HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre V

Chapitre 5,2,20

  Chapitre 5,2,20

[5,2,20] δὲ Ξενοφῶν καὶ οἱ λοχαγοὶ ἐσκόπουν εἰ οἷόν τε εἴη τὴν ἄκραν λαβεῖν· ἦν γὰρ οὕτως σωτηρία ἀσφαλής, ἄλλως δὲ πάνυ χαλεπὸν ἐδόκει εἶναι ἀπελθεῖν· σκοπουμένοις δὲ αὐτοῖς ἔδοξε παντάπασιν ἀνάλωτον εἶναι τὸ χωρίον. (5.2.21) ἐνταῦθα παρεσκευάζοντο τὴν ἄφοδον, καὶ τοὺς μὲν σταυροὺς ἕκαστοι τοὺς καθαὑτοὺς διῄρουν, καὶ τοὺς ἀχρείους καὶ φορτία ἔχοντάς τε ἐξεπέμποντο καὶ τῶν ὁπλιτῶν τὸ πλῆθος, καταλιπόντες οἱ λοχαγοὶ οἷς ἕκαστος ἐπίστευεν. (5.2.22) ἐπεὶ δὲ ἤρξαντο ἀποχωρεῖν, ἐπεξέθεον ἔνδοθεν πολλοὶ γέρρα καὶ λόγχας ἔχοντες καὶ κνημῖδας καὶ κράνη Παφλαγονικά, καὶ ἄλλοι ἐπὶ τὰς οἰκίας ἀνέβαινον τὰς ἔνθεν καὶ ἔνθεν τῆς εἰς τὴν ἄκραν φερούσης ὁδοῦ· (5.2.23) ὥστε οὐδὲ διώκειν ἀσφαλὲς ἦν κατὰ τὰς πύλας τὰς εἰς τὴν ἄκραν φερούσας. καὶ γὰρ ξύλα μεγάλα ἐπερρίπτουν ἄνωθεν, ὥστε χαλεπὸν ἦν καὶ μένειν καὶ ἀπιέναι· καὶ νὺξ φοβερὰ ἦν ἐπιοῦσα. (5.2.24) μαχομένων δὲ αὐτῶν καὶ ἀπορουμένων θεῶν τις αὐτοῖς μηχανὴν σωτηρίας δίδωσιν. ἐξαπίνης γὰρ ἀνέλαμψεν οἰκία τῶν ἐν δεξιᾷ ὅτου δὴ ἐνάψαντος. ὡς δαὕτη ξυνέπιπτεν, ἔφευγον οἱ ἀπὸ τῶν ἐν δεξιᾷ οἰκιῶν. (5.2.25) ὡς δὲ ἔμαθεν Ξενοφῶν τοῦτο παρὰ τῆς τύχης, ἐνάπτειν ἐκέλευε καὶ τὰς ἐν ἀριστερᾷ οἰκίας, αἳ ξύλιναι ἦσαν, ὥστε καὶ ταχὺ ἐκαίοντο. (5.2.26) ἔφευγον οὖν καὶ οἱ ἀπὸ τούτων τῶν οἰκιῶν. οἱ δὲ κατὰ στόμα δὴ ἔτι μόνοι ἐλύπουν καὶ δῆλοι ἦσαν ὅτι ἐπικείσονται ἐν τῇ ἐξόδῳ τε καὶ καταβάσει. ἐνταῦθα παραγγέλλει φέρειν ξύλα ὅσοι ἐτύγχανον ἔξω ὄντες τῶν βελῶν εἰς τὸ μέσον ἑαυτῶν καὶ τῶν πολεμίων. ἐπεὶ δὲ ἱκανὰ ἤδη ἦν, ἐνῆψαν· ἐνῆπτον δὲ καὶ τὰς παραὐτὸ τὸ χαράκωμα οἰκίας, ὅπως οἱ πολέμιοι ἀμφὶ ταῦτα ἔχοιεν. (5.2.27) οὕτω μόλις ἀπῆλθον ἀπὸ τοῦ χωρίου, πῦρ ἐν μέσῳ ἑαυτῶν καὶ τῶν πολεμίων ποιησάμενοι. καὶ κατεκαύθη πᾶσα πόλις καὶ αἱ οἰκίαι καὶ αἱ τύρσεις καὶ τὰ σταυρώματα καὶ τἆλλα πάντα πλὴν τῆς ἄκρας. (5.2.28) τῇ δὲ ὑστεραίᾳ ἀπῇσαν οἱ Ἕλληνες ἔχοντες τὰ ἐπιτήδεια. ἐπεὶ δὲ τὴν κατάβασιν ἐφοβοῦντο τὴν εἰς Τραπεζοῦντα (πρανὴς γὰρ ἦν καὶ στενή), ψευδενέδραν ἐποιήσαντο· (5.2.29) καὶ ἀνὴρ Μυσὸς καὶ τοὔνομα τοῦτο ἔχων τῶν Κρητῶν λαβὼν δέκα ἔμενεν ἐν λασίῳ χωρίῳ καὶ προσεποιεῖτο τοὺς πολεμίους πειρᾶσθαι λανθάνειν· αἱ δὲ πέλται αὐτῶν ἄλλοτε καὶ ἄλλοτε διεφαίνοντο χαλκαῖ οὖσαι. [5,2,20] Xénophon et les chefs de lochos allèrent reconnaître si l'on pouvait s'en emparer : c'était un moyen d'assurer la retraite qui paraissait très périlleuse tant que l'ennemi occuperait ce poste. Ils eurent beau observer, ils le jugèrent absolument imprenable. On se prépara enfin à revenir sur ses pas. Les soldats arrachèrent chacun devant soi les pieux de