HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre VI

Λεοντίνων



Texte grec :

[6,33] ‘Ἄπιστα μὲν ἴσως, ὥσπερ καὶ ἄλλοι τινές, δόξω ὑμῖν περὶ τοῦ ἐπίπλου τῆς ἀληθείας λέγειν, καὶ γιγνώσκω ὅτι οἱ τὰ μὴ πιστὰ δοκοῦντα εἶναι ἢ λέγοντες ἢ ἀπαγγέλλοντες οὐ μόνον οὐ πείθουσιν, ἀλλὰ καὶ ἄφρονες δοκοῦσιν εἶναι· ὅμως δὲ οὐ καταφοβηθεὶς ἐπισχήσω κινδυνευούσης τῆς πόλεως, πείθων γε ἐμαυτὸν σαφέστερόν τι ἑτέρου εἰδὼς (6.33.2) λέγειν. Ἀθηναῖοι γὰρ ἐφ' ὑμᾶς, ὃ πάνυ θαυμάζετε, πολλῇ στρατιᾷ ὥρμηνται καὶ ναυτικῇ καὶ πεζῇ, πρόφασιν μὲν Ἐγεσταίων ξυμμαχίᾳ καὶ Λεοντίνων κατοικίσει, τὸ δὲ ἀληθὲς Σικελίας ἐπιθυμίᾳ, μάλιστα δὲ τῆς ἡμετέρας πόλεως, ἡγούμενοι, (6.33.3) εἰ ταύτην σχοῖεν, ῥᾳδίως καὶ τἆλλα ἕξειν. ὡς οὖν ἐν τάχει παρεσομένων, ὁρᾶτε ἀπὸ τῶν ὑπαρχόντων ὅτῳ τρόπῳ κάλλιστα ἀμυνεῖσθε αὐτούς, καὶ μήτε καταφρονήσαντες ἄφαρκτοι ληφθήσεσθε μήτε ἀπιστήσαντες τοῦ ξύμπαντος (6.33.4) ἀμελήσετε. εἰ δέ τῳ καὶ πιστά, τὴν τόλμαν αὐτῶν καὶ δύναμιν μὴ ἐκπλαγῇ. οὔτε γὰρ βλάπτειν ἡμᾶς πλείω οἷοί τ' ἔσονται ἢ πάσχειν, οὔθ' ὅτι μεγάλῳ στόλῳ ἐπέρχονται, ἀνωφελεῖς, ἀλλὰ πρός τε τοὺς ἄλλους Σικελιώτας πολὺ ἄμεινον (μᾶλλον γὰρ ἐθελήσουσιν ἐκπλαγέντες ἡμῖν ξυμμαχεῖν), καὶ ἢν ἄρα ἢ κατεργασώμεθα αὐτοὺς ἢ ἀπράκτους ὧν ἐφίενται ἀπώσωμεν (οὐ γὰρ δὴ μὴ τύχωσί γε ὧν προσδέχονται φοβοῦμαι), κάλλιστον δὴ ἔργον ἡμῖν ξυμβήσεται, καὶ (6.33.5) οὐκ ἀνέλπιστον ἔμοιγε. ὀλίγοι γὰρ δὴ στόλοι μεγάλοι ἢ Ἑλλήνων ἢ βαρβάρων πολὺ ἀπὸ τῆς ἑαυτῶν ἀπάραντες κατώρθωσαν. οὔτε γὰρ πλείους τῶν ἐνοικούντων καὶ ἀστυγειτόνων ἔρχονται (πάντα γὰρ ὑπὸ δέους ξυνίσταται), ἤν τε δι' ἀπορίαν τῶν ἐπιτηδείων ἐν ἀλλοτρίᾳ γῇ σφαλῶσι, τοῖς ἐπιβουλευθεῖσιν ὄνομα, κἂν περὶ σφίσιν αὐτοῖς τὰ πλείω (6.33.6) πταίσωσιν, ὅμως καταλείπουσιν. ὅπερ καὶ Ἀθηναῖοι αὐτοὶ οὗτοι, τοῦ Μήδου παρὰ λόγον πολλὰ σφαλέντος, ἐπὶ τῷ ὀνόματι ὡς ἐπ' Ἀθήνας ᾔει ηὐξήθησαν, καὶ ἡμῖν οὐκ ἀνέλπιστον τὸ τοιοῦτο ξυμβῆναι.

Traduction française :

[6,33] XXXIII. – « Peut-être, comme d'autres, ne trouverai-je pas créance auprès de vous, en vous parlant de cette expédition dont nul ne saurait douter. Je le sais, rapporter ou dénoncer les faits invraisemblables, c'est se condamner à n'être pas cru, que dis-je ? à se faire traiter d'insensé. Néanmoins, je ne me laisserai ni effrayer ni arrêter, car l'État est en grand danger et j'ai conscience de vous apporter des renseignements plus exacts que ceux des autres. Vous avez beau être au comble de l'étonnement : les Athéniens s'avancent contre nous avec une flotte et une armée considérables. Ils donnent comme prétexte leur alliance avec les Egestains et leur désir de rétablir les Léontins ; mais en réalité, c'est la Sicile et particulièrement notre ville qu'ils convoitent, persuadés qu'une fois maîtres de Syracuse ils auront sans peine tout le reste du pays. Dites-vous bien qu'ils ne tarderont pas à arriver et avisez aux moyens de les repousser, en utilisant au mieux ceux qui sont entre vos mains. Gardez-vous, en les dédaignant, de vous laisser surprendre et, en vous montrant incrédules, de négliger le salut de l'État. Mais si, d'autre part, vous ajoutez foi à mes paroles, ne vous laissez pas pour autant effrayer par leur audace et leur puissance. Ils risquent de souffrir autant de maux qu'ils nous en causeront. Et le fait même qu'ils viennent avec un si puissant appareil n'est pas sans nous donner quelque avantage. Que dis-je ? ils nous servent auprès des autres Siciliens qui, dans leur désarroi, consentiront plus volontiers à se ranger à nos cités. D'ailleurs, que nous leur infligions une défaite complète ou que nous les repoussions en les empêchant d'atteindre leur but - car je n'ai pas la moindre crainte de les voir réaliser leurs projets - le résultat sera pour nous des plus glorieux et je l'escompte fermement pour ma part. On n'a vu que bien rarement en effet de grandes expéditions, grecques ou barbares, réussir sur un champ d'opérations si éloigné. C'est qu'elles ne peuvent dépasser en nombre les indigènes et les populations voisines, que la crainte rassemble en un seul bloc. Si, privés des approvisionnements nécessaires, les envahisseurs éprouvent un échec, bien que leur infortune leur soit généralement imputable, c'est cependant leur adversaire qui en récolte un grand renom. C'est ce qui est arrivé à ces Athéniens. Quand la tentative du Mède eut échoué, contre toute attente, comme il prétendait marcher contre Athènes, les Athéniens en tirèrent toute la gloire. Rien n'empêche de penser qu'il ne nous en arrivera pas autant.





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Dernière mise à jour : 12/04/2007