Texte grec :
[2,54] Τοιούτῳ μὲν πάθει οἱ Ἀθηναῖοι περιπεσόντες ἐπιέζοντο,
ἀνθρώπων τ' ἔνδον θνῃσκόντων καὶ γῆς ἔξω δῃουμένης. ἐν δὲ τῷ κακῷ οἷα
εἰκὸς ἀνεμνήσθησαν καὶ τοῦδε τοῦ ἔπους, φάσκοντες οἱ πρεσβύτεροι πάλαι
ᾄδεσθαι 'ἥξει Δωριακὸς πόλεμος καὶ λοιμὸς ἅμ' αὐτῷ.' ἐγένετο μὲν οὖν ἔρις
τοῖς ἀνθρώποις μὴ λοιμὸν ὠνομάσθαι ἐν τῷ ἔπει ὑπὸ τῶν παλαιῶν, ἀλλὰ
λιμόν, ἐνίκησε δὲ ἐπὶ τοῦ παρόντος εἰκότως λοιμὸν εἰρῆσθαι· οἱ γὰρ
ἄνθρωποι πρὸς ἃ ἔπασχον τὴν μνήμην ἐποιοῦντο. ἢν δέ γε οἶμαί ποτε ἄλλος
πόλεμος καταλάβῃ Δωρικὸς τοῦδε ὕστερος καὶ ξυμβῇ γενέσθαι λιμόν, κατὰ
τὸ εἰκὸς οὕτως ᾄσονται. μνήμη δὲ ἐγένετο καὶ τοῦ Λακεδαιμονίων
χρηστηρίου τοῖς εἰδόσιν, ὅτε ἐπερωτῶσιν αὐτοῖς τὸν θεὸν εἰ χρὴ πολεμεῖν
ἀνεῖλε κατὰ κράτος πολεμοῦσι νίκην ἔσεσθαι, καὶ αὐτὸς ἔφη ξυλλήψεσθαι.
περὶ μὲν οὖν τοῦ χρηστηρίου τὰ γιγνόμενα ᾔκαζον ὁμοῖα εἶναι·
ἐσβεβληκότων δὲ τῶν Πελοποννησίων ἡ νόσος ἤρξατο εὐθύς, καὶ ἐς μὲν
Πελοπόννησον οὐκ ἐσῆλθεν, ὅτι καὶ ἄξιον εἰπεῖν, ἐπενείματο δὲ Ἀθήνας μὲν
μάλιστα, ἔπειτα δὲ καὶ τῶν ἄλλων χωρίων τὰ πολυανθρωπότατα. ταῦτα μὲν
τὰ κατὰ τὴν νόσον γενόμενα.
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Traduction française :
[2,54] LIV. - Tels furent les maux dont les Athéniens furent
accablés : à l'intérieur les morts, au dehors la
dévastation des campagnes. Dans le malheur, comme il
est naturel, on se souvint de ce vers que les vieillards
déclaraient avoir entendu autrefois :
Viendra la guerre dorienne et avec elle la peste.
Mais une contestation s'éleva : les uns disaient que
dans le vers ancien il n'était pas question de la peste
(loimos}, mais de la famine (limos) ; bien entendu, vu les
circonstances présentes, l'opinion qui prévalut fut qu'il
s'agissait de la peste. Car les gens faisaient concorder
leurs souvenirs avec les maux qu'ils subissaient. A mon
sens si jamais éclate une autre guerre dorienne et qu'il
survienne une famine, vraisemblablement ils
modifieront le vers en conséquence. Ceux qui le
connaissaient rappelaient également l'oracle rendu aux
Lacédémoniens : au moment où ils consultaient le Dieu
sur l'opportunité de la guerre, celui-ci leur avait
répondu que, s'ils combattaient avec ardeur, ils seraient
victorieux et qu'il combattrait à leurs côtés. Ils
s'imaginaient que les événements confirmaient l'oracle ;
car aussitôt après l'invasion des Péloponnésiens, la
maladie avait commencé et elle n'avait pas sévi sur le
Péloponnèse, du moins d'une manière qui vaille la peine
qu'on en parle. C'est Athènes surtout qui avait été
désolée, pins les parties les plus peuplées du territoire.
Telles furent les particularités de la peste.
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