la palissade ; on envoya au butin les hommes inutiles et la plus grande partie des hoplites ; les chefs de lochos ne firent rester sous les armes que les soldats en qui ils avaient le plus de confiance. Dès qu'on commença à reculer, beaucoup de Barbares firent une sortie. Ils portaient des boucliers à la perse, des lances, des grévières et des casques semblables à ceux des Paphlagoniens ; il y eut d'autres ennemis qui montèrent sur les maisons des deux côtés de la rue, en sorte qu'il n'y avait pas de sûreté à les poursuivre jusqu'aux portes de la citadelle, car ils lançaient de grosses bûches du haut des maisons. On ne pouvait ni rester dans la place ni s'en retirer ; la nuit allait survenir et ajoutait à la terreur des Grecs. Tandis qu'ils combattent et ne savent comment se tirer d'affaire, un dieu sans doute leur présente le moyen de se sauver. Tout à coup une des maisons de la droite s'enflamma sans qu'on sût qui y avait mis le feu ; aussitôt qu'elle s'écroula, tous les Barbares quittèrent ce rang de maisons et prirent la fuite. Xénophon profita de la leçon que le hasard lui donnait, et fit mettre le feu à celles qui étaient sur la gauche ; elles étaient construites de bois et s'enflammèrent bien vite. Les Barbares qui les occupaient prirent la fuite à leur tour ; les Grecs n'étaient plus inquiétés que par ceux qui barraient en face d'eux la largeur de la rue. Il était évident qu'on en serait attaqué à la sortie de la ville et à la descente du fossé. Xénophon ordonna alors à tous les soldats qui se trouvaient hors de la portée du trait d'amasser du bois et de le jeter entre le front de l'armée et celui de l'ennemi. Quand il y en eut assez d'entassé, on l'alluma ; on mit aussi le feu aux maisons situées près du fossé pour donner de l'occupation à l'ennemi : c'est ainsi que les Grecs se retirèrent à grand-peine de la place, ayant mis le feu pour barrière entre eux et les Barbares. Ville, maisons, tours, palissades, tout fut brûlé, excepté la citadelle. Le lendemain, les Grecs continuèrent leur retraite avec les vivres qu'ils avaient pris ; comme ils craignaient le défilé étroit et escarpé par où l'on descendait de la place vers Trébizonde, ils feignirent de tendre embuscade. Un Mysien, qui portait pour nom de guerre celui de sa patrie, prit avec lui quatre ou cinq Crétois, resta dans un lieu fourré et fit semblant de vouloir s'y cacher. Les boucliers de ces armés à la légère étaient garnis d'airain, et on les apercevait reluire en différents endroits.


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Dernière mise à jour : 1/03/2007