HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre IV

Πόντῳ



Texte grec :

[4,7,20] ἐλθὼν δ᾽ ἐκεῖνος λέγει ὅτι ἄξει αὐτοὺς πέντε ἡμερῶν εἰς χωρίον ὅθεν ὄψονται θάλατταν· εἰ δὲ μή, τεθνάναι ἐπηγγείλατο. καὶ ἡγούμενος ἐπειδὴ ἐνέβαλλεν εἰς τὴν (ἑαυτοῦ) πολεμίαν, παρεκελεύετο αἴθειν καὶ φθείρειν τὴν χώραν· ᾧ καὶ δῆλον ἐγένετο ὅτι τούτου ἕνεκα ἔλθοι, οὐ τῆς τῶν Ἑλλήνων εὐνοίας. (4.7.21) καὶ ἀφικνοῦνται ἐπὶ τὸ ὄρος τῇ πέμπτῃ ἡμέρᾳ· ὄνομα δὲ τῷ ὄρει ἦν Θήχης. ἐπεὶ δὲ οἱ πρῶτοι ἐγένοντο ἐπὶ τοῦ ὄρους καὶ κατεῖδον τὴν θάλατταν, κραυγὴ πολλὴ ἐγένετο. (4.7.22) ἀκούσας δὲ ὁ Ξενοφῶν καὶ οἱ ὀπισθοφύλακες ᾠήθησαν ἔμπροσθεν ἄλλους ἐπιτίθεσθαι πολεμίους· εἵποντο γὰρ ὄπισθεν ἐκ τῆς καιομένης χώρας, καὶ αὐτῶν οἱ ὀπισθοφύλακες ἀπέκτεινάν τέ τινας καὶ ἐζώγρησαν ἐνέδραν ποιησάμενοι, καὶ γέρρα ἔλαβον δασειῶν βοῶν ὠμοβόεια ἀμφὶ τὰ εἴκοσιν. (4.7.23) ἐπειδὴ δὲ βοὴ πλείων τε ἐγίγνετο καὶ ἐγγύτερον καὶ οἱ ἀεὶ ἐπιόντες ἔθεον δρόμῳ ἐπὶ τοὺς ἀεὶ βοῶντας καὶ πολλῷ μείζων ἐγίγνετο ἡ βοὴ ὅσῳ δὴ πλείους ἐγίγνοντο, (4.7.24) ἐδόκει δὴ μεῖζόν τι εἶναι τῷ Ξενοφῶντι, καὶ ἀναβὰς ἐφ᾽ ἵππον καὶ Λύκιον καὶ τοὺς ἱππέας ἀναλαβὼν παρεβοήθει· καὶ τάχα δὴ ἀκούουσι βοώντων τῶν στρατιωτῶν - θάλαττα θάλαττα καὶ παρεγγυώντων. ἔνθα δὴ ἔθεον πάντες καὶ οἱ ὀπισθοφύλακες, καὶ τὰ ὑποζύγια ἠλαύνετο καὶ οἱ ἵπποι. (4.7.25) ἐπεὶ δὲ ἀφίκοντο πάντες ἐπὶ τὸ ἄκρον, ἐνταῦθα δὴ περιέβαλλον ἀλλήλους καὶ στρατηγοὺς καὶ λοχαγοὺς δακρύοντες. καὶ ἐξαπίνης ὅτου δὴ παρεγγυήσαντος οἱ στρατιῶται φέρουσι λίθους καὶ ποιοῦσι κολωνὸν μέγαν. (4.7.26) ἐνταῦθα ἀνετίθεσαν δερμάτων πλῆθος ὠμοβοείων καὶ βακτηρίας καὶ τὰ αἰχμάλωτα γέρρα, καὶ ὁ ἡγεμὼν αὐτός τε κατέτεμνε τὰ γέρρα καὶ τοῖς ἄλλοις διεκελεύετο. (4.7.27) μετὰ ταῦτα τὸν ἡγεμόνα οἱ Ἕλληνες ἀποπέμπουσι δῶρα δόντες ἀπὸ κοινοῦ ἵππον καὶ φιάλην ἀργυρᾶν καὶ σκευὴν Περσικὴν καὶ δαρεικοὺς δέκα· ᾔτει δὲ μάλιστα τοὺς δακτυλίους, καὶ ἔλαβε πολλοὺς παρὰ τῶν στρατιωτῶν. κώμην δὲ δείξας αὐτοῖς οὗ σκηνήσουσι καὶ τὴν ὁδὸν ἣν πορεύσονται εἰς Μάκρωνας, ἐπεὶ ἑσπέρα ἐγένετο, ᾤχετο τῆς νυκτὸς ἀπιών.

Traduction française :

[4,7,20] ce guide vient les trouver et leur promet de les mener en cinq jours à un lieu d'où ils découvriront la mer : il consent d'être puni de mort s'il les trompe. Il conduit en effet l'armée, et dès qu'il l'a fait entrer sur le territoire ennemi, il l'exhorte à tout brûler et ravager, ce qui fit voir que c'était pour assouvir la haine de ses compatriotes et non par bienveillance pour les Grecs qu'il les accompagnait. On arriva le cinquième jour à là montagne sacrée qui s'appelait le Mont Techès. Les premiers qui eurent gravi jusqu'au sommet aperçurent la mer et jetèrent de grands cris : ils furent entendus de Xénophon et de l'arrière-garde. On y crut que de nouveaux ennemis attaquaient la tête de la colonne car la queue était harcelée et poursuivie par les peuples dont on avait brûlé le pays. L'arrière-garde leur ayant tendu une embuscade en tua quelques-uns, en fit d'autres prisonniers, et prit environ vingt boucliers. Ils étaient de la forme de celle des Perses, recouverts d'un cuir de bœuf cru, et garni de ses poils. Les cris s'augmentèrent et se rapprochèrent, car de nouveaux soldats se joignaient sans cesse en courant à ceux qui criaient. Leur nombre augmentant, le bruit redoublait, et Xénophon crut qu'il ne s'agissait pas d'une bagatelle. Il monta à cheval, prit avec lui Lycius et les cavaliers grecs et courut le long du flanc de la colonne pour amener du secours : il distingua bientôt que les soldats criaient la mer, la mer, et se félicitaient les uns les autres, alors arrière-garde, équipages, cavaliers, tout courut au sommet de la montagne. Quand tous les Grecs y furent arrivés, ils s'embrassèrent, ils sautèrent au cou de leurs généraux et de leurs chefs de lochos, les larmes aux yeux. Aussitôt, sans qu'on ait jamais su qui leur donna ce conseil, les soldats apportent des pierres et en élèvent un grand tas ; ils le couvrent de ces boucliers garnis de cuir cru, de bâtons et d'autres boucliers à la perse, pris à l'ennemi. Le guide coupa plusieurs de ces boucliers, et exhorta les Grecs à l'imiter. Ils renvoyèrent ensuite ce barbare, après lui avoir fait des présents. L'armée lui donna un cheval, un vase d'argent, un habillement à la perse, et dix dariques ; il demanda surtout des bagues, et en obtint de beaucoup de soldats ; ensuite il montra un village où l'on pouvait cantonner, et le chemin qu'il fallait suivre à travers le pays des Macrons, puis il attendit jusqu'au soir, et quand la nuit fut noire, il partit et quitta l'armée.





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Dernière mise à jour : 18/01/2007