Texte grec :
[3,64] δῆλόν τε ἐποιήσατε οὐδὲ τότε τῶν Ἑλλήνων ἕνεκα μόνοι οὐ μηδίσαντες,
ἀλλ᾿ ὅτι οὐδ᾿ Ἀθηναῖοι, ὑμεῖς δὲ τοῖς μὲν ταὐτὰ βουλόμενοι ποιεῖν, τοῖς δὲ τἀναντία.
καὶ νῦν ἀξιοῦτε, ἀφ᾿ ὧν δι᾿ ἑτέρους ἐγένεσθε ἀγαθοί, ἀπὸ τούτων ὠφελεῖσθαι. ἀλλ᾿ οὐκ
εἰκός· ὥσπερ δὲ Ἀθηναίους εἵλεσθε, τούτοις ξυναγωνίζεσθε, καὶ μὴ προφέρετε τὴν
τότε γενομένην ξυνωμοσίαν ὡς χρὴ ἀπ᾿ αὐτῆς νῦν σῴζεσθαι. ἀπελίπετε γὰρ
αὐτὴν καὶ παραβάντες ξυγκατεδουλοῦσθε μᾶλλον Αἰγινήτας καὶ ἄλλους
τινὰς τῶν ξυνομοσάντων ἢ διεκωλύετε, καὶ ταῦτα οὔτε ἄκοντες ἔχοντές τε
τοὺς νόμους οὕσπερ μέχρι τοῦ δεῦρο καὶ οὐδενὸς ὑμᾶς βιασαμένου ὥσπερ
ἡμᾶς. τὴν τελευταίαν τε πρὶν περιτειχίζεσθαι πρόκλησιν ἐς ἡσυχίαν ἡμῶν,
ὥστε μηδετέροις ἀμύνειν, οὐκ ἐδέχεσθε. τίνες ἂν οὖν ὑμῶν δικαιότερον πᾶσι
τοῖς Ἕλλησι μισοῖντο, οἵτινες ἐπὶ τῷ ἐκείνων κακῷ ἀνδραγαθίαν προύθεσθε;
καὶ ἃ μέν ποτε χρηστοὶ ἐγένεσθε, ὡς φατέ, οὐ προσήκοντα νῦν ἐπεδείξατε, ἃ
δὲ ἡ φύσις αἰεὶ ἐβούλετο, ἐξηλέγχθη ἐς τὸ ἀληθές· μετὰ γὰρ Ἀθηναίων
ἄδικον ὁδὸν ἰόντων ἐχωρήσατε.
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Traduction française :
[3,64] LXIV. - Vous avez bien montré que ce n'était pas
en faveur des Grecs que, seuls autrefois, vous
n'avez pas pris le parti des Mèdes, mais bien parce
que les Athéniens ne l'avaient pas pris, à l'encontre
de ce que nous faisions. Vous avez voulu imiter les
uns et faire le contraire des autres. Et maintenant
encore vous trouvez bon de tirer parti des hauts
faits accomplis pour complaire à d'autres. Vous
avez choisi le parti des Athéniens, continuez à
combattre à leurs côtés. N'invoquez pas les
serments d'autrefois, en vous flattant qu'ils doivent
aujourd'hui vous sauver. Vous les avez violés et
ainsi, loin de vous y opposer, vous avez collaboré à
l'asservissement des Eginètes et de quelques autres
peuples. Vous ne pouvez invoquer la nécessité ;
vous étiez soumis au gouvernement qui vous régit
encore ; nul ne vous a contraints, comme cela a été
notre cas. Notre dernière sommation avant
l'investissement de votre ville d'avoir à vous tenir
tranquilles et de rester neutres, vous l'avez
repoussée. Qui donc plus que vous, qui vous parez
de votre valeur pour leur nuire, mériterait
davantage la haine de tous les Grecs ? Jadis, selon
vous, vous leur avez rendu service ; mais vous
venez de montrer que vos bienfaits ne vous étaient
pas imputables. Quant à votre constant naturel, il
s'est révélé indubitablement : chaque fois que les
Athéniens ont pris le chemin de l'injustice, vous les
avez suivis. Voilà ce que nous avons voulu mettre
en lumière : notre médisme involontaire et votre
atticisme volontaire.
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