Texte grec :
[2,45] παισὶ δ' αὖ ὅσοι τῶνδε πάρεστε ἢ ἀδελφοῖς ὁρῶ μέγαν τὸν ἀγῶνα (τὸν γὰρ
οὐκ ὄντα ἅπας εἴωθεν ἐπαινεῖν), καὶ μόλις ἂν καθ' ὑπερβολὴν ἀρετῆς οὐχ ὁμοῖοι,
ἀλλ' ὀλίγῳ χείρους κριθεῖτε. φθόνος γὰρ τοῖς ζῶσι πρὸς τὸ ἀντίπαλον, τὸ δὲ
μὴ ἐμποδὼν ἀνανταγωνίστῳ εὐνοίᾳ τετίμηται. εἰ δέ με δεῖ καὶ γυναικείας τι
ἀρετῆς, ὅσαι νῦν ἐν χηρείᾳ ἔσονται, μνησθῆναι, βραχείᾳ παραινέσει ἅπαν
σημανῶ. τῆς τε γὰρ ὑπαρχούσης φύσεως μὴ χείροσι γενέσθαι ὑμῖν μεγάλη ἡ
δόξα καὶ ἧς ἂν ἐπ' ἐλάχιστον ἀρετῆς πέρι ἢ ψόγου ἐν τοῖς ἄρσεσι κλέος ᾖ.
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Traduction française :
[2,45] XLV. - "Et vous, fils et frères ici présents de ces
guerriers, je vois pour vous une grande lutte à soutenir.
Chacun aime à faire l'éloge de celui qui n'est plus. Vous
aurez bien du mal, en dépit de votre vertu éclatante, à
vous mettre je ne dis pas à leur niveau, mais un peu au-
dessous. Car l'émulation entre vivants provoque l'envie,
tandis que ce qui ne fait plus obstacle obtient tous les
honneurs d'une sympathie incontestée. S'il me faut
aussi faire mention des femmes réduites au veuvage,
j'exprimerai toute ma pensée en une brève exhortation :
toute leur gloire consiste à ne pas se montrer inférieures
à leur nature et à faire parler d'elles le moins possible
parmi les hommes, en bien comme en mal.
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