucoup de Barbares et quelques-uns des Grecs, qui les avaient accompagnés. Il poursuivit même les fuyards jusqu'à ce qu'il découvrît l'armée grecque qui marchait à leur secours : alors il se détourna et commença sa retraite. Les vainqueurs coupèrent les têtes des morts et les montrèrent aux Mosynéciens leurs ennemis, et aux Grecs ; ils dansaient en même temps et chantaient des airs de leur pays. Les Grecs s'affligèrent beaucoup d'avoir enhardi l'ennemi, et d'avoir vu fuir, avec les Barbares, une grande quantité de leurs compatriotes, qui ne s'étaient jamais conduits aussi lâchement depuis le commencement de l'expédition. Xénophon les convoqua tous, et leur dit : "Soldats, que ce qui s'est passé ne vous décourage point, vous en retirez un avantage plus grand que le mal que vous avez souffert.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007