Texte grec :
[3,61] ᾿Τοὺς μὲν λόγους οὐκ ἂν ᾐτησάμεθα εἰπεῖν, εἰ καὶ αὐτοὶ βραχέως
τὸ ἐρωτηθὲν ἀπεκρίναντο καὶ μὴ ἐπὶ ἡμᾶς τραπόμενοι κατηγορίαν
ἐποιήσαντο καὶ περὶ αὑτῶν ἔξω τῶν προκειμένων καὶ ἅμα οὐδὲ ᾐτιαμένων
πολλὴν τὴν ἀπολογίαν καὶ ἔπαινον ὧν οὐδεὶς ἐμέμψατο. νῦν δὲ πρὸς μὲν τὰ
ἀντειπεῖν δεῖ, τῶν δὲ ἔλεγχον ποιήσασθαι, ἵνα μήτε ἡ ἡμετέρα αὐτοὺς κακία
ὠφελῇ μήτε ἡ τούτων δόξα, τὸ δ᾿ ἀληθὲς περὶ ἀμφοτέρων ἀκούσαντες κρίνητε.
᾿Ἡμεῖς δὲ αὐτοῖς διάφοροι ἐγενόμεθα πρῶτον ὅτι ἡμῶν κτισάντων
Πλάταιαν ὕστερον τῆς ἄλλης Βοιωτίας καὶ ἄλλα χωρία μετ᾿ αὐτῆς, ἃ
ξυμμείκτους ἀνθρώπους ἐξελάσαντες ἔσχομεν, οὐκ ἠξίουν οὗτοι, ὥσπερ
ἐτάχθη τὸ πρῶτον, ἡγεμονεύεσθαι ὑφ᾿ ἡμῶν, ἔξω δὲ τῶν ἄλλων Βοιωτῶν
παραβαίνοντες τὰ πάτρια, ἐπειδὴ προσηναγκάζοντο, προσεχώρησαν πρὸς
Ἀθηναίους καὶ μετ᾿ αὐτῶν πολλὰ ἡμᾶς ἔβλαπτον, ἀνθ᾿ ὧν καὶ ἀντέπασχον.
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Traduction française :
[3,61] LXI. - "Nous n'aurions pas demandé la parole, si
les Platéens avaient répondu succinctement à la
question posée, s'ils ne s'étaient pas tournés contre
nous pour nous accuser et si, en dehors de la
question, sur des points que l'on ne contestait pas
et où ils n'encouraient aucun blâme, ils n'avaient
pas présenté longuement leur défense et leur éloge.
Nous voilà maintenant en devoir de leur répondre
et de nous défendre, pour éviter qu'ils ne tirent
parti de notre crime prétendu et de leur propre
gloire. Quand vous aurez entendu la vérité sur ces
deux points, vous pourrez juger en connaissance
de cause. Nos premiers différends datent de
l'époque où nous avons fondé Platée et quelques
autres places : ce fut là notre dernière fondation en
Béotie ; nous chassâmes alors les populations
mêlées qui habitaient ces villes et nous les
occupâmes. Mais les Platéens ne voulurent pas,
suivant les conventions primitives, reconnaître
notre domination. Seuls de tous les Béotiens, ils
violèrent les lois anciennes, qu'ils s'étaient engagés
à respecter et passèrent au parti des Athéniens.
Avec eux, ils nous ont fait bien du mal et à notre
tour nous le leur avons fait payer.
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