Texte grec :
[5,4,1] ἐκ Κερασοῦντος δὲ κατὰ θάλατταν μὲν ἐκομίζοντο οἵπερ καὶ πρόσθεν, οἱ
δὲ ἄλλοι κατὰ γῆν ἐπορεύοντο. (5.4.2) ἐπεὶ δὲ ἦσαν ἐπὶ τοῖς Μοσσυνοίκων ὁρίοις,
πέμπουσιν εἰς αὐτοὺς Τιμησίθεον τὸν Τραπεζούντιον πρόξενον ὄντα τῶν
Μοσσυνοίκων, ἐρωτῶντες πότερον ὡς διὰ φιλίας ἢ διὰ πολεμίας πορεύσονται τῆς
χώρας. οἱ δὲ εἶπον ὅτι οὐ διήσοιεν· ἐπίστευον γὰρ τοῖς χωρίοις. (5.4.3) ἐντεῦθεν
λέγει ὁ Τιμησίθεος ὅτι πολέμιοί εἰσιν αὐτοῖς οἱ ἐκ τοῦ ἐπέκεινα. καὶ ἐδόκει
καλέσαι ἐκείνους, εἰ βούλοιντο ξυμμαχίαν ποιήσασθαι· καὶ πεμφθεὶς ὁ
Τιμησίθεος ἧκεν ἄγων τοὺς ἄρχοντας. (5.4.4) ἐπεὶ δὲ ἀφίκοντο, συνῆλθον οἵ τε
τῶν Μοσσυνοίκων ἄρχοντες καὶ οἱ στρατηγοὶ τῶν Ἑλλήνων· (5.4.5) καὶ ἔλεξε
Ξενοφῶν, ἡρμήνευε δὲ Τιμησίθεος·
- ὦ ἄνδρες Μοσσύνοικοι, ἡμεῖς βουλόμεθα διασωθῆναι πρὸς τὴν Ἑλλάδα πεζῇ·
πλοῖα γὰρ οὐκ ἔχομεν· κωλύουσι δὲ οὗτοι ἡμᾶς οὓς ἀκούομεν ὑμῖν πολεμίους
εἶναι. (5.4.6) εἰ οὖν βούλεσθε, ἔξεστιν ὑμῖν ἡμᾶς λαβεῖν ξυμμάχους καὶ
τιμωρήσασθαι εἴ τί ποτε ὑμᾶς οὗτοι ἠδίκησαν, καὶ τὸ λοιπὸν ὑμῶν ὑπηκόους
εἶναι τούτους. (5.4.7) εἰ δὲ ἡμᾶς ἀφήσετε, σκέψασθε πόθεν αὖθις ἂν τοσαύτην
δύναμιν λάβοιτε ξύμμαχον. (5.4.8) πρὸς ταῦτα ἀπεκρίνατο ὁ ἄρχων τῶν
Μοσσυνοίκων ὅτι καὶ βούλοιντο ταῦτα καὶ δέχοιντο τὴν ξυμμαχίαν. (5.4.9)
- ἄγετε δή, ἔφη ὁ Ξενοφῶν, τί ἡμῶν δεήσεσθε χρήσασθαι, ἂν ξύμμαχοι ὑμῶν
γενώμεθα, καὶ ὑμεῖς τί οἷοί τε ἔσεσθε ἡμῖν ξυμπρᾶξαι περὶ τῆς διόδου;
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Traduction française :
[5,4,1] Les Grecs qui étaient venus par mer à Cérasunte en partirent de même : on fit
marcher par terre le reste de l'armée. Arrivée aux confins du pays des
Mosynéciens, elle leur envoie pour député Timésithée de Trébizonde, qui était
leur hôte public, et leur fait demander si elle doit regarder leur territoire
qu'elle va traverser comme pays ami ou comme ennemi. Les Mosynéciens répondirent
que le parti qu'on prendrait leur importait peu ; car ils se reposaient sur la
force de leurs places. Timésithée expose alors à l'armée que les Mosynéciens
sont divisés, que la partie de ces peuples qui habite à l'ouest est en guerre
avec ceux-ci ; on jugea à propos d'envoyer chercher les premiers et de leur
proposer une alliance offensive contre les autres. Timésithée y fut député et
ramena avec lui leurs chefs ; quand ils furent arrivés, ils s'assemblèrent avec
les généraux grecs, ; et Xénophon leur parla ainsi, Timésithée lui servant
d'interprète : "Mosynéciens, nous voulons retourner en Grèce par terre, car nous
n'avons point de vaisseaux : la partie de votre nation, qu'on dit être en guerre
ouverte avec vous, s'oppose à notre passage. Vous pouvez, si vous le voulez,
vous allier à nous, venger les injures que vous avez reçues de vos ennemis, et
les réduire à jamais sous votre puissance. Songez que si vous nous laissez
passer, vous ne retrouverez plus l'occasion d'avoir pour auxiliaire une armée
telle que la nôtre." Le chef des Mosynéciens répondit qu'il était du même
sentiment, et qu'il acceptait l'alliance. "Voyons donc, poursuivit Xénophon, à
quoi vous voulez nous employer, si le traité se conclut, et de quelle utilité
vous nous serez réciproquement pour continuer notre marche."
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