Texte grec :
| [8,69]
Ἐπειδὴ δὲ ἡ ἐκκλησία οὐδενὸς ἀντειπόντος, ἀλλὰ κυρώσασα ταῦτα διελύθη, τοὺς
τετρακοσίους ἤδη ὕστερον τρόπῳ τοιῷδε ἐς τὸ βουλευτήριον ἐσήγαγον. ἦσαν (δ')
Ἀθηναῖοι πάντες αἰεὶ οἱ μὲν ἐπὶ τείχει, οἱ δ' ἐν τάξει, τῶν ἐν Δεκελείᾳ (8.69.2)
πολεμίων ἕνεκα ἐφ' ὅπλοις· τῇ οὖν ἡμέρᾳ ἐκείνῃ τοὺς μὲν μὴ ξυνειδότας εἴασαν
ὥσπερ εἰώθεσαν ἀπελθεῖν, τοῖς δ' ἐν τῇ ξυνωμοσίᾳ εἴρητο ἡσυχῇ μὴ ἐπ' αὐτοῖς
τοῖς ὅπλοις, ἀλλ' ἄπωθεν περιμένειν, καὶ ἤν τις ἐνιστῆται τοῖς (8.69.3)
ποιουμένοις, λαβόντας τὰ ὅπλα μὴ ἐπιτρέπειν. ἦσαν δὲ καὶ Ἄνδριοι καὶ Τήνιοι
καὶ Καρυστίων τριακόσιοι καὶ Αἰγινητῶν τῶν ἐποίκων, οὓς Ἀθηναῖοι ἔπεμψαν
οἰκήσοντας, ἐπ' αὐτὸ τοῦτο ἥκοντες ἐν τοῖς ἑαυτῶν ὅπλοις, οἷς ταὐτὰ (8.69.4)
προείρητο. τούτων δὲ διατεταγμένων οὕτως ἐλθόντες οἱ τετρακόσιοι μετὰ
ξιφιδίου ἀφανοῦς ἕκαστος, καὶ οἱ εἴκοσι καὶ ἑκατὸν μετ' αὐτῶν (Ἕλληνες)
νεανίσκοι, οἷς ἐχρῶντο εἴ τί που δέοι χειρουργεῖν, ἐπέστησαν τοῖς ἀπὸ τοῦ
κυάμου βουλευταῖς οὖσιν ἐν τῷ βουλευτηρίῳ καὶ εἶπον αὐτοῖς ἐξιέναι λαβοῦσι
τὸν μισθόν· ἔφερον δὲ αὐτοῖς τοῦ ὑπολοίπου χρόνου παντὸς αὐτοὶ καὶ ἐξιοῦσιν
ἐδίδοσαν.
|
|
Traduction française :
| [8,69] LXIX. - Nul ne fit d'opposition à ces projets que
l'assemblée sanctionna avant de se séparer ; puis
sur-le-champ les Quatre Cents furent introduits
dans la salle du Conseil. Voici comment on s'y prit.
Tous les Athéniens étaient sans cesse sous les
armes, soit aux remparts, soit dans les colonnes
volantes, à cause des ennemis campés à Dékéleia.
Ce jour-là on laissa se rendre à leur poste, comme
d'habitude, ceux qui étaient étrangers au complot.
Les membres de l'association reçurent l'ordre
d'attendre tranquillement et en armes non pas à
leur poste de combat, mais à une certaine distance
et, au cas où il se produirait de la résistance à ces
mesures, de se servir de leurs armes pour la
réprimer. Ceux qui avaient cette mission étaient
des gens d'Andros, de Ténos, trois cents de
Karystos et des colons autrefois envoyés d'Athènes
pour peupler Egine. Ils étaient venus expressément
dans cette intention avec leurs armes. Ces mesures
prises, les Quatre Cents arrivèrent, munis chacun
d'un poignard sous leurs vêtements et suivis des
cent-vingt jeunes gens, qui au besoin leur servaient
d'hommes de main. Ils se présentèrent aux
membres du sénat de la fève, alors en séance. Ils
leur intimèrent l'ordre de se retirer après leur avoir
distribué leur salaire. Ils avaient apporté
l'indemnité pour le temps de la charge encore à
courir et à leur sortie ils la leur remirent.
|
|