Texte grec :
[7,55] Γεγενημένης δὲ τῆς νίκης τοῖς Συρακοσίοις λαμπρᾶς ἤδη
καὶ τοῦ ναυτικοῦ (πρότερον μὲν γὰρ ἐφοβοῦντο τὰς μετὰ τοῦ
Δημοσθένους ναῦς ἐπελθούσας) οἱ μὲν Ἀθηναῖοι ἐν παντὶ δὴ
ἀθυμίας ἦσαν καὶ ὁ παράλογος αὐτοῖς μέγας ἦν, πολὺ δὲ
(7.55.2) μείζων ἔτι τῆς στρατείας ὁ μετάμελος. πόλεσι γὰρ ταύταις
μόναις ἤδη ὁμοιοτρόποις ἐπελθόντες, δημοκρατουμέναις τε,
ὥσπερ καὶ αὐτοί, καὶ ναῦς καὶ ἵππους καὶ μεγέθη ἐχούσαις,
οὐ δυνάμενοι ἐπενεγκεῖν οὔτ' ἐκ πολιτείας τι μεταβολῆς τὸ
διάφορον αὐτοῖς, ᾧ προσήγοντο ἄν, οὔτ' ἐκ παρασκευῆς πολλῷ
κρείσσονος, σφαλλόμενοι δὲ τὰ πλείω, τά τε πρὸ αὐτῶν
ἠπόρουν, καὶ ἐπειδή γε καὶ ταῖς ναυσὶν ἐκρατήθησαν, ὃ οὐκ
ἂν ᾤοντο, πολλῷ δὴ μᾶλλον ἔτι.
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Traduction française :
[7,55] LV. - Les Syracusains avaient d'abord redouté le renfort amené par Démosthénès.
Mais quand la flotte ennemie eut remporté une victoire éclatante, les Athéniens
sombrèrent à leur tour dans un profond découragement. Leur désillusion fut
grande ; plus grand encore le regret d'avoir entrepris l'expédition. Les villes
qu'ils attaquaient alors étaient uniquement des villes semblables à la leur,
soumises au régime démocratique, comme Athènes, possédant une flotte, de la
cavalerie, des ressources considérables. Ils ne pouvaient y introduire des
changements de régime pour exploiter la division à leur profit ; ils ne
pouvaient non plus les effrayer par la supériorité de leur armement. Quand ils
eurent échoué à plusieurs reprises, ils se trouvèrent dans le plus cruel
embarras ; mais après la défaite navale, à laquelle ils étaient loin de
s'attendre, leur inquiétude s'accrut encore.
